Felix Gall (Decathlon-AG2R), objectif top 10 sur le Tour de France 2025
- Romain Bougourd
- 16 juin
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 juin
Après un début de saison mitigé, marqué par plusieurs pépins sur plusieurs courses par étapes, l‘Autrichien Felix Gall s’avance en confiance sur le Tour de Suisse. Il tentera de se rapprocher du podium tout en se préparant pour le Tour de France, où il visera le top 10. Entretien.

Comment te sens-tu, à deux jours de démarrer le Tour de Suisse ?
Je me sens très bien, j'ai disputé ma dernière course au Tour des Alpes en avril, qui était la fin de mon premier bloc de la saison. Je me sentais un peu fatigué, mais c'est normal. Nous avons ensuite fait une pause de quelques jours, puis nous sommes partis en stage d'entraînement en altitude aux Arcs avec l'équipe. Ça a duré 20 jours, et nous sommes arrivés hier [jeudi, ndlr] au Tour de Suisse.
Le stage d'entraînement, c'était avec l'équipe du Grand Tour pour le Tour de France ?
Nous étions cinq. En partie l'équipe du Tour de France, mais surtout l'équipe du Tour de Suisse. Cette année, le camp d'entraînement et la préparation étaient divisés. L'équipe du Dauphiné était en Sierra Nevada et celle du Tour de Suisse aux Arcs.
Tu te sens donc en bonne forme par rapport aux autres années ?
Je me sens très bien, j'ai toujours été en bonne santé. C'était aussi la première fois pour moi aux Arcs. C'était très, très bien, car c'est très calme. Peu de circulation, de belles montées. Ce fut à nouveau un très bon camp d'entraînement en altitude. Nous savons que je suis en très bonne forme physique. Maintenant, j'ai hâte de participer au Tour de Suisse. Je suis heureux de pouvoir à nouveau rouler.
Tu as dit que la fin du premier bloc était le Tour des Alpes. Comment juges-tu ce premier bloc de 2025 pour toi ?
Ce qui était important pour moi, ou ce qui m'a manqué l'année dernière, c'était le petit plus pour suivre dans le final des étapes de montagne. Je l'ai retrouvé cette année : 3e étape sur l’UAE Tour, 3e d’étape sur Paris-Nice, puis 2e d’étape sur le Tour des Alpes. Ce qui n'a pas très bien fonctionné cette année, c'est le classement général, à part sur le Tour des Alpes.
Il y a toujours eu quelque chose qui n'a pas fonctionné. Mais ce qui est important pour moi, c'est d'avoir retrouvé une très bonne forme. Je pense que tôt ou tard, le reste suivra et que j'obtiendrai un bon résultat au classement général. Je suis satisfait de ma forme et de mes performances. Au niveau des résultats, j'ai parfois connu des jours difficiles. Parfois, des facteurs externes ont également influencé le résultat global.
Si je comprends bien, tu es satisfait de tes performances en montagne. Tu étais parmi les meilleurs. Mais sur la durée, avec les étapes, les faits de courses, là tu as connu des difficultés ?
Oui, exactement. Sur l’UAE Tour, les premières montagnes se sont très bien passées. Puis j'ai chuté. J'ai perdu du temps à cause de cette chute. Et aussi de l'énergie pour les étapes suivantes. Sur Paris-Nice, j'ai eu de gros problèmes avec le froid. J'ai eu des difficultés. C'est aussi une course très particulière, où tout le monde est très nerveux, très stressé toute la journée. Il faut toujours être très agressif. Bien sûr, c'est la même chose pour tout le monde. Ce ne sont pas des excuses. Ce sont des choses que je peux améliorer moi-même.
Enfin sur le Tour de Catalogne, je suis tombé malade. Ce n'est pas idéal.
Si on prend du recul par rapport au Tour de France 2023, que tu finis 8e avec une étape. Ensuite, les attentes étaient très élevées. N'était-ce pas trop de pression ou des attentes trop élevées ?
Je veux bien sûr être à ce niveau. Mais je pense qu'il faut aussi un peu de temps. Avec le recul, je pense que les attentes étaient effectivement trop élevées. Je pense que c'est moi-même qui me mets le plus de pression. Bien sûr, quand on fait un très bon Tour de France, il est facile de croire que toutes les courses doivent désormais se dérouler aussi bien. Mais dans le cyclisme, il est difficile de planifier. Je pense que c'est aussi quelque chose qui m'a coûté un peu d'énergie l'année dernière.
C'est ta quatrième année dans l'équipe. Tu fais partie des leaders. Comment te sens-tu ? Es-tu satisfait de l'évolution de l'équipe ?
Oui, absolument. Il s'est passé beaucoup de choses dans l'équipe. Nous avons de grandes ambitions. Nous avons également de nouveaux sponsors qui ont de grands objectifs. Toute l'équipe doit simplement continuer à se développer. Elle devient plus moderne, plus professionnelle. Je bénéficie moi aussi d'un très grand soutien. C'est quelque chose de spécial. Je me sens très à l'aise. L'équipe me fait confiance. Je le sens.
En ce qui concerne le Tour de Suisse, tu connais déjà bien cette course. Tu as suivi la même préparation ces deux dernières années. Quels sont tes objectifs ?
J'aime beaucoup cette course. Elle me convient très bien. J'aime l'ambiance. Elle est un peu plus détendue. Le profil est un peu inhabituel cette année, avec moins de très haute montagne, mais le chrono est montagneux, donc cela me plaît.
Quant à mes objectifs, je veux être agressif. Je veux avoir confiance en moi. Et pour moi, mais aussi pour l'équipe. Je vise le classement général. Je veux rouler avec les meilleurs. Mais je veux aussi prendre beaucoup de plaisir. Je ne veux pas me mettre trop de pression. Le stress et tout ce qui va avec seront de toute façon présents lors du Tour de France. C'est pourquoi je trouve bien que la préparation soit plus détendue.
Quand on regarde la startlist, il n'y a pas Tadej Pogacar, Remco Evenepoel ou Jonas Vingegaard. Bien sûr, il y a Joao Almeida, mais cela semble plus ouvert et il y a peut-être plus de place pour toi. Un podium serait-il un objectif ?
Oui, probablement. Je veux en tout cas réussir au mieux l'ensemble de l'épreuve. Je trouve souvent difficile de dire que l’objectif est le podium. Je peux peut-être l'imaginer. Mais je préfère rester prudent avec ce genre de déclarations.
Le Tour de France reste l'objectif de l'année. En particulier pour le classement général. Je sais qu'il est un peu tôt, mais as-tu un objectif en tête pour le Tour de France ?
Je pense qu'il y a différents résultats qui me satisferaient. Nous allons commencer avec l'objectif du classement général. Mais il faut aussi savoir faire preuve de flexibilité.
Après une semaine, après dix jours. Une fois que l'on a survécu au nord, où en est-on ? Physiquement, en termes de temps. Dans quelle mesure a-t-on bien traversé cette étape ? Et si nécessaire, il faut alors admettre que l'on a pris un peu de retard. Ou plus que ce que l'on avait initialement prévu.
Dans ce cas, peut-être que je me concentrerais sur les échappées ou le maillot du meilleur grimpeur. Il y a alors plusieurs possibilités. Je dirais alors que cela a tout de même été un très bon Tour de France. Même si ce n'est peut-être pas le résultat global.
Donc l'idéal, c'est quand même objectif top 10 ?
Oui, je dirais que oui.
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