Top 10 des espoirs qui n'ont pas confirmé (2/2)
top of page

Top 10 des espoirs qui n'ont pas confirmé (2/2)

Deuxième partie de notre top 10 des coureurs qui n'ont pas su confirmer leur potentiel ou qui n'ont pas eu la carrière escomptée.

Les cinq noms qui arrivent furent de véritables cracks chez les jeunes, à tel point qu'on les voyait dominer leur discipline pour les 10 années suivantes. Il n'en fut rien, même si certains ont eu des carrières honorables sur du court terme.


5e : Taylor Phinney (Etats-Unis)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce qu’il semblait être le successeur de Cancellara. Champion du monde du chrono (2010) et double vainqueur de Paris-Roubaix (2009, 2010) chez les Espoirs, l’Américain brillait par sa capacité à gagner sur tous les terrains, dans les contre-la-montre, au sprint, au solitaire… Surtout, avant même de les rejoindre au plus haut niveau, il battait déjà les pros en chrono, à l’image du championnat des Etats-Unis gagné à 20 ans en 2010 devant Levi Leipheimer.

Sa carrière

L’Américain a quand même glané dix succès au cours de sa carrière, dont une étape sur le Giro lui permettant de porter quelques jours le maillot rose ainsi que le classement général du Tour de Dubaï. Sans oublier une saison 2012, sa meilleure de sa carrière, où il sera passé tout près de nombreux succès : 2e du chrono des Mondiaux, 4e de celui des JO où il prend aussi la 4e place de la course en ligne. Mais une grave blessure en juin 2014 l’éloigne de la compétition pendant un an et il ne retrouvera jamais son niveau si prometteur.

Attendu après sa razzia chez les Espoirs comme le nouveau Cancellara, l’Américain n’a jamais confirmé ses prédispositions pour les classiques pavées (7e de l’Het Nieuwsblad comme meilleur résultat). Mais impossible de dissocier ce manque de résultats de sa grave blessure qui lui aura coûté près de « 25% de puissance en moins » dans la jambe gauche, ce qui n’aura pas empêché de prendre la 8e place de Paris-Roubaix en 2018. De quoi attiser, encore un peu plus, les regrets.


4e : Yaroslav Popovych (Ukraine)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce qu’il avait tout écrasé chez les jeunes et que son début de carrière promettait monts et merveilles. Champion du monde Espoir en 2001, auteur de 17 succès cette saison-là dont le Tour du Val d’Aoste (déjà gagné l’année précédente), le Tour des régions italiennes et Paris-Roubaix, l’Ukrainien avait vite confirmé dès sa première année chez les professionnels en prenant la 12e place du Giro 2002, à seulement 22 ans. Il est alors vu comme la future star du cyclisme.

Sa carrière

Professionnel de 2002 à 2016, l’Ukrainien aura connu une longue carrière finalement assez pauvre en victoires (5 en tout). Il connaît sa période la plus faste en résultats dans ses jeunes années, avec sa victoire sur le Tour de Catalogne en 2005 mais surtout sa 3e place sur le Tour d’Italie 2003 qu’il confirmera l’année suivante (5e). Très attendu sur le Tour, il n’y luttera toutefois jamais pour la victoire (8e en 2007), la faute à des ambitions personnelles assez vite mises de côté.

Parti chez Discovery Channel en 2005 après des débuts fracassants à la Landbouwkrediet, Yaroslav Popovych s’est logiquement mué en équipier de luxe de Lance Armstrong à son arrivée mais, lorsque le Texan a pris sa retraite, l’Ukrainien n’a plus su redevenir le leader brillant qu’il était auparavant. Mais il aura réussi une brillante carrière d’équipier de luxe, devenant l’un des meilleurs lieutenants du monde, que ce soit sur les Grands Tours (Tour 2005, 2007, 2009, Vuelta 2013) ou sur les classiques flandriennes, où il aida notamment Fabian Cancellara à réaliser le triplé Grand Prix E3-Tour des Flandres-Paris-Roubaix en 2013. Ce n’est pas là où on l’attendait mais ça n’en reste pas moins une carrière honorable. Et réussie.


3e : Dmytro Grabovskyy (Ukraine puis Israel)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce que c’était l’un des plus grands talents chez les jeunes. Champion du monde espoir à Madrid en 2005, il apparaissait surtout comme le meilleur rouleur de sa génération avec deux titres (2005, 2006) de champion d’Europe espoir de la discipline et une 2e place des Mondiaux espoir dans la capitale espagnole. Vainqueur aussi du Giro delle Regioni et tout près de remporter le Baby Giro (2e, battu pour 5’’), l’Ukrainien était l’un des deux cracks de la génération 1985.

