Démare, Kristoff, Thomas … Les 10 retraites marquantes du cyclisme en 2025

Chaque saison se termine avec son lot de retraités mais 2025 présente un « palmarès » d’une rare richesse, sur le plan national et international. Entre vainqueur de Tour de France et de Monuments, voici nos 10 retraites les plus marquantes de cette fin d’année.

Les 10 retraites marquantes du cyclisme en 2025

Ils sont à la retraite du cyclisme fin 2025 et vont laisser une trace, à leur manière, dans notre souvenir. Voici notre top 10 des retraités marquants de cette saison.

• Les malchanceux :

10 – Pierre Latour 🇫🇷 – TotalEnergies – 32 ans

Que le meilleur jeune du Tour de France 2018 prenne sa retraite en 2025 est un parfait résumé de la carrière de Pierre Latour. Brillant sur les courses par étapes (13e du Tour, 3e du Tour de Catalogne, 7e du Dauphiné en 2018), vainqueur merveilleux à l’Alto de Aitana devant Pantano sur la Vuelta 2016, mais martyrisé par les lourdes chutes (une par saison depuis 2017) et les blessures occasionnées. Celle dont il a été victime à l’entrainement en février 2019 aura laissé une trace indélébile et une peur viscérale des descentes dont il ne s’est jamais défait. C’est pour cela qu’il quitte le monde professionnel avec seulement 7 victoires, dont 2 titres de champion de France du chrono, en 10 saisons. Sur une énième blessure, évidemment.

9 – Caleb Ewan 🇦🇺 – INEOS Grenadiers – 31 ans

« Pocket Rocket » semblait pourtant avoir relancé sa carrière en début de saison, gagnant sur le Tour du Pays Basque, son premier succès en World Tour depuis 2022. Il était pourtant à la veille d’annoncer sa retraite, à la surprise générale, « usé » et n’ayant plus cette joie de gagner. Il l’a pourtant souvent connue dans sa carrière, avec 65 succès depuis ses débuts professionnels en octobre 2014. Sprinteur trapu au style inimitable, Caleb Ewan aura gagné sur les 3 Grands Tours (5 sur le Tour, 5 sur le Giro et 1 sur la Vuelta) et la Cyclassics d’Hambourg notamment mais il regrettera sans doute de ne jamais avoir triomphé sur la Via Roma, lui qui a fini deux fois 2e, à quelques mètres d’un vainqueur échappé (Nibali en 2018, Stuyven 2021).

• Les équipiers :

8 - Tim Declercq 🇧🇪 – Lidl-Trek – 36 ans

Rarement un équipier n’aura autant été en vue que Tim Declercq. Non pas que le Belge ait beaucoup eu l’occasion de briller pour son propre compte (aucun succès professionnel, 2e de Bruges - La Panne et 5e de l’Het Nieuwsblad en 2020), mais son travail en tête de peloton, aussi bien sur les classiques flandriennes que sur les longues lignes droites du Tour de France, a marqué le peloton comme les suiveurs. Le « Tracteur de Louvain », arrivé en World Tour à 28 ans seulement, aura broyé les pédales et les échappées durant 13 ans, et prend une retraite bien méritée, après avoir notamment contribué au sacre européen de Tim Merlier en 2024, ou au maillot vert de Mark Cavendish en 2021.

7 – Rafal Majka 🇵🇱 – UAE Emirates-XRG – 36 ans

Le Polonais est devenu l’équipier modèle, le seul sur lequel Del Toro aura pu compter sur le dernier Giro, un équipier qui aura travaillé aussi bien pour Tadej Pogacar qu’Alberto Contador, David De la Cruz ou Juan Ayuso. Mais Rafal Majka a longtemps été l’un des meilleurs grimpeurs du peloton, capable de monter sur le podium d’un Grand Tour (3e de la Vuelta 2015) et d’un Monument (3e du Tour de Lombardie 2013), de briguer le maillot à pois de la Grande Boucle (2014 et 2016) et de jouer placé en Grand Tour (5e du Giro 2016, 6e du Giro 2014 et 2019 et de la Vuelta 2019, 7e du Giro 2013). Un des coureurs les plus exemplaires.

