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Qui a touché le jackpot sur la 1ère semaine du Tour de France 2025 ? Analyse à travers les primes de courses (1/3)

Cette année, nous tirons un bilan des équipes de ce Tour de France 2025, semaine par semaine à travers le prisme des primes de courses. Une notion importante pour savoir si une équipe a été en vue ou non durant la course. Alors, qui a régalé en première semaine? Qui est sur le carreaux? Analyse.

Qui a brillé sur la 1ère semaine du Tour de France 2025 ? Point les primes de courses (1/3)

Pogačar, Vingegaard, van der Poel, Evenepoel. Les quatre Fantastiques, que l’on attendait sur le Tour de France 2025, n’ont pas déçu. Pire, on peut largement dire qu’ils ont vampirisé une bonne majorité de ce premier bloc d’étapes avant la journée de repos. En effet, ils ont aspiré la plus grande majorité des primes individuelles qu’ASO avait mis en place sur le parcours. Entre victoires d’étapes, passages en tête au sommet des cols (dès le Mont Noir, cat. 4, pour Vingegaard), sprints intermédiaires et rentes de maillots distinctifs, les cadors ont amassé en 10 jours près du quart de l’argent mis en jeu (89 930€). A contrario, que ce fut dur pour que les 109 autres coureurs parviennent enfin à se jeter sur de gros sous dans le jeu des échappées.  


Les stars du peloton catalysent les primes de courses sur le Tour de France 2025

Pour rentrer plus dans le détail, depuis le départ de Lille, un total de 361 100€ a été remporté par 113 coureurs du Tour de France et 25 200€ directement reversés aux formations par le classement des équipes. Victorieux à deux reprises, porteur du Maillot Jaune sur quatre étapes (500€ quotidiens), Tadej Pogačar est forcément en tête du classement des primes individuelles avec un pécule de 39 000€. Les deux sprinteurs Jonathan Milan et Tim Melier le talonnent avec respectivement 31 300€ et 23 000€. En additionnant les primes de Pogačar, Vingegaard, van der Poel et Evenepoel, on atteint 87 430€ (en enlevant les primes de sprints de MVDP). Si l’on exclut les sprinteurs de l’équation, le reste du peloton a empoché 183 890€. En clair, les quatre Fantastiques touchent en moyenne 48% des primes disponibles.

Si l’on analyse le top 10 de ce classement, on aperçoit qu’un seul coureur d’échappée figure dans celui-ci : l’Irlandais Ben Healy, vainqueur d’une étape grâce à un raid solitaire et Maillot Jaune en cette journée de repos. Le reste du classement est constitué des leaders, des équipiers et des sprinteurs. Pour voir d’autres coureurs d’échappées, il faut descendre jusqu’à la 13e place avec Thymen Arensman (6000€), Quinn Simmons (5800€, 14e) et Lenny Martinez (5770€, 15e). Ce résultat est symptomatique de ce début de parcours qui n’a guère laissé de place à des coureurs moins connus du grand public. Peu d’argent est versé aux passages de cols de catégorie 4 et 3 donc peu de coureurs ont été motivés à prendre les devants chaque jour. Ce qui explique pourquoi les leaders des équipes soient déjà sur le devant de la scène.

primes de courses par coureurs - Tour de France 2025
Primes de courses par coureurs

À titre de comparaison, sur le Giro 2025, l’Italien Lorenzo Fortunato (Astana) avait empoché 10 326€ de primes sur 10 étapes grâce aux échappées et à ses passages en première position de nombreux cols. D’autres équipes, comme VF Group – Bardiani et TeamPolti VisitMalta, s’étaient également illustrées avec respectivement 10 911€ et 15 430€ après 10 étapes.


Des Français victimes… d’une addiction à la combativité

Au lendemain de fête nationale et sans victoire d’un coureur français sur les routes du Tour, on est en mesure de se demander si les coureurs tricolores ne finissent pas cette première partie avec une certaine amertume. Pourtant, la moisson des Français a plutôt été bonne sur ces dix premiers jours. Avec 44 030€ empochés depuis le départ par 23 coureurs, la France se positionne deuxième au classement des Nations, seulement dépassée par la Belgique (68 160€).

