Du Pays Basque en Haute Pyrénées, en passant par le Béarn, l'étape 2 faisait office d'épouvantail avec 3 gros cols au programme. La traversée des pâtures s'annonçait ardue à travers le col du Soudet, le col de Marie Blanque ainsi que l'Aubisque Soulor.
Après une première journée éprouvante, nous avons pris le départ de Laruns tôt le matin vers 8H30, prêts à affronter les défis de cette deuxième étape. Une nouvelle épreuve de force et de résistance s'offrait à nous. Rarement mes jambes n’avaient été aussi dures après une sortie de vélo. Les cols basques avaient laissé des traces indélébiles. Courbaturé et ayant peu dormi, il fallait malgré tout y aller à travers le brouillard. La petite descente de Larrau permettait de se réveiller et d'attaquer, comme il se doit, cette journée XXL.
Le Col du Soudet : un géant sous-estimé
La journée a commencé avec la montée du Col du Soudet, une ascension exigeante de près de 25 kilomètres à une moyenne de 5,5%. Les 12 derniers kilomètres de cette montée sont particulièrement éprouvants, avec une pente moyenne de 7,4% et des passages à 16% sur environ 500 mètres. Les caractéristiques typiques des cols basques, telles que l’irrégularité des pentes et les replats inattendus, ajoutent à la difficulté. Cette montée, souvent sous-estimée, s'est révélée être un véritable défi, mettant à l’épreuve notre endurance et notre détermination. Les coups de pédales étaient durs à fournir après l'étape de la veille. Nous ne sommes pas allés jusqu'à la Pierre Saint Martin. Pourquoi ? Car il y avait un énorme brouillard, très épais, empéchant de voir à quelques mètres. Aucun intérêt d'aller chercher un col qui s'apprécie uniquement pour sa vue. Le peu de défi sportif qu'il représentait n'en valait pas la chandelle. C'est donc dans le froid et le vent que nous repartions de ce col, qui nous a soudé au bitume.
Transition et repos jusqu'à Escot
Après la descente du Col du Soudet, nous avons traversé une portion plus plate, idéale pour récupérer tout en maintenant un rythme soutenu grâce aux relais avec Thibaut. Cette section, un faux plat descendant (de façon générale), nous a menés à Escot, où une courte pause nous a permis de nous préparer mentalement pour l'ascension suivante qui s'annonçait terrible.
Le Col de Marie-Blanque : un cauchemar à pente
Malgré ma connaissance parfaite de ce col, je le redoutais. Le Col de Marie-Blanque s’est dressé devant nous avec ses 9 kilomètres à une moyenne de 7,5%. Les quatre derniers kilomètres, avec une pente moyenne de 11,5%, ont été particulièrement éprouvants. La fatigue de la veille, combinée aux pourcentages démentiels de cette montée, nous a poussés à nos limites. Pour éviter de flancher, j'ai dû grimper en zigzag, ajoutant probablement 3 kilomètres supplémentaires à la montée. La souffrance était palpable, chaque coup de pédale devenant une lutte contre la pente. Je me faisais doubler par des types qui semblaient bien meilleurs que moi ! Thibaut m'avait déjà attendu dans le premier col, mais cette fois, chacun son rythme ! Péniblement arrivé au bout, je saturais déjà de cette étape...
Pause bien méritée au Plateau du Bénou
Après la descente du col de Marie-Blanque, une pause s’imposait. Le plateau du Bénou offrait un cadre reposant pour récupérer nos forces avant d’attaquer l'ultime col de la journée. Cette pause, bien que brève, a été essentielle pour recharger les batteries et préparer notre esprit à l'ascension finale. L'avantage en format organisé, c'était que Pascal, notre logisticien, assurait les repas et les ravitaillement en eau. C'était l'occasion de retrouver Jonathan parti plus tôt dans la matinée en esquivant le premier enfer du Soudet. L'opportunité de faire la dernière partie de l'étape ensemble.
L'Ascension de l'Aubisque : un monument
L'Aubisque, avec ses 17 kilomètres à une moyenne de 7,1%, représentait le dernier grand défi de la journée. La montée a été gérée en 1h33, chaque minute ressentie dans les muscles endoloris. La pente, constante mais implacable, nous a obligés à une gestion rigoureuse de nos efforts. Le trio vacillait en duo. Je restais avec Jonathan en étant assez fatigué des kilomètres précédents. Je n'avais jamais monté l'Aubisque en autant de temps. Souffrant à chaque instant. Le cumul des pourcentages avait eu ma peau. Je montais péniblement mais les franches parties de rigolades de la fin de col me permettaient de gravir avec plus de panache les 3 derniers kilomètres. Mon col préféré s'était mué en chemin de croix. Le sommet envahi par les nuages ne laissait pas de place au repos mais au froid glacial avec le vent frais. Pas de photo, on se lançait dans la descente pour en finir rapidement.
Arriver au Soulor après 8km de descente et faux plat tout en montant sur 2 kilomètres, relativement plus faciles, a été une véritable délivrance.
Descente et réconfort
Enfin, la descente de 20 kilomètres depuis le Soulor jusqu’à Argelès-Gazost a été une récompense en soi. Le vent frais sur nos visages, le sentiment de descendre après tant de montées éprouvantes, et la promesse d’une bière et de crêpes à l’arrivée ont rendu cette dernière portion particulièrement agréable. L'occasion de récupérer des jambes pour envoyer quelques watts sur cette route délicieuse.
Cette deuxième étape de notre traversée des Pyrénées a été marquée par des montées impitoyables et des défis constants. Du Col du Soudet sous-estimé au Col de Marie-Blanque, véritable épreuve de force, jusqu’à l’ascension monumentale de l’Aubisque, chaque moment a testé notre endurance et notre détermination. Malgré la fatigue et la souffrance, les paysages spectaculaires et le sentiment d’accomplissement ont fait de cette journée une expérience inoubliable. Nous sommes impatients de voir ce que les prochaines étapes nous réservent, forts des épreuves déjà surmontées. La suite ici.
Résumé : 143km et 3 650d+
Soirée : Hôtel Beau Site
Difficulté de l'étape : ⭐⭐⭐⭐⭐
Beauté : ⭐⭐⭐⭐
Trace GPX :
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