Top 10 des meilleurs équipes : Movistar, histoire de famille
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Top 10 des meilleurs équipes : Movistar, histoire de famille

De Banesto à Movistar, la seule structure World Tour espagnole encore existante a su perdurer dans le temps. Si elle a eu en son sein de nombreux leaders de renom, elle doit en partie sa position dans ce classement à l'un de ses leaders emblématiques, Alejandro Valverde. Capable de gagner des Grands Tours comme des Monuments, la formation ibérique mérite sa 4e position.

42 ans, c'est l'âge de la structure d'Eusebio Unzué, directeur historique de l'équipe. C'est tout simplement la plus vieille équipe professionnelle. De ce fait, elle fait logiquement partie des meilleures équipes du 21e siècle, avec ses 22 saisons pleines. Et ce n'est pas fini puisque le sponsor Movistar a re-signé jusqu'en 2023, au moins. Qu'est-ce qui fait sa force ? Comment dure-t-elle dans le temps ? Quels sont les coureurs qui ont fait son histoire récente ? On décrypte.


Sponsors de la structure : Banesto (2000- 2003) - Illes Baléares (04-05) - Caisse d'Epargne (06-2011) - Movistar (depuis 2012)


Histoire et Palmarès : Une tradition pour les tours ?


Avant le 21e siècle, l'équipe Banesto était l'une des références en matière de course par étapes, avec Miguel Indurain. Une tradition qu'elle a essayée de poursuivre, parfois avec un peu trop d'entêtement. Grâce à ses leaders, Valverde, Pereiro ou Quintana, elle décroche quatre Grands Tours, dont un Tour de France avec Oscar Pereiro, dans des circonstances atypiques, quoique malheureusement trop régulières à l'époque. Avec deux Vuelta au compteur, elle a su l'emporter sur ses terres, même si cela arrive trop rarement (une fois tous les 10 ans). Un panier trop maigre par rapport au passé lointain de l'équipe. Elle doit cependant faire face à une concurrence féroce et toujours plus riche où récupérer les talents nationaux est une tâche de plus en plus ardue.


Evidemment, au delà des GT, elle a fait des courses à étapes son terrain de jeu avec 24 courses à étapes World Tour dans les bagages, ce qui fait d'elle la deuxième meilleure équipe après Ineos/Sky dans le domaine. Dix d'entre elles l'ont été sur le sol espagnol, avec notamment le Tour de Catalogne, remporté à 6 reprises par Valverde (x3), Quintana, Karpets et Jimenez. Sous la Caisse d'Epargne, l'équipe a renoué avec le succès en GT, sur le Tour et la Vuelta. Depuis, elle a conquis deux Giro et une Vuelta grâce à Carapaz et Quintana. Par ailleurs, elle a aussi brillé sur les classiques et notamment les Monuments, avec quatre victoires, mieux que son adversaire des courses à étapes, le Team Sky. Elles ont toutes été acquises sur Liège-Bastogne-Liège par le seul Alejandro Valverde, qui est d'ailleurs le seul Espagnol à avoir remporté la Doyenne dans l'histoire.


Avec une moyenne de 22 victoires par saison, la Movistar fait partie des équipes qui ont le plus gagné, pour 502 victoires au total dont 70 sur les GT. Parmi ces 502 victoires, 185 l'ont été sur des courses World Tour, souvent gages de qualité. On notera aussi que l'ex-formation Caisse d'Epargne a réussi la performance de finir à 5 reprises meilleure équipe UCI de la saison. Un record au 21e siècle.

Spécialité et philosophie : A l'assaut des courses à étapes


Comme nous l'expliquions, les courses à étapes ont été le cheval de bataille de la Movistar. Avec un passé à honorer et une opiniâtreté énorme de son directeur sportif de briller dans ce domaine, volonté partagée par les sponsors, les GT furent les points culminants de chaque saison. C'est d'ailleurs un constat facile puisque si les équipes en GT étaient très fortes et parfois remplies de leaders, les équipes alignées sur les classiques étaient parfois d'une grande faiblesse. Une erreur ? Probablement.


