Découverte du Col de Portet : Mastodonte des Pyrénées
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Découverte du Col de Portet : Mastodonte des Pyrénées

Après Andorre, lors de la 17ème étape, les héros du Tour de France 2021 se frotteront à ce qui se fait de mieux en termes de col pyrénéen, le Col de Portet. Lorsqu’on sait que les habitants de St Lary le surnomment seulement Portet, version mignonne du mot « Port » qui signifie « Col », le « Col de Portet » est donc un pléonasme. Mais son nom donne du sens à cette redoutable montée qui en effet, redouble d’efforts. VéloFuté vous décrypte l’ascension.

Un peu d’histoire

Lors de sa présentation du Tour de France 2018, Christian Prud’homme annonçait ce nouveau col en le surnommant le « nouveau Tourmalet ». Il ne pensait pas si bien dire. Il est bien plus dur que l’autre géant. C’est d’ailleurs le plus haut col routier pyrénéen de France avec ses 2215m d’altitude. Initialement, la route était un sentier mais le directeur du tour, grand amateur de nouveauté, a réussi à faire bitumer (au grand dam des écologistes et protecteurs de la nature) la portion jusqu’en haut du col pour en faire une nouvelle attraction de la Grande Boucle. C’était d’ailleurs également la nouveauté de créer une étape de « seulement » 65km qui enchainait les cols de Peyragudes et Val Louron-Azet juste avant.

A l’heure actuelle, c’est Nairo Quintana qui détient le seul et unique palmarès. Il avait survolé la montée devant le très élégant Dan Martin (on rigole bien sûr). Le Colombien sauvait son Tour grâce à cette victoire.


L’ascension


Partons du théorème du « pléonasme » évoqué plus haut. Col de Portet signifiant, Col de Col, c’est bien en deux parties que le col se fait. Une première partie « pénible » et la deuxième plus « élégante ». Prenez le temps de regarder le profil ci-dessous. Non, vous ne regardez pas un maillot du Stade Toulousain, Rouge et Noir, mais bien le profil de l’ascension…



1ère Partie : Le départ se fait de Saint Lary Soulan, dans le 65. (Attention pour les mauvais en géographie, il y a un autre St Lary dans les Pyrénées). Fait assez original, vous empruntez la route d’un autre col Hors Catégorie, le fameux Pla d’Adet. Nous recherchons d’ailleurs avec agressivité celui qui a osé baptiser le nom de « Pla » sur cette montée terrible. (Nous ne lui ferons aucun mal rassurez-vous…)


En effet, le Pla est pentu. Vous n’avez que 3 virages dans cette satanée ascension jusqu’à l’embranchement de la station du Plat d’Adet, avant la bifurcation pour Portet. Pour information, il reste 3km à faire pour rejoindre le sommet du Pla.


Du pied jusqu’au fameux hameau d’Espiaube, c’est 7km à 9,44%... Du bonheur ! Vous agrémentez avec de longues lignes droites interminables, une vue correcte mais pas dingue, vous récoltez une première partie infecte et outrageusement dure. Un mur long et soporifique. Point. Ça vous donne envie, n’est-ce pas ?


2ème Partie : A Espiaube, vous bénéficiez d’un petit replat de 5% (tranquille) de plusieurs centaines de mètres. Qu’il fait du bien ! Prenez à droite à Espiaube pour commencer la seconde partie du col. Vous enchainerez 11 lacets qui vous donneront presque le tournis tellement la partie précédente est longiligne. Le plaisir de grimper reprend malgré la difficulté dans ces tournants à 9% de moyenne. La fin de l’ascension est toute aussi difficile puisque vous ne descendrez que rarement en-dessous des 8,5% avec des passages terribles sur le haut à 10,5%.

C’est au final un col assez régulier dans la difficulté avec aucun passage extrême. La difficulté réside surtout dans la pente moyenne proche des 9% le long des 16km d’ascension. C’est un travail de gestion de l’effort qui vous attend. La vue qui se dresse est magnifique dès le 10ème kilomètre. Vous vous retrouvez au milieu de la montagne, avec quasiment aucun véhicule. L’environnement est exceptionnel et vous escaladerez le géant à travers les prairies et les pâtures. C’est un havre de paix malgré la guerre que subissent vos muscles.


Le conseil VéloFuté : Un braquet de 34x32 est idéal, voire un 36x34 pour les moins entrainés. Nous conseillons de partir au train, sans se mettre dans le rouge. Roulez sans à-coups et régulièrement. Cela devrait bien se passer. Gardez néanmoins les numéros d’urgences pas loin… La montée étant sans ombre, une casquette T-Mobile au style rétro discutable peut vous servir à vous protégez du soleil.


Nul doute que cette redoutable ascension fera des ravages le jour de fête nationale. On espère y trouver un Alaphpolak en pleine bourre, voire un Martin ou Barguil affûtés comme des tuteurs à fraisier. Ce jour-là, il faudra être devant la TV (piscine ou pas) car avec l’enchaînement des autres cols et cette dernière terrible ascension, il y aura forcément un feu d’artifice !

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