• Les outsiders :

6 – Rui Costa 🇵🇹 – EF Education-Easy Post – 39 ans

A force d’adorer le détester, on n’a jamais cessé de le sous-estimer. En 2013, à Florence, alors Nibali multiplie les attaques contre Valverde et Rodriguez, Rui Costa a rappelé à tous quel coureur il était en briguant le titre de champion du monde, au grand dam de « Purito ». Son plus grand succès. Le Portugais a depuis 2023 disparu – à juste titre cette fois - des radars des grands courses mais il n’en reste pas moins l’un des meilleurs « vainqueurs » de sa génération, avec 33 succès, un vrai beau total vu ses qualités, et celle de ses victoires : 3 Tours de Suisse, un GP de Montréal, 3 étapes du Tour… Et puis, rares sont ceux qui pourront se targuer d’avoir laissé une telle empreinte. Avec son style « raton » en course, refusant bien souvent le moindre relais avant d’aller planter tout le monde à l’arrivée, Rui Costa aura marqué son époque.

5 – Jakob Fuglsang 🇩🇰 – Israel-Premier Tech – 40 ans

Il y a ceux, comme Majka, qui ont débuté leader pour finir équipier, et puis il y a ceux, comme Jakob Fuglsang, qui ont émergé tardivement, longtemps enlisé dans le sillage de leaders prestigieux (les frères Schleck et Nibali). Mais le Danois a fini par confirmer les promesses de sa jeunesse, au crépuscule de sa carrière, remportant le Dauphiné une première fois en 2017 avant de chuter sur le Tour, dont il était l’un des favoris, pour mieux revenir au sommet en 2019 et 2020. Il brigue alors Liège-Bastogne-Liège et le Dauphiné en 2019, puis ajoute l’année suivante le Tour de Lombardie. Deux Monuments qu’on ne s’attendait plus à le venir gagner, à 34 ans passés, trois ans après sa médaille d’argent aux JO de Rio, battu au sprint par Van Avermaet. Alors qu’on se demande toujours comment il a pu ne jamais gagner le Tour de Suisse (5 tops 4 en 6 participations)…

• Le club des 90 :

4 – Elia Viviani 🇮🇹 – Lotto – 36 ans

Le sprinteur italien aura connu une ascension assez régulière, de ses débuts professionnels en 2011 à son passage chez Quick Step, en 2018-2019. Sans doute le meilleur sprinteur du monde à cette époque là, ou pas loin, Elia Viviani y aura connu son unique succès sur le Tour, en 2019, à Nancy, sur la 5e étape. Le Transalpin, vainqueur sur les 3 Grands Tours (5 étapes sur le Giro, 3 sur la Vuelta), aura presque plus été un sprinteur de classiques, lui qui a brigué trois succès sur la Cyclassics d’Hambourg (2017, 2018, 2019), mais aussi la Bretagne Classic (2017), la RideLondon (2019) et surtout le champion d’Europe 2019 glané… en échappée, en battant Lampaert dans un sprint à deux. Une carrière sur la route riche de 90 succès, auxquels il convient d’ajouter son titre olympique en omnium (Rio 2016), ses 3 titres mondiaux en élimination (Roubaix 2021, Saint-Quentin-en-Yvelines 2022 et Santiago 2025) et ses 8 titres européens, acquis sur la piste.

3 – Arnaud Démare 🇫🇷 – Arkéa-B&B Hotels – 34 ans

Sa carrière restera à jamais marquée par ce jour de mars 2016, lorsque le Français a déboulé en tête sur la Via Roma pour remporter ce qui sera l’unique Monument de sa carrière, Milan-SanRemo. Une course épique, polémique, mais historique, qui mettait alors un terme à 19 ans sans Monument pour le cyclisme français. Car Démare, c’était aussi ça. La première vraie star tricolore du peloton depuis une décennie. Avant Alaphilippe, il y avait Démare. Il aura été le premier Français depuis plus de vingt ans à compter dans la hiérarchie mondiale du sprint, le premier depuis 11 ans à gagner sur le Tour, à Vittel en 2017. Il n’a cessé d’empiler les succès et rêvait d’atteindre la barre des 100 mais le Picard s’est finalement arrêté à 97, depuis Paris-Chauny l’an dernier. Français le plus victorieux de l’histoire du Giro, où il compte deux maillots cyclamen, double vainqueur sur le Tour, Arnaud Démare est une légende du cyclisme tricolore.

