A l'heure où la Covid-19 bouleverse nos modes de vie et où les enjeux CO2 battent leur plein, les modes de transports et la pratique du cyclisme évoluent, jusqu'aux matériaux qui composent les vélos. Disparu des radars au profit de l'aluminium et du carbone, l'acier vit un véritable retour en grâce, notamment pour sa souplesse et sa résistance. VéloFuté part enquêter d'une main de fer.
28 Juillet 2019, Champs Élysées, le Belge Oliver Naesen vient de franchir la ligne lors de l'ultime étape du Tour de France. Il la termine à la vitesse de 42km/h. Rien d'exceptionnel à première vue. Ce qui surprend, c'est son cadre vélo Corsa en acier. Une opération marketing de la marque Eddy Merckx visant à mettre en avant ce matériau quasi disparu. Pourtant, il existe des irréductibles Gaulois, telle l'entreprise familiale Osborn Metals, qui a bien compris que ce marché de niche tendait à refaire surface. Alors que l'industrie du cycle est en plein "boom", avec un marché en croissance de 232% sur les 5 dernières années, les besoins évoluent. En créant une gamme spécifique de tubes pour le monde du cyclisme et des mobilités alternatives, Osborn Metals entend offrir de nouvelles solutions de grande qualité, qui plus est, fabriquées localement. Laissé de côté par snobisme et pour son image ringarde, jugé trop rustique, le cadre de vélo en acier est aujourd'hui le symbole d'une pratique plus pragmatique du cyclisme. Fini le vintage, bienvenue dans la modernité.
L'acier oui, mais pour qui ?
"La vie est un éternel recommencement" et l'association acier / cyclo en est le parfait exemple. Jusqu'au début des années 1900, tous les vélos étaient fabriqués en acier avant de progressivement laisser place à l'aluminium, au titane et plus récemment au carbone. Au fil du temps, ce dernier a tissé sa toile, profitant de la mode et du marketing. En effet, la recherche de la performance et l'innovation ont failli effacer des tablettes l'acier, moins travaillé à l'époque et beaucoup plus lourd. Depuis, une forte amélioration a eu lieu avec l'apparition du chromoly. "Bien que tombé en désuétude dans le cyclisme, l’acier a su garder ses atouts et a perduré dans d’autres disciplines comme le sport automobile", précise Arnaud Habsieger, Directeur Technique chez Osborn Metals S.A.S.
Tout comme avec le « vélotaff », la tendance du déplacement écologique cyclo prend de l'ampleur. Au même titre, on assiste à l'émergence de spécialisations, notamment en ce qui concerne le bikepacking (randonnée longue distance à VTT avec tout le nécessaire de voyage chargé sur le vélo, ndlr) et la randonnée. Il faut donc répondre à un besoin axé avant tout sur le confort plus que sur la performance réelle.
"La forte croissance des services et livraisons à domicile entraine aussi de nouveaux besoins comme des vélos cargos et autres engins « utilitaires » mus par la force humaine, plus ou moins assistés électriquement", indique Arnaud. "Ces nouvelles utilisations requièrent des cadres et des structures solides et pérennes, parfois renforcés pour les lourdes charges mais aussi confortables et légers pour un usage quotidien optimisé », ajoute-il. Après avoir fait les joies d'Airbus, Volvo, Thales, Bosch ou même Siemens, Osborn Metals a donc travaillé sur le sujet et a lancé une gamme étendue de tubes à destination des fabricants de cycles.
Les avantages de l'acier
Face à ses concurrents redoutables, et contrairement aux idées reçues, l'acier présente de nombreux avantages, dont la souplesse. C'est ce qui fait sa grande force face à la rigidité des cadres en "alu" ou en "carbone". On les compare même à des barres à mine dans le jargon cycliste. Ils répondent à un besoin de rendement avec pour principal défaut : le confort.