Sa carrière

Triste et gâchis serait un bon résumé de la carrière – et même du destin – de l’Ukrainien devenu Israélien en 2015. Passé professionnel en 2007 chez QuickStep-Innergetic, il ne s’imposera jamais au cours de sa (très) courte carrière, ne brillant même que rarement en chrono, sa discipline phrare sur le papier. Un maillot de la montagne remporté sur Tirreno-Adriatico 2010 et une 5e place sur la 18e étape du Giro 2009 sont ses principaux faits d’armes avant sa retraite anticipée en 2011.

Porté vers les sommets après ses succès chez les jeunes, Graboskyy n’était tout simplement pas prêt pour la pression et les attentes du haut niveau. Talentueux au possible, il ne s’est jamais vraiment remis de son échec à la QuickStep-Innergetic, multipliant les excès, au point de frôler la mort à deux reprises pour avoir trop bu. Une mort qui a fini par le rattraper le 23 janvier 2017, avec un crise cardiaque à seulement 31 ans.


2e : Romain Sicard (France)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce qu’il est le seul coureur de l’histoire à avoir gagné le Tour de l’Avenir et avoir été sacré champion du monde Espoir la même année. Brillant en 2009, le Français s’offre une étape de la Ronde de l’Isard et la Subida al Naranco avant de remporter la prestigieuse course par étapes des jeunes, devant Van Garderen. Et quelques jours plus tard, il s’offre le titre de champion de monde Espoir en solitaire. De quoi ériger le Basque comme la nouvelle pépite du cyclisme français et un potentiel successeur, enfin, à Bernard Hinault.

Sa carrière

Ses débuts au sein d’Euskaltel-Euskadi sont prometteurs, avec des places d’honneurs sur les courses continentales mais surtout une 11e place sur Dauphiné Libéré, où il prend la 2e place au sommet de Risoul. Malheureusement, des blessures freinent sa progression et il doit attendre août 2012 pour retrouver des performances intéressantes mais cela reste épisodique (12e de l’Eneco Tour 2013, 13e de la Vuelta 2014).

Plus discret par la suite, il met finalement un terme à sa carrière en avril 2021 à la suite de la découverte d’une pathologie cardiaque, sans jamais avoir gagné. Aurait-il atteint les sommets attendus sans la déficience musculaire de la jambe droite diagnostiquée en 2011 ? Rien n’est certain mais cette blessure a clairement stoppé Romain Sicard dans sa progression. Et le Tricolore est, malgré lui, le symbole des Français promus au rang de futur vainqueur du Tour avant même leur arrivée en professionnel.

1er : Evgeni Petrov (Russie)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce que c’est le seul coureur de l’histoire à avoir signé le doublé chrono-course en ligne aux Mondiaux Espoir. Le Russe réussit une saison 2000 de haute volée, marquée par une 14e place au chrono élites (!) des JO, un titre de champion de Russie dans l’exercice solitaire devant des pros comme Menchov. Et, ça, c’était avant les Mondiaux de Plouay, où Petrov écrase le chrono devant Cancellara, avant de s’imposer en solitaire sur la course en ligne devant … Popovych. Et comme si ça ne suffisait pas, il s’offre deux ans plus tard le Tour de l’Avenir. La totale.

Sa carrière

A l’instar de Popovych, le Russe n’a pas raté sa carrière loin de là. Il compte de nombreuses places d’honneurs, comme sa 2e place sur le Tour du Trentin 2005, 5e place sur le Tour de Suisse 2004 et sa 8e place sur Tirreno-Adriatico 2007. Souvent placé globalement sur les courses d’une semaine en début de carrière, Evgeni Petrov n’a toutefois jamais brillé en Grand Tour, à l’exception de sa 7e place sur le Giro 2007. Et, comme Popovych, le Russe a fini par se contenter d’un rôle d’équipier, ce qui ne l’a pas empêché d’aller chercher une prestigieuse victoire d’étape sur le Giro 2010, à l’Aquila.

Mais l’impression laissée par Evgeni Petrov au terme de sa carrière en 2016 reste un immense gâchis. Rouleur d’exception chez les jeunes, grimpeur solide, le Russe avait toutes les cartes en main pour devenir le coureur qu’aura été Denis Menchov par exemple. Mais il n’a jamais trouvé l’équilibre, à l’image de ses nombreux changements d’équipe (7 en 15 ans de carrière) où il a souvent été cantonné au rôle d’équipier. Leader pour la première fois en 2007, il avait assumé son statut sur le Giro et globalement toute la saison, de quoi donner d’énormes regrets sur la carrière du Russe, qui aurait dû être un des coureurs majeurs de la décennie.


Par Jean-Baptiste Duluc

2 509 vues0 commentaire

Posts similaires

Voir tout
Notez l'article
Je n'aime pasPas superBienParfaitJ'adore
bottom of page