Tour de France 2025 : Les réactions après la 21e et dernière étape
- Romain Bougourd
- 27 juil.
- 5 min de lecture
Après trois semaines éreintantes de course, le Tour de France 2025 s’est achevé ce dimanche. Présent au départ et à l’arrivée, Vélofuté a récolté quelques réactions dans les paddocks, entre les Tour réussis d’Arkea B&B Hôtels et de Decathlon AG2R La Mondiale aux Tours plus compliqués de Lotto ou Cofidis.

Qu'ils aient réussi ou non leur Tour de France 2025, les coureurs et DS ont partagé leurs réactions et dressé le bilan après trois semaines de course éprouvante.
Emmanuel Hubert (Arkea B&B Hôtels) :
« Notre situation actuelle et ce Tour sont deux choses distinctes. Il faut regarder le Tour qu’on a pu faire, qui était assez extraordinaire, au vu de la configuration de l’équipe, de ce qu’on représente, et du niveau auquel on était attendu. Pour autant, ça n’a pas fait dire à un sponsor ‘c’est cette équipe là qu’il nous faut’. Ce n’est pas fini, mais plus ça va, plus les chances s’amenuisent. Il va falloir se presser. Si on ne trouve personne, moi j’arrêterais. C’est pour cette raison que j’ai libéré tout le monde : je ne veux pas mettre de fil à la patte de qui que ce soit et que les gens se sentent piégés. Ce n’est pas mon style. Le tout est que les gens se sentent à l’aise et qu’ils connaissent les tenants et les aboutissants. L’honnêteté paye, et ça ne nous empêche pas d’essayer de closer avec un partenaire. En tout cas, le Tour est une réussite, avec cette 7e place de Kévin, mais je retiens aussi surtout la 4e place au classement par équipes. Ça veut dire que l’équipe est bien née et en bonne forme. »
Jean-René Bernaudeau (TotalEnergies) :
« On pouvait imaginer mieux, avec un grand Steff Cras par exemple, et on avait aussi rêvé d’un joli sprint avec Emilien Jeannière à Laval, on l’avait bien repéré, mais il a dû abandonner. Mais malgré tous ces handicaps, plus la maladie de Gachignard qu’on a sauvé au Ventoux, on a vraiment fait un magnifique Tour. Je suis fier de la préparation qu’ont pu faire Maxime Robin, Benoit Genauzeau. On a bien géré la tension, il y a eu beaucoup de bien-être. On savait que ce Tour allait être violent, donc on a joué sur la bienveillance, avec une sélection pleine de complicité et de respect. On avait une équipe qui devait jouer sur les quelques fenêtres de tir qu’on a eu. Et puis on a eu cette révélation de Jordan Jegat. Il a montré que l’an dernier il découvrait, et qu’il sera encore meilleur l’an prochain. Après, je préfère une victoire d’étape mais pour Jordan, il s’installe durablement dans la hiérarchie, donc c’est génial. »
Felix Gall (Decathlon AG2R La Mondiale Team) :
« La 4e place au Tour de Suisse m’a fait du bien. J’ai réussi ce que j’espérais, en courant de façon agressive. Ça m’a donné beaucoup de confiance, j’ai montré que j’étais en forme et ça a donné aussi confiance à mes coéquipiers. Et ce bon classement général, c’est exactement ce qui me manquait : j’avais eu de bonnes sensations dans la saison mais sans les résultats qui suivent au général. Là, c’est arrivé. Donc j’étais excité d’arriver au Tour, je m’en suis plutôt bien tiré jusqu’au premier jour de repos. Nous n’avons perdu que quelques secondes mais sans se stresser, c’était très important, nous nous sommes tenus au plan, sans tout risquer. Dans les Pyrénées j’étais très satisfait, et les jours d’après, j’ai vraiment senti la fatigue des Grands Tours passé 10 jours. Au Ventoux, j’ai eu du mal au début, mais après dans les Alpes, je me sentais vraiment bien, je ne m’attendais pas à finir si haut au classement, donc je suis satisfait.
L’an passé, j’étais moins bon en 3e semaine, cette année j’étais de plus en plus fort physiquement. Je termine avec un petit rhume, mais je pense que j’ai progressé en récupération, et cette enchainement dans les Alpes était bon pour moi. J’ai fait une super préparation aux Arcs, j’étais au bon niveau de poids et de forme, tandis que l’an passé j’avais eu une petite blessure avant le Tour de Suisse. Mais l’équipe a été super. Oliver Naesen a été génial sur les étapes de plat, un capitaine en qui j’ai 100% confiance et qui était là pour moi à chaque instant. Ensuite en montagne, sur l’étape de La Plagne, nous étions encore 5 dans un peloton de 30. C’est une grande performance d’équipe. Maintenant j’irai sur la Vuelta, comme l’an dernier. Je ne sais pas si je viserai les étapes ou le général. Ce sera un parcours super difficile, qui me convient plutôt bien avec des pentes très raides mais pas très longues. On va voir comment je me remets et je récupère. On décidera sûrement dans une semaine, mais je ne ferai pas de course avant la Vuelta dans tous les cas. »
Tony Gallopin (Lotto) :
« Le Tour n’a pas été mauvais et il n’est pas excellent non plus. On est venu pour gagner une étape, Arnaud a tourné plusieurs fois autour. On pensait viser la gagne aujourd’hui (dimanche) mais Arnaud est malade. On finit à 6, on n’a pas gagné d’étape, donc peut-on se satisfaire de ça ? Non, mais je ne peux pas en vouloir aux gars, il n’y a pas eu d’erreur, ils se sont battus, l’état d’esprit était bon. Donc je ne suis pas déçu non plus, c’est un sentiment partagé. Les rumeurs autour de la fusion, ce n’était pas agréable, c’est clair. Ça a apporté beaucoup de questions, ce n’était pas évident pour tout le monde, ça n’apporte pas de sérénité pour la suite. »
Ralph Denk (Red Bull Bora-hansgrohe) :
« C’est une nouvelle étape de franchie pour nous car nous n’avions jamais eu de podium sur le Tour. C’était un objectif, donc on en est satisfait. Que nous manque-t-il ? Vous me parlez de Remco Evenepoel, c’est un des meilleurs coureurs du monde, mais il a un contrat, et du moment qu’il a un contrat, ce n’est pas un sujet pour nous. Et s’il n’a plus de contrat, il intéressera tout le monde. En revanche, pour Florian Lipowitz, c’est super qu’il ait évolué de la sorte. C’est nous qui l’avons repéré et découvert en 2020, nous avons cru en lui, avons construit une équipe de performance autour de lui, donc c’est une réussite. »
Fabian Cancellara (Tudor) :
« Nous sommes fiers et heureux de ce premier Tour pour nous. Evidemment, il manque une victoire d’étape, l’équipe était présente, a montré beaucoup d’envie et elle va grandir avec toute l’expérience glanée pendant ces trois semaines, c’est très important. On a joué sur tous les tableaux et l’équipe était là pour faire la course, et c’est très important à mes yeux. »
Emanuel Buchmann (Cofidis) :
« Ce n’était pas mon meilleur Tour, clairement. On avait bien commencé, j’avais de bonnes jambes lors des premières étapes, puis j’ai eu un mauvais jour et après, je n’ai jamais réussi à retrouver de bonnes jambes pour me remettre dedans. Je n’ai jamais réussi à revenir dans le coup malheureusement. Maintenant, j’ai besoin de repos avant d’aller sur la Vuelta. »
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