Entre 2006 et 2010, la Movistar a toujours placé un coureur dans les 10 premiers du classement général sur les GT. Mieux, entre 2012 et 2017, elle aura eu au moins un coureur sur le podium d'un des trois Grands Tours. Un bel exemple de régularité. En 22 saisons, 69 top 10 ont été signés par les coureurs de l'équipe, dont 22 par le seul Valverde. Parmi ces 69 top 10, 19 cyclistes ont eu le privilège de monter sur le podium, dont 8 fois Bala (42%) et 6 fois Nairoman (31%), les deux meilleurs de l'équipe dans le domaine. Un duo qui pendant 4 saisons a porté l'équipe au sommet. Dès que celui-ci a baissé de rythme, la Movistar a logiquement souffert, sans parvenir à se renouveler.


Si la Movistar a parfois été critiquée pour ses tactiques (parfois justifiées, parfois exagérées), elle essaie toujours d'animer les étapes par l'offensive, soit individuelle, soit collective, et reste fidèle à sa philosophie d'essayer de peser sur la course. Elle est d'ailleurs passée maîtresse dans l'envoi de coureurs dans l'échappée, pour servir de relais en fin de course. Une stratégie qui permettait aussi d'être bien positionnée au classement par équipe, un objectif majeur. Justement, dans le domaine, elle est devenue une experte. Cinq victoires par équipe sur le Tour de France et surtout un enchaînement incroyable pendant 2 ans de victoire au classement par équipe en GT soit Giro 2018-2019, TDF 2018-2019 et Vuelta 2018-2019. Unique.

Valverde, leader emblématique et statistique


Si l'on cherche un coureur performant et un coureur emblématique, un seul nom revient dans les deux cas : Alejandro Valverde. Arrivé en 2005 et toujours présent en 2021, El Imbatido est l'âme de l'équipe mais aussi celui qui a su tirer l'équipe vers le haut après un début de siècle très terne en matière de résultats. Son arrivée a gonflé les victoires de la formation ibérique et l’a faite grimper dans les sommets du classement. D'ailleurs, ses années d'absence en 2010 et 2011 et sa mauvaise saison 2020 ont coïncidé avec les pires années de l'équipe en termes de résultat.

*En 2004, Valverde a autant gagné avec Kelme que l'équipe Banesto entière.


Avec une Vuelta, quatre Monuments, sept classiques dont cinq Flèche Wallonne, sept Tours Word Tour dont deux Dauphiné et trois Tour de Catalogne, il a marqué près d'un tiers des points qui ont servi à établir notre classement des points de l'équipe. Complètement fou. D'ailleurs, Valverde a marqué 35 % des points UCI, en prenant en compte les années 2010-2011, où il n'a pas couru. Enfin, sur les 502 victoires de l'équipe, il représente à lui seul 23%, soit quasi un quart, alors que plus de 150 coureurs se sont partagés le maillot au cours du 21e siècle. En d'autres termes, c'est le coureur qui a eu la plus grosse influence sur son équipe parmi les équipes de ce top 10.

La structure Movistar est née en 1980, année de la naissance d'Alejandro Valverde. Signe ?

N'oublions tout de même pas de citer Nairo Quintana, qui formait un beau duo avec le Murcien, qui a notamment permis à l'équipe de terminer quatre fois d'affilé numéro une mondiale. Sur cette période, le Colombien a remporté deux GT, cinq courses à étapes WT et a fini deux fois sur le podium du Tour de France. Si son influence n'était pas aussi grande que son coéquipier, l'importance de Nairoman dans l'effectif était prépondérante et n'a jamais vraiment été remplacée depuis. Mas est certes régulier mais encore loin du niveau de Quintana à l'époque.


Evidemment, d'autres coureurs ont tout de même marqué l'équipe au 21e siècle, mais leurs traces ne sont en rien comparables à Bala. On pense à Oscar Pereiro, vainqueur du Tour de France 2006, ainsi que Erviti et Rojas, amis proches de Valverde, qui ont eux aussi rejoint l'équipe en 2005. Il est d'ailleurs probable qu'ils quittent tous les trois le peloton en même temps, fin 2022. Les deux compères auront passé 18 années consécutives au sein de la maison espagnole. Ils représentent l'âme de cette équipe, tout comme Luis Leon Sanchez à David Arroyo à une époque, qui ont tout donné pour sauver les résultats de l'équipe entre 2010 et 2011. Du côté des membres du staff, en plus d'Unzué, on peut penser à des anciens coureurs comme Lastras ou Arrieta, fidèles lieutenants devenus directeurs sportifs. Car c'est ainsi que cela fonctionne. La structure espagnole est une grande famille dans laquelle ses membres passent de coureurs à membre du staff. Et ce n'est certainement pas fini.


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