Le cyclisme français à l'aube d'un nouvel espoir en 2026 avec Seixas et Magnier
- Titouan Lallemand
- il y a 5 heures
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Après des années très compliquées, notamment entre 2005 et 2014, la France a doucement repris du poil de la bête. Toujours incapable de remporter une course à étapes World Tour depuis des dizaines d’années, le cyclisme français semble, en 2026, à l’aube de sa révolte, emmené par un duo talentueux composé de Paul Seixas, 19 ans, et Paul Magnier, 21 ans. Analyse.
Si les Thibaut Pinot, Julian Alaphilippe, Arnaud Démare et Romain Bardet ont remis le cyclisme français aux avant-postes, avec de grandes victoires aux Mondiaux ou sur des Monuments, la France reste en retrait par rapport à de nombreuses grandes nations comme la Belgique, les Pays-Bas ou encore la Slovénie, nouvelle terre de talents. Mais sa nouvelle génération semble prête à effacer des années de souffrance pour les supporters français, seulement clairsemées par quelques rayons de soleil en 30 ans.
La France, 30 ans de frustration
C’est une période que les plus jeunes n’ont pas connue. Pourtant, dans les années 2000, et notamment après le retrait de Jalabert, Virenque et Moreau, la France ne gagnait plus. Plus de grandes courses. En 2006, le meilleur Français n’était que 27ᵉ sur le Tour de France, et les coureurs tricolores ne pouvaient espérer que des échappées pour exister. Dans l’incapacité de briller sur les Monuments depuis Jacky Durand sur Paris-Roubaix, le cyclisme français a dû attendre la victoire d’Arnaud Démare en 2016 sur Milan–San Remo pour retrouver le chemin d’un grand succès, soit quasiment 20 ans. Vingt ans ! Une éternité pour un pays qui compte le deuxième plus grand nombre de coureurs dans le peloton en 2025.
Pire : si l’on parle des Grands Tours, la France n’en a plus gagné depuis 1995 et Laurent Jalabert sur la Vuelta, soit 90 Grands Tours d’affilée ! Une folie quand, dans le même temps, des nations comme le Canada, le Luxembourg ou encore la Slovénie — qui comptent très peu de coureurs — en ont remporté un ou plusieurs. Concrètement, seules la Suède et l’Irlande font pire parmi les pays habitués au cyclisme.
Et la France cherche toujours un successeur à Christophe Moreau, vainqueur du Critérium du Dauphiné, sur les courses à étapes en World Tour, soit bientôt 20 ans d’attente.
Romain Bardet, deux fois sur le podium du Tour, nous aura évidemment fait vibrer, et Thibaut Pinot, en 2019, nous a permis de croire longtemps à un nouveau succès sur la Grande Boucle, après des années d’attente… mais sans succès. Mais la jeune génération française arrive, et elle semble talentueuse comme jamais depuis la grande internationalisation du cyclisme. Seixas, Magnier, ou encore Vauquelin incarnent un nouvel espoir !
Le cyclisme français, un nouvel espoir en 2026
L’espoir, c’est ce qui fait vivre, n’est-ce pas ? Un sentiment que les supporters français connaissent particulièrement bien, et qui renaît à chaque début de saison. Mais en 2026, cet espoir semble bien plus concret. À 18 ans, Paul Seixas a illuminé la fin de saison avec un podium aux championnats d’Europe derrière Pogacar et Evenepoel. À maintenant 19 ans, le jeune Français — annoncé comme un crack depuis des années — a confirmé plus vite qu’on ne pouvait l’imaginer et est désormais la figure de proue d’une génération dorée. S’il n'a pas gagné en 2025, ses résultats — pour un coureur de son âge — parlent pour lui.
Car si Seixas est évidemment l’espoir que le cyclisme français attendait sur les courses à étapes, avec toute la pression qui en découle, un Paul peut en cacher un autre. Paul Magnier semble se diriger vers une grande carrière de sprinteur, et l’on s’attend à le voir à son avantage sur les Flandriennes, à la manière d'un Arnaud De Lie. Sa fin de saison fut exceptionnelle avec 13 sprints remportés sur 14 et ses 20 victoires sur la saison vont lui donner confiance pour 2026. C'est d'ailleurs le premier français depuis Laurent Jalabert à atteindre 19 succès sur une saison ! Kévin Vauquelin, deux fois 2ᵉ de la Flèche Wallonne, a confirmé son statut d’excellent puncheur et a fait vibrer sur le Tour de France. Sa signature chez Ineos Grenadiers pourrait encore le faire changer de catégorie, notamment sur les course à étapes, spécialité historique de l'équipe britannique.
Lenny Martinez a confirmé, sur les courses d’un jour, qu’il faisait partie des meilleurs, et l’on attend désormais qu’il franchisse un cap sur les Grands Tours puisqu'il a encore du mal passé plusieurs jours. C'est un coureur capable de gagner régulièrement, toute l'année et c'est non négligeable. Romain Grégoire progresse année après année et a remporté sept victoires en 2025, faisant de lui l'un des meilleurs puncheurs du monde. Et cela sans compter les jeunes comme Léo Bisiaux, Thibaud Gruel, Brieuc Rolland ou encore les coureurs de la catégorie Espoir, tels qu’Aubin Sparfel.
La France est garnie de jeunes talents de moins de 23 ans, qui semblent prêts à conquérir le World Tour et à ramener le cyclisme français au sommet, un niveau qu’il n’a plus connu depuis quarante ans. Une progression qui se visualise en chiffre puisque les coureurs tricolores ont levé les bras à 86 reprise en 2025, soit 21 de plus qu'en 2024.
Autre point marquant de cette progression depuis 20 ans, il y aura 22 coureurs en WT hors équipe française. En 2005, ils étaient 2. Cela nous mènera-t-il jusqu’à une victoire sur le Tour de France ? On l’espère, et on y croit comme rarement.
C’est ça, un Nouvel Espoir.
Les jeunes talents français par domaine :
Courses à étapes : Seixas - Vauquelin - Martinez - Bisiaux - Rolland
Courses d'un jour vallonnées : Gregoire - Seixas - Vauquelin - Martinez - Sparfel - Bisiaux
Courses d'un jour Flandriennes : Magnier - Gruel
Sprint : Magnier
Contre-la-montre : Seixas - Vauquelin - Decomble - Gruel (Prologue)
