Top 10 des espoirs qui n'ont pas confirmé (1/2)
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Top 10 des espoirs qui n'ont pas confirmé (1/2)

Nous vous présentons, en deux parties, notre top 10 des espoirs cyclistes, qui n'ont pas su confirmer au niveau professionnel, malgré des résultats et aptitudes impressionnantes, au 21e siècle. Décryptage de ces espoirs déchus de 10 à 5.




Si les jeunes pépites du cyclisme arrivent de plus en plus vite au très haut niveau, au point même de gagner le Tour de France à un âge où la plupart ne sont même pas encore passés professionnels, tous les coureurs ne confirment pas les promesses entrevues chez les espoirs. Loin de là. Ils sont nombreux ceux pour qui le passage chez les pros s’est révélé être une marche trop haute à franchir. Certains à cause de blessure, d’autres pour des raisons plus obscures et d’autres encore n’avaient juste ni l’envie, ni la carrure pour assumer toutes ces attentes. Voici notre top 10 des espoirs qui ont déçu.


10e : Kristoffer Halvorsen (Norvège)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce qu’il dominait la concurrence en sprint chez les Espoirs : deux victoires d’étapes sur le Tour de l’Avenir, en 2016 et 2017, deux succès sur l’Olympia Tour en 2016, et surtout un titre de champion du monde espoir, toujours en 2016. A Doha, il s’impose au sprint devant Ackermann, pourtant plus vieux de deux ans, mais aussi Bauhaus, Hodeg, ou Jakobsen. Le natif de Kristiansand comptait aussi deux classiques de l’Europe Tour à son palmarès avant même de passer pro, le GP d'Isbergues en 2016 et l’Handzame Classic en 2017.

Sa carrière

Depuis son arrivée en 2018 chez Sky, Kristoffer Halvorsen n’a gagné qu’à deux reprises, sur l’Herald Sun Tour puis sur le Tour de Norvège, les deux en 2019. Mais le Norvégien n’a jamais su surfer sur cette bonne dynamique. Alors que Jonathan Vaughters souhaitait construire un pôle sprint autour de lui chez EF, il n’a plus gagné depuis deux ans et est reparti en Continental Pro, chez Uno-X Pro Cycling Team.

Alors qu’il devait être LE sprinteur de sa génération, comme Caleb Ewan est celui de la génération 94, Halvorsen est aujourd’hui bien loin de Fabio Jakobsen, ses deux étapes de la Vuelta en 2019 et ses 20 succès. Là où le Norvégien n’a jamais pris part à un Grand Tour. Signer chez Sky lui a coûté cher, les sprinteurs y brillant rarement (demandez donc à Cavendish ou Viviani) mais le Norvégien n’a simplement jamais été à la hauteur des espoirs placés en lui. Pour l’instant du moins.

9e : Pierre-Henri Lecuisiner (France)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce que ses performances chez les jeunes le justifiaient. Champion d’Europe et champion du monde chez les juniors en 2011, vainqueur également du Trofeo Karlsberg, le Français confirme son talent l’année suivante en remportant la Ronde de l’Isard devant des coureurs comme Teuns ou Martin. Très complet, capable de s’imposer au sprint comme de gagner un chrono, le Normand avait tout pour lui.

Sa carrière

Passé professionnel à la FDJ.fr en 2014, il n’a jamais levé les bras au plus haut niveau. La faute à une malchance constante qui l’aura suivi toute sa carrière. Après avoir souffert d’un « taux de testostérone effondré » la première saison, problème qui continuera à le suivre, il multiplie les chutes plus ou moins graves : fracture de l'olécrane sur le Pays Basque en 2015, fractures à une clavicule, à une vertèbre thoracique et à une vertèbre cervicale sur le Tour de Suisse 2016…

Incapable de retrouver son niveau, il décide de mettre un terme à son carrière après seulement deux saisons chez les professionnels, avec une 12e place de la Route du Sud 2016 comme meilleur résultat. Loin, très loin des espoirs. Même si tout n’était pas de sa faute.


8e : Thomas Dekker (Pays-Bas)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce qu’il avait écœuré la concurrence dans les catégories de jeunes, sans être champion du monde espoir ni avoir gagné le Tour de l’Avenir. Vainqueur en 2004 du Triptyque des Monts et Châteaux, du Tour de Normandie, du Thüringen Rundfahrt et de l’Olympia Tour, il remporte aussi les trois chronos qui y étaient proposés. Ajoutez à cela sa 4e place aux milieux des pros sur le Tour d’Algarve (devant Lance Armstrong) et, surtout, un titre de champion des Pays-Bas du contre-la-montre élite à seulement 19 ans et vous obtenez un prodige aux attentes démesurées.

