Double vainqueur du Giro d'Italia, en 2006 et 2010, Ivan Basso était catalogué comme l'un des meilleurs grimpeurs du monde. Son surnom, Ivan le terrible comme le premier Tsar de Russie, faisait référence à la souffrance qu'il imposait à ses adversaires en montagne. De quoi faire de lui le 9e meilleur grimpeur du 21e siècle.
En 2004, Ivan Basso était vu comme un vainqueur de Tour en puissance. Alors qu'il finit 3e du classement général, il confirme dès 2005 en s'intercalant entre Armstrong et Ullrich. A cette époque, le coureur de la CSC devait prendre la relève de l'Américain, et ce dès 2006. Cependant, il ne parviendra plus jamais à briller sur la Grande boucle, après avoir été suspendu fin 2006 et son transfert vers Discovery Channel. Malgré cela, il reste dominateur sur sa course, le Tour d'Italie, où il double la mise en 2010. Dominant les cimes des Dolomites et des Alpes italiennes, le Tsar apparaît logiquement dans notre classement.
Pourquoi lui : Le Giro en lune de miel
Si Ivan Basso est 9e de notre classement, c'est bien parce qu'il a fait de la montagne son terrain de jeu favori. S´il était capable de bien rouler, c'est bien dans les ascensions qu'il faisait la différence face à ses adversaires. Etant l'un des rares à rivaliser sur le Tour de France avec Lance Armstrong, entre 2004 et 2005, l'Italien a obtenu trois podiums d'étape et remporté une victoire au sommet dans la station de La Mongie. Il termine par ailleurs à quatre reprises meilleur des favoris, malheureusement battu par une échappée au long cours. Mais ces quatre performances auraient pu valoir une victoire.
Cependant, Ivan le Terrible s'est forgé sa réputation sur les routes du Giro, qu'il a remporté en 2006 et 2010. Deux éditions durant lesquelles il a tyrannisé ses adversaires, particulièrement en 2006 où il remporte le classement général avec plus de 6 minutes d'avance. Cette année-là, il décroche trois victoires d'étape en haute montagne, faisant de lui le roi des cimes. En tout, l'Italien a remporté cinq victoires en montagne sur sa course en 8 participations ainsi que sept podiums d'étape.
Globalement, c'est 12 succès pour Basso en haute montagne, mais aucune sur les courses d'une semaine World Tour, les Grands Tours étant son principal terrain de conquête. Il a tout de même complété son palmarès sur les courses continentales pour mériter sa place dans notre classement.
Sa plus belle envolée : Monte Zoncolan, à la conquête du maillot rose
Nous sommes le 23 mai 2010. Grâce à une longue échappée, David Arroyo est le leader du classement général et espère répéter l'exploit de son équipier Pereiro sur le Tour de France 2006. Cependant, l'Espagnol va devoir résister à une dernière semaine dantesque, à commencer par l'étape du jour, la 15e déjà, finissant au sommet du terrible Zoncolan, à 12% de pente moyenne sur 10 kilomètres. Un nom qui raisonne parfaitement avec le surnom d'Ivan le Terrible, qui n'est à cet instant que 11e à 7'43'' d'Arroyo et à 2'30'' de Carlos Sastre, premier des favoris.
Conscient qu'il va devoir sortir une grande performance, Basso fait rouler son équipe et fait exploser le peloton. Emmenés par un grand Vincenzo Nibali, ils ne sont plus que quatre à l'avant, seulement accompagnés de Scarponi et Evans. L'Australien entrevoit d'ailleurs de se positionner en favori pour la fin de ce Giro. Mais c'est sans compter sur la volonté d'Ivan Basso qui attaque une première fois, lâchant Scarponi et Nibali. A 3,5 km de l'arrivée, le leader de la Liquigas finit par faire craquer le champion du monde australien et s'envole vers la victoire. En un peu plus de trois kilomètres, Basso crée un écart colossal de 1'19'' sur Evans, 2e sur la ligne. Sastre, mieux placé des favoris, perd gros tandis qu'Arroyo lâche 3'50''.
D'un Giro mal embarqué, voilà Ivan Basso 3e du général et premier des favoris. Il ne reste plus que le jeune Richie Porte et David Arroyo entre lui et son deuxième succès en Grand Tour. La suite de l'histoire, nous la connaissons puisqu'il ira finalement chercher les minutes qui le séparent de l'Espagnol de la Caisse d'Epargne pour arriver à Vérone (lieu de l'arrivée) en rose.
Pas assez tranchant et régulier pour espérer mieux
Si Basso a su dominer certaines étapes de montagne en Grand Tour, il aura manqué de présence sur toute l'année. Jamais vainqueur en montagne sur des courses comme le Tirreno, Le Tour de Catalogne, le Dauphiné ou le Tour de Suisse, l'Italien n'a que rarement sorti son épingle du jeu. N'étant pas un grand finisseur, il se devait de finir l'étape en solitaire pour remporter la victoire. Si ses qualités de grimpeur étaient immenses, elles n'ont pas toujours été au rendez-vous. Il aura surtout eu quatre grandes années dans sa carrière où se sont concentrés ses plus grands succès : 2004, 2005, 2006 et 2010. Abstraction faite de ces saisons-là, Basso n'a quasi rien gagné et c'est ce qui lui a manqué pour viser une meilleure place dans notre classement, malgré 19 Grands Tours disputés au 21e siècle. D'ailleurs, exceptée une 4e place sur la Vuelta 2009, il ne s'est pas distingué sur le Grand Tour espagnol avec seulement deux participations. Menacé par Tadej Pogacar, il pourrait très vite glisser à la 10e place mais restera quoiqu'il arrive un cador du 21e siècle en montagne et un grimpeur de légende.
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