Si les Français n’ont pas réussi à encaisser le chèque des 11 000€ réservé aux vainqueurs d’étapes, ils se sont tout de même consolés grâce aux prix de la combativité. Mattéo Vercher (à deux reprises), Bruno Armirail, Lenny Martinez, Ewen Costiou et Mathieu Burgaudeau ont tous empoché la coquette somme de 2000€, la quatrième prime disponible chaque jour la plus élevée. 12 000€ de primes sur 44 030€, soit 27,25%, ont donc été empochés par les Français grâce à leur combativité sur les étapes.

Certes, les primes d’arrivées sont plus importantes, représentant 49,9% des primes totales touchées par les Français, mais elles font figure d’un trompe-l’œil. En effet, les 21 980€ ont été en réalité partagés entre 19 coureurs, soit 1156€ par cycliste tricolore. En clair, de petites sommes qui restent en-deçà des 2 000€ du prix de la combativité. Seuls Romain Grégoire (2e étape, 2000€) et Lenny Martinez (10e étape, 2 970€) ont pu encaisser 2000€ sans passer par la case combativité. Même Kévin Vauquelin, longtemps premier Français sur notre classement grâce à sa régularité et dépasser lundi 14 juillet par L. Martinez, n’a pas réussi à obtenir plus que 1170€ (étape 2) sur une journée.

primes de courses par coureurs - Tour de France 2025

Au classement des équipes, UAE et Visma en tête, Lotto au fond du trou

primes de courses par équipes - Tour de France 2025

Longtemps, l’équipe la moins bien classée fut Ineos-Grenadiers. La formation britannique stagnait dans le gruppetto, sans jamais avoir eu la possibilité de gagner quelques sous (2 190€ récoltés avant l’étape 10). Toutefois, la deuxième place au Mont-Dore Puy de Sancy du Néerlandais Thymen Aresman, dans la première de montagne a été salvatrice pour les Britanniques (17e place). Ce mardi, ce sont les coureurs de la Lotto qui font la grimace. Seulement 4 730€ récoltés depuis le Grand Départ du Tour, répartis sur trois étapes. La troisième place d’Arnaud De Lie a ralenti l’incendie dans la maison belge mais ne l’a pas calmé. L’équipe n’a réussi à prendre qu’une seule prime significative sur les routes du Tour (500€ sur le sprint intermédiaire de l’étape 2). Toutefois, avec moins de 200€ de retard sur Astana et Israel – Premier Tech, la bataille pour la dernière place risque d’être rude.



Très loin de cette guerre des derniers, le haut du classement est vampirisé par cinq équipes qui ont déjà pris une bonne avance sur leurs concurrents : UAE, Visma - Lease a Bike, Alpecin – Deceuninck, Soudal Quick-Step et Lidl – Trek. Le club des cinq s’est déjà partagé 217 730€ sur les 386 300€ (primes individuelles et primes d’équipes) disponibles depuis le début de la Grande Boucle. Hormis Ben Healy pour la EF Education EasyPost, tous les vainqueurs d’étapes se trouvent parmi ces cinq formations. Plutôt logique donc que les cinq cadors soient au sommet du classement. Mais mauvaise nouvelle pour les 18 autres équipes engagées, l’avance ne fait que de s’accroître. Sur les trois dernières étapes, ces cinq équipes ont récolté 63 160€ et les autres 51 990€.

Tout en haut du classement, UAE et Visma ont déjà pris leur place en tête et leur avance ne devrait qu’augmenter en montagne. Alpecin – Deceuninck est sans aucun doute l’équipe à surveiller pour la suite de la Grande Boucle. L’abandon de Jasper Philipsen n’a pour l’instant pas trop effleurer l’équipe belge, qui engrange en moyenne environ 4100€ de primes par étape. Toutefois, à l’image de la Lidl – Trek sur le Giro grâce à Mads Pedersen (79 880€ sur 10 étapes du Giro 2025, 3e en fin de parcours), Alpecin aura de moins en moins de marges de manœuvre à mesure que la montagne pointe le bout de son nez. Le matelas est bien rembourré mais l’est-il assez pour rester sur le podium d’ici Paris ?


*Le classement ne prend pas en compte les règles de répartition des primes dans chaque équipe

Thomas Fraisse


Merci à Thomas Fraisse pour sa collaboration et la rédaction de l'article. Vous pouvez retrouver le bilan des étapes sur son compte Twitter.

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