Sa carrière

Une première victoire quatre jours après avoir rejoint l’équipe pro, des succès prestigieux avec Tirreno-Adriatico en 2006 et le Tour de Romandie – et son chrono final – en 2007. Thomas Dekker a brillé dans les jeunes années de sa carrière, même s’il n’a jamais su concrétiser son talent sur trois semaines (35e sur le Tour 2007). Mais, alors qu’il semble stagner tout en multipliant les places d’honneur, le Néerlandais est rattrapé par la patrouille en 2009. Contrôlé positif à l’EPO en décembre 2007, il est suspendu deux ans et ne retrouvera jamais son meilleur niveau.

Sur le plan des résultats, ses victoires sur Tirreno-Adriatico et sur le Tour de Romandie restent des accomplissements majeurs mais on attendait plus du Néerlandais, notamment sur les Grands Tours. Surtout sa carrière reste marquée par un contrôle positif à l’EPO en 2007 qui jette un voile sur ses résultats. Selon ses termes, il était juste un « jeune professionnel qui voulait gagner à tout prix. C'était ma force mais aussi un piège dans lequel je suis tombé ». Et ça, c’est extrêmement décevant.


7e : Marco Marzano (Italie)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce qu’il aurait dû être la relève italienne en montagne. Il avait révélé son talent de grimpeur en remportant le Tour du Val d’Aoste 2002 avant de confirmer l’année suivante en gardant son titre. Vainqueur ensuite du Baby Giro en 2004, Marzano était le grimpeur italien d’avenir, même s’il a tardé à passer chez les professionnels.

Sa carrière

Dire qu’il n’a jamais confirmé ses qualités serait un euphémisme. L’Italien n’a jamais décroché le moindre succès professionnel et ses résultats sur les courses par étapes se sont limités à quelques places d’honneur sur des épreuves de moindre envergure (2e du Brixia Tour). Jamais dans le coup en Grand Tour (25e de la Vuelta au mieux) ni même sur les courses d’une semaine majeures (16e en Catalogne et au Dauphiné), il a vite été limité à un rôle d’équipier au sein d’une Lampre acquis à la cause de Damiano Cunego.

Contrairement à d’autres espoirs qui n’ont jamais confirmé comme Lecuisiner, Marco Marzano n’a jamais vu sa carrière se briser en raison de chutes. L’Italien n’a juste jamais su exploiter ses qualités entrevues chez les Espoirs. Mais la raison de cet échec se situe peut-être aussi dans son âge. Vainqueur du Val d’Aoste à 22 et 23 ans, du Baby Giro à 24 ans, il dominait une concurrence bien plus jeune que lui et a tardé à passer pro, où il n’a pas retrouvé cet avantage.


6e : Kai Reus (Pays-Bas)


Pourquoi on en attendait autant ?

Parce qu’on le voyait venir depuis les Juniors. Il réalise notamment une saison exceptionnelle en 2003 dans cette catégorie, marquée par un titre de champion du monde, de champion des Pays-Bas du chrono, le classement général du Tour du Pays de Vaud ou du Tour de l’Abitibi. Il poursuit sur sa lancée chez les Espoirs, en remportant Liège-Bastogne-Liège, non sans ouvrir son compteur sur les courses professionnelles, gagnant deux ans de suite le Tour de Normandie (2005, 2006) mais aussi le GP Cerami.

Sa carrière

Après avoir brillé sous la couleur de l’équipe continentale, le Néerlandais signe logiquement professionnel en 2007 au sein de la Rabobank. Mais, perturbé par des blessures, il doit attendre septembre 2009 pour ouvrir son compteur chez les pros, avec une étape du Tour de Grande-Bretagne dont il prendra la 4e place finale. L’un de ses deux seuls succès, avec une étape du Tour du Portugal. C’est peu.

Mais le Néerlandais a des circonstances atténuantes. Alors qu’il venait à peine de passer pro, il chute lourdement en juillet 2007 à l'entraînement dans la descente de l’Iseran. Victime d’une hémorragie cérébrale, il est plongé dans le coma pendant onze jours et peine ensuite à retrouver son niveau. Et lorsqu’il finit par y parvenir en 2009, la malchance s’abat de nouveau avec une mononucléose qui l’incite à mettre sa carrière en parenthèse en septembre 2010. Il reviendra à la compétition en 2012 en Continental mais restera loin, bien loin, des attentes suscitées par ses performances chez les jeunes.


La suite du classement très bientôt.


Par Jean-Baptiste Duluc

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