A contrario, l'acier permet d'entrevoir une alternative pour répondre à cette attente. Exit l'acier traditionnel trop lourd et rigide. Il s'agit désormais d'un matériau travaillé et haut de gamme comme le propose Osborn Metals. On parle d'ailleurs d'acier au Chrome Molybdène (chromoly ou cr-mo) et même d'acier au Chrome Vanadium pour les applications très haut de gamme. En ne faisant aucun compromis vis à vis de la qualité, Osborn Metals utilise les mêmes matériaux 25CD4S et 15CDV6 que ceux employés pour les applications aéronautiques. La robustesse de l’acier, tant sur le plan mécanique (solidité) que sur celui de la durabilité (fatigue), permet toutefois de construire des cadres avec des tubes relativement fins, en diamètre comme en épaisseur, comparativement aux autres matériaux, ce qui confère au vélo un bon compromis entre confort et durabilité.
Que ce soit sur chemin ou sur route avec un bitume de mauvaise qualité, les vibrations seront plus absorbées et l'acier protégera votre corps des chocs. De ce fait, les sensations resteront bonnes (ou du moins moins mauvaises) et vous permettront de rouler plus longtemps sans fatigue corporelle. "Les capacités de déformation et de soudabilité de l'acier, ainsi que ses propriétés mécaniques (résistance mécanique, résistance à la fatigue, allongement…) en font un candidat idéal quand il s’agit de faire des structures tubulaires légères et économiquement attractives", nous précise le Directeur Technique. Si l'aluminium est souvent accompagné d'une fourche en carbone pour compenser sa rigidité, l'acier n'en a pas besoin. Les tubes acier filtrent et absorbent les aspérités de tous les terrains. C'est un gros plus pour les voyageurs ou randonneurs cyclos vis-à-vis de ses concurrents. Cette résistance supplémentaire lui vaut d'être plus adapté pour soutenir des sacs de bikepacking ou pour effectuer des livraisons en vélo cargo.
Pour balayer les idées reçues sur le poids du cadre, vous trouverez facilement sur le marché des vélos montés en acier type gravel, autour des 8kg - 10kg avec un équipement roues + transmission très correct. Le poids d'un cadre en acier chromy varie entre 1,3 et 2,5 kg, alors qu'un cadre de vélo de route en carbone de moyenne gamme ne pèse pas moins de 1,5 kg. On peut déjà parler de haut de gamme pour un cadre carbone pesant 1 kg et moins. Le prix suit en conséquence.
Les solutions Osborn Metals
Bien qu’il existe une multitude de types de cadres et d’usages, les tubes utilisés dans le monde du cyclisme sont assez standardisés que ce soit en termes de caractéristiques mécaniques ou de dimensions. Sur le plan des caractéristiques mécaniques, en ayant écouté et compilé les besoins des professionnels du secteur, Osborn Metals a basé une offre sur 3 nuances, dont certaines sont très proches des nuances du sport automobile. L'entreprise mise sur un travail de qualité, en témoignent les prestigieux clients avec qui ils travaillent.
Osborn Metals a une position ferme qui est d’être en mesure de proposer des produits très haut de gamme et surtout disponibles. Un argument solide pour répondre aux problèmes d'approvisionnements auxquels font face les fabricants de cycle. Cette démarche permet de s’assurer une continuité de disponibilité des matériaux et des compositions chimiques stables et répétables. En misant sur une chaîne d’approvisionnement locale, Osborn Metals entend limiter l’empreinte environnementale des produits proposés et une signature CO2 réduite.
Ces atouts ont déjà séduit de grands noms du cycle français et européens, comme la Maison Tamboite, mais aussi quelques clients proposant des solutions de mobilité uniques et ludiques comme Pohlbock (e-motos) ou Zosh (e-trottinettes). Entre souplesse, durabilité et facilité de réparation, le cadre en acier surfe sur la vague pour revenir à la mode. Et Osborn Metals l'a bien compris en adaptant son offre produit. Légèrement plus lourd, le cadre acier n'est pas là pour remplacer ses glorieux concurrents mais est une solution idéale pour des pratiques en forte croissance. "L’empreinte bénéfique de l’acier se trouve donc autant en voyage autour du monde à vélo, qu’au bout de la rue en vélotaf", conclut Arnaud. Et c'est bien là l'essentiel.
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