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Photo du rédacteurTitouan Lallemand

Soudal Quick Step prépare sa métamorphose pour 2024

Si la métamorphose de l'équipe Soudal Quick Step devait porter un nom, il s'agirait d"Evenepoel". Historiquement centrée sur les classiques, la formation belge de Patrick Lefevere prépare sa mue depuis un an, pour offrir au prodige belge le soutien dont il a besoin. Analyse de cette transformation.

De Museeuw à Boonen, en passant par Bettini ou Gilbert, la formation Quick Step a toujours fait des classiques son objectif numéro un de la saison. Mais tout cela semble être chamboulé depuis 2022. Quick Step prépare sa mue.


Une histoire de classiques :


Excepté un passage difficile entre 2013 et 2016, la formation Quick Step a toujours fait partie de l'élite du cyclisme grâce à sa culture de la gagne sur les classiques. Dans son histoire, elle a remporté 20 Monuments et 28 classiques World Tour. Aucune équipe ne fait mieux dans l'histoire. Elle a eu en son sein le meilleur Flandrien de l'histoire, Tom Boonen, quadruple vainqueur de Paris-Roubaix et Triple vainqueur du Ronde. Mais aussi Johan Museeuw, Paolo Bettini (Liège et Lombardie), Knaven, Terpstra, Gilbert ou plus récemment Asgreen et Alaphilippe. Des purs spécialistes des courses d'un jour, si bien que cette orientation, notamment sur les Flandriennes, semblait inamovible.


Ce fut le cas jusqu'à la saison 2022, qui a vu deux évènements importants se produire. D'abord, la faillite collective du Wolfpack sur les Flandriennes et notamment le Tour des Flandres et l'Enfer du Nord. Ensuite par l'explosion d'Evenepoel, vainqueur de son premier GT avec la Vuelta tout en étant capable de remporter Liège-Bastogne-Liège. Un année charnière qui a joué dans la réflexion de Lefevere.


Evenepoel, le déclencheur


Le jeune cannibale a tout de suite fait rêver Patrick Lefevere. Raison pour laquelle il n'a pas hésité à le signer à 18 ans seulement. Une rareté. Il faut dire que la trajectoire du Belge était époustouflante et que l'avenir s'annonçait radieux pour lui. Des espoirs entrevus dès sa première année en 2019 avec sa victoire sur la Classica San Sebastian, jusqu'à sa saison 2022, avec en point d'orgue sa victoire sur la Vuelta et son titre mondial. Le célèbre directeur sportif n'a jamais douté, préférant protéger sa pépite et attaquer ses anciens leaders, en difficulté comme ce fut le cas avec Julian Alaphilippe. En décembre dernier, Lefevere déclarait notamment à Sporza : "Je lui ai dit que je n'étais pas content du tout. Je comprends ses maladies et ses chutes, mais tu ne peux pas continuer à te cacher derrière ça. C'était la froide vérité. L'année dernière, il a gagné 2 fois, les années précédentes 3 et 4 fois. Je ne l'ai pas pris dans l'équipe pour ça. ». Un tacle glissé que Lefevere n'aurait sûrement pas osé faire si Remco avait fait la même saison qu'en 2021.


Cependant, les résultat d'Evenepoel ont rassuré et incité Lefevere à pousser Alaphilippe vers la sortie, pour mieux s'occuper du champion du monde 2022. D'ailleurs, il a tout de même protégé son équipe de Flandriens malgré l'échec de 2022 : "Il n’y a pas de cause spéciale. Tout va très vite. On a été touchés par des virus, certains sont malades." Des paroles qui prouvent aussi que sa volonté est avant tout de libérer un gros salaire et que le cas Alaphilippe est l'opportunité parfaite.


Préparer le Tour de France 2024 :


Si Alaphilippe obsède autant Lefevere, c'est parce qu'il prend une place importante dans l'équipe. Place qui ne lui permet pas de recruter assez pour entourer Evenepoel. Cet hiver, Jan Hirt est venu renforcer le pôle "montagne". Le Tchèque sera un élément important dans l'équipe d'Evenepoel vers sa conquête du Giro d'Italia 2023. Mais cela paraît largement insuffisant pour le Tour de France, face aux Armadas Jumbo Visma et UAE Emirates. "Nous avons fait un bon recrutement avec Jan Hirt, mais nous avons besoin de renforts pour 2024", a déclaré Klaas Lodewyck qui voit cette année 2023 comme une année de transition afin d'opérer sa mue. Deux renforts en montagne sont ciblés dans l'optique de la participation de Remco Evenepoel au Tour de France 2024. "Les deux recrues ne devrons pas être des paris mais des valeurs sûres. Si vous voulez aller sur le Tour de France, vous avez besoin d'une équipe compétitive. Nous devons trouver le bon, avec la bonne attitude." Il a toujours été question pour Evenepoel d'aller sur le Tour de France pour y jouer la victoire. Le tout était de trouver le bon moment.


Après sa victoire sur la Vuelta et sa participation cette année au Giro, 2024 semble être le moment idéal pour Lefevere. Cela lui a laissé deux ans pour faire basculer son équipe vers les courses à étapes et délaisser un peu les classiques. Mais il ne les oublie pas complètement pour autant puisque Asgreen ou Lampaert seront toujours sous contrat. Quid d'Alaphilippe ? Il est probable que son destin soit lié à l'évolution d'Evenepoel, et ne s'inscrive pas dans la formation belge.


Qui recruter ? Les choix de la rédaction :


Titouan : Marc Soler, toujours solide lorsqu'il court pour un leader et Sivakov, qui est complètement bloqué chez Ineos Grenadier.


Quentin : Je vois bien les expérimentés Konrad et pourquoi pas Kruijswijk qui peuvent bien encadrer Remco. La jeunesse c'est bien mais il faut faire venir des vrais lieute


Les grimpeurs sans contrat en 2024 : Landa, Geoghegan Hart, Bennett, Soler, Kruijswijk, Thomas, Barguil, Konrad, Martinez DF, Carthy, Sivakov, Sosa, Verona

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