Jordan Jegat (TotalEnergies) : « On a tous les crocs pour le Tour de France »
- Romain Bougourd
- 4 juil.
- 4 min de lecture
Pour son deuxième Tour, le grimpeur de TotalEnergies Jordan Jegat s’avance motivé et en pleine forme, après une 14e place au général du Dauphiné. Juste avant le départ du Tour de France 2025, il s’est confié sur ses sensations, ses objectifs et son avenir. Entretien.

Comment tu te sens à l'avant-veille du départ du Tour, dans une ambiance assez incroyable ?
Jordan Jegat: Je me sens très bien et j'ai hâte d'être au départ du Tour de France. J'ai fait le Dauphiné cette année. Contrairement au Tour de Slovénie de l'année dernière, ça permet aussi de se comparer un peu plus tôt dans la saison que d'arriver sur le Tour sans repère comme l'année dernière. J'ai pu prendre des repères. Il y avait déjà les favoris du peloton. C'est bien d'avoir pu faire ça. Après, il y avait les championnats de France à domicile pour l'équipe. C'était une super ambiance. C'était bien aussi d'y participer.
Quand est-ce que tu as pris ta sélection pour le Tour ?
J'ai appris la sélection le lendemain du Dauphiné. Je me préparais pour y être, mais tant que je n'ai pas la confirmation, on n'est jamais sûr de rien.
Quelle est l'atmosphère au sein de l'équipe ?
On s'est retrouvés hier soir. Il y a eu une bonne ambiance. Tout le monde est content d'être là. Il y a beaucoup de coureurs qui sont en plus pour les échappées dans l'équipe. On a tous les crocs. On est plein d’ambition.
Quels sont tes objectifs sur ce Tour ?
L'ambition, c’est une victoire d’étape, ou du moins s’en approcher. Prendre un peu de plaisir sur le vélo lorsque l'on peut s'échapper aussi.
Est-ce qu'il y a des étapes particulières que t'as ciblées ?
L'étape 10, c'est une étape que j'apprécie sur le papier. Après, il faudra saisir toutes les opportunités. J'ai une étape-là qui me convient bien. Après, c