Les grimpeurs encaissent les primes sur la 2e semaine du Tour de France 2025

Après cette courte deuxième semaine, à l'avantage des grimpeurs, qui a récolté le plus de primes? Qui continue de s'enterrer ? Analyse par équipe et par coureur de cette 2e semaine de primes sur le Tour de France 2025.

Cette année, nous tirons un bilan des équipes de ce Tour de France 2025, semaine par semaine à travers le prisme des primes de courses. Une notion importante pour savoir si une équipe a été en vue ou non durant la course.

Il est l’ogre de ce Tour de France. Une boule jaune lancée à toute allure dans les cols les plus mythiques de l’Hexagone. Un monstre glouton qui, lorsqu’il l’a décidé, ne laisse rien aux autres. Tadej Pogačar, déjà l’un des cyclistes les mieux rémunérés de la planète, avale jour après jour les gros chèques mis en jeu par l’organisation du Tour.Largement en tête de notre classement des primes, le Slovène a déjà engrangé 70 550 € sur les quinze premières étapes. Depuis la journée de repos de mardi, grâce à deux victoires, Pogačar a ajouté 31 550 € à son pactole. À tel point que s’il n’avait pas couru la première semaine, il serait tout de même troisième au classement des primes. Pire encore : si l’on additionne les primes de Jonathan Milan (2e) et Mathieu van der Poel (3e), on obtient 62 570 €, soit environ 7 500 € de moins que Pogačar à lui seul.

Lien classement complet : https://datawrapper.dwcdn.net/eHKfD/2/

De mercredi à dimanche, 196 400 € ont été distribués à 73 coureurs, auxquels s’ajoutent 14 000 € versés via le classement des équipes. Depuis le départ de Lille, ce sont 557 500 € qui ont été versés à 128 coureurs. Comme le montre l’évolution du top 30, ces cinq dernières étapes — dominées par le triptyque pyrénéen — ont mis en lumière les grimpeurs, les baroudeurs et les hommes du général, à l’image de Florian Lipowitz, qui a gagné 25 places, ou encore Jonas Abrahamsen (+38) et Victor Campenaerts (+103). Exit les grosses cuisses , place aux grimpeurs poids plume qui enchaînent les cols à un rythme infernal. Seuls 16 870 €, soit 8,6% des primes, ont été empochés par les sprinteurs cette semaine.

L’impossible mission de MVDP et Vingegaard

Comme en 2024 et encore une fois en 2025, si Tadej vole, Jonas Vingegaard suit… mais pas jusqu’au bout. Le Danois avait misé sur une stratégie d’économie lors de la première semaine : peu d’attaques, des sprints peu fructueux et donc logiquement peu de primes. L’arrivée des forts pourcentages lui a fait du bien : 14 650 € récoltés en cinq étapes, sans même gagner d’étape (une victoire valant 11 000 €). Il a ainsi doublé son total en cinq jours, passant à 27 890 €, et se hisse à la 4^e place du classement.Du côté de Mathieu van der Poel, les deux dernières semaines étaient censées être plus discrètes. Mais le Néerlandais a limité la casse : 3 500 € glanés sur les sprints intermédiaires, 2 800 € grâce à sa 3e place à Toulouse (étape 11), soit 6 300 € en cinq jours. Un butin modeste comparé aux 21 970 € de la première semaine, mais suffisant pour rester dans la lutte au podium des primes. D’autant plus que MVDP joue désormais les points et les primes des sprints intermédiaires.

Martinez, leader des primes exceptionnelles sur le Tour de France 2025

Cette deuxième semaine de course a également vu la distribution des deux premières primes exceptionnelles mises en place. Le souvenir Jacques Goddet récompensait de 5 000€ le premier coureur à arriver au sommet du col du Tourmalet. Une prime similaire était versée au premier coureur dépassant les 50 points au classement de la montagne en l’honneur de l’anniversaire des 50 ans du Maillot à pois. Bonne nouvelle pour notre classement : Tadej Pogačar n’a pas raflé ces primes. Elles reviennent à Lenny Martinez, qui, vêtu du maillot à pois, a pris la poudre d’escampette vers le col du Tourmalet (étape 13), passant ensuite en tête au col d’Aspin. Résultat : 10 000 € en deux heures et huit places gagnées au classement des primes, pour un total de 21 020 € (7^e au classement général). Pas mal non, c’est français !

Si Martinez trône en tête des classements des Français, Bruno Armirail et Kévin Vauquelin ne sont pas en reste, respectivement 16^e et 18^e du classement général. Les Bleus, qui étaient deuxièmes du classement des nationalités derrière les Belges, se retrouvent désormais distancés par le duo de tête Belgique (95 200€) et Slovénie (76 490€). Cette dernière, forcément, bien aidée par Tadej Pogačar. Seul coureur slovène également primé, Primoz Roglič n’a contribué qu’à 5 940€ du pécule de son pays.

Les sprinteurs à la peine

Face à la difficulté des étapes sur cette deuxième semaine, on aurait pu penser que tous les sprinteurs auraient dégringolé dans le classement. C’est quasiment vrai. Tim Merlier (-2 places), Biniam Girmay (-5 places).Jonathan Milan est un survivant. Le porteur du maillot vert s’est maintenu au classement des primes grâce à une victoire sur les sprints intermédiaires (1500€) mais surtout grâce aux rentes de maillots distinctifs (300€ chaque jour). À l’image d’un Mads Pedersen – déjà chez Lidl-Trek – et son maillot Ciclamen du Giro 2025, les petites primes du coureur italien, cumulées, lui permettent d’encore figurer à la 2e place du classement cette semaine.

Thymen Arensman, sauveur d’Ineos : Bilan des primes par équipe sur le Tour d France 2025

Un Tour de France sans INEOS-Grenadiers ? Difficile à imaginer… Et pourtant, les Britanniques, 9^e du classement des primes des équipes, doivent leur salut à un seul homme : Thymen Arensman. Sa superbe victoire à Superbagnères et sa seconde place au Puy de Sancy sont les deux arbres qui cachent une forêt calcinée. Ainsi, le Néerlandais a rapporté à lui seul 18 450 € à son équipe. Sans lui, INEOS ne totaliserait que 5 880 € et pointerait à la dernière place de notre classement. Une situation à peine croyable pour la formation d’Outre-manche.

Si l’on retire UAE Emirates, intouchable en tête (encore 2 000 € cette semaine via le prix du meilleur équipier pour Nils Politt), la lutte est serrée derrière. Les abeilles néerlandaises de la Visma-Lease a Bike devraient sécuriser la 2e place dans les Alpes. Mais Lidl-Trek et Alpecin-Deceuninck s’annoncent au coude-à-coude. La première devrait faire valoir ses meilleurs arguments d’échappée, tels que Mattias Skjelmose et Quinn Simmons, sans oublier les petites primes récoltées tous les jours par Jonathan Milan. Du côté d’Alpecin, la formation des frères Roodhooft dépend largement de Mathieu van der Poel.Enfin, la formation belge Soudal – Quick-Step (5^e avec 41 610 €) devra se réinventer après l’abandon de Remco Evenepoel. Sans leader à l’approche de la troisième semaine, seront-ils capables assez à l’attaque suffisamment pour grappiller encore quelques places ?

Thomas Fraisse

Merci à Thomas Fraisse pour sa collaboration et la rédaction de l'article. Vous pouvez retrouver le bilan des étapes sur son compte Twitter.