L'Izoard est un col de légende et un haut lieu du Tour de France. Un lieu sacré, même, où les coureurs ont longtemps voulu se faire reconnaître comme des champions d'exception. La difficulté de cette ascension couplée à un décor minéral de toute beauté ont magnifié les exploits sportifs. C'est l'une des routes les plus emblématiques des Alpes.
Versant sud - Indice de difficulté 306
Le col d'Izoard est situé dans les Hautes-Alpes, au nord-ouest du massif du Queyras, à une altitude de 2 360 mètres. Il relie Briançon, au nord-ouest, à Château-Ville-Vieille, au sud-est. L’Izoard se trouve sur le tracé de la route des Grandes Alpes, itinéraire qui relie le Léman à la Méditerranée.
Véritable mythe cycliste, le site vaut le détour par sa géologie particulière, matérialisée par le cirque lunaire et minéral de la Casse Déserte. Un vrai bijou.
C'est ce versant sud, par les Georges du Guil, qui a fait la légende de ce col.
Depuis l'intersection D902 / D947, vous aurez alors une ascension de 15,9 km à 6,9% de moyenne.
Les 5 premiers km vous permettront de chauffer les jambes, malgré quelques portions irrégulières et des petits "coups de cul". La pente ne dépassera pas les 7,5% jusqu'à ce que vous dépassiez Arvieux.
C'est à Brunissard que les ennuis commencent : la route se cabre sur une longue ligne droite ! Vous entrez alors dans une magnifique forêt que vous serpentez. Les multiples lacets vous permettront de récupérer un peu et profiter des très beaux points de vue sur la vallée, tandis que la pente oscillera entre 8,5 et 10%.
A moins de 3 km du sommet, vous arrivez dans le décor extraordinaire de la Casse Déserte. Une petite descente vous permettra de profiter d'avantage de ce panorama minéral à couper le souffle.
Avec l'élan, vous pourrez saluer la stèle de Bobet et Coppi dont les exploits continuent à magnifier le lieu. Les ultimes rampes, sévère et en lacets, vous offriront une nouvelle vue incroyable sur cet écrin sauvage. Vous voila au sommet de ce lieu de Légende !
Localisation
Versant Nord
Quoique moins mythique, le versant nord présente un intérêt certain, aussi bien par sa difficulté que sa beauté.
Depuis Briançon, vous aurez à escalader 19 km avec un pourcentage moyen de 5,89 %. Si la première partie ne présente pas forcément d'attraits, la partie en forêt est un régal malgré la pente variant entre 8 et 9%. La route, en lacet, permet de sortir progressivement de cette forêt pour atteindre le célèbre refuge Napoléon, à un km du sommet. On entre alors dans ce décor rocailleux typique du col d'Izoard. Un pur bonheur !
Pourquoi cette ascension est mythique
La magie de l'Izoard est intimement lié au Tour de France. Le col d'Izoard a été franchi au total à 36 reprises par la Grande Boucle, dont 26 fois depuis 1947.
Ce sont surtout les exploits des coureurs qui ont rendu ce lieu hautement symbolique, faisant dire à Jacques Goddet que "c'est le privilège de l'Izoard de distinguer le champion".
Les plus grands coureurs ont instauré un rite sacré : pour que leur victoire à Paris atteigne une autre dimension, ils lui ont associé un exploit en solitaire dans l'Izoard. Coppi, Bobet, Merckx ou encore Thévenet ont remporté le Tour après avoir franchi le col en tête.
De 1949 à 1954, seuls Fausto Coppi et Louison Bobet ont franchi le col en tête, donnant ainsi un prestige particulier à cette ascension hors-norme. Plus récemment, en 2011, Andy Schleck avait choisi l'Izoard pour renverser la situation et glaner au Galibier, 60 km plus loin, la plus belle victoire de sa carrière. Côté français, Barguil, alors porteur du maillot à pois de meilleur grimpeur, avait soulevé les foules en s'imposant au sommet en 2017. Une victoire digne des plus grandes heures du Tour de France !
Le col d'Izoard rejoint le club fermé des cols mythiques, aussi splendide par son décor que légendaire par les exploits qui s'y sont produits.
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