2 – Alexander Kristoff 🇳🇴 – Uno-X – 36 ans

Il ne lui en aura manqué que deux… Depuis son 98e succès sur l’Artic Race en août, Kristoff avait la barre des 100 dans le viseur, et il a bien failli y parvenir au Tour de Langkawi (2e, 5e et 5e d’étapes). Mais la légende norvégienne s’arrêtera à 98 victoires, et pas des moindres. Avec 4 étapes sur le Tour de France, dont celle des Champs-Elysées en 2018, Kristoff était un sprinteur qui comptait et c’est ainsi qu’il a remporté le premier grand succès de sa carrière, Milan-Sanremo, et la Cyclassics en 2014, ou encore le titre européen en 2017. Mais il était bien plus que cela, il était un classicman, un vrai flandrien, et c’est ainsi qu’il a remporté le Tour des Flandres 2015, au terme d’un mano-à-mano avec Niki Terpstra. Sans doute le plus beau succès d’un palmarès riche également d’un Gent-Wevelgem et de 4 Eschborn-Frankfurt, de deux étapes sur le Tour de Suisse et une sur Paris-Nice.

• Le vainqueur du Tour :

1 – Geraint Thomas 🇬🇧 – INEOS Grenadiers – 38 ans

Il n’a même pas atteint les 30 victoires en carrière (25) mais le Gallois restera pour autant comme l’un des plus grands coureurs de sa génération. Et l’une des plus belles évolutions, aussi. Pistard à l’origine, c’est là qu’il y a acquis ses premiers succès de prestige (champion olympique de poursuite par équipes en 2008 et 2012), en démontrant sa puissance sur les pavés des courses flandriennes (10e du Tour des Flandres 2011). Mais, sans faire de bruit, il se tourne peu à peu vers les courses par étapes, garnissant sans palmarès sur tous les terrains (GP E3 et Tour d’Algarve en 2015) avant de s’afficher comme un coureur de classement général en gagnant Paris-Nice en 2016. Deux ans plus tard, propulsé leader de la Sky sur le Tour de France, il balaie la concurrence pour s’offrir la victoire ultime, au terme d’un année où il aura aussi remporté le Dauphiné. Toujours régulier depuis (2e du Tour 2019, 3e en 2022, 2e du Giro 2023, 3e du Giro 2024), il a du laisser filer la nouvelle génération. Mais son parcours, sa gentillesse dans le peloton, son humour en dehors et son palmarès auront marqué cette deuxième décennie du siècle.

Le bonus : Romain Bardet 🇫🇷 - PicNic PostNL

Il a annoncé sa retraite en 2024 et l'a prise officiellement en 2025, après le Dauphiné. Le français est évidemment l'un des coureurs marquants du peloton et notamment du Tour de France ! Il aura fini deux fois sur le podium, seul français au 21e siècle, battu par Christopher Froome et la Sky. Les 2e place, c'est finalement ce qui a marqué sa carrière avec son podium au Mondiaux derrière Valverde et sur la Doyenne derrière Pogacar, plus récemment. Un grand, qui a malheureusement toujours connu un peu plus grand que lui.

Romain Bardet, quelle place dans l’histoire du cyclisme moderne ?

Enfin, on termine avec un petit mot pour Christopher Froome, renversé il y a quelques semaines. Il n'a pas encore annoncé sa retraite mais n'a plus de contrat mais tout semble se diriger vers cette décision. Il aurait été évidemment le numéro 1 de ce classement. Vous pouvez retrouver un bon récapitulatif de sa carrière dans notre article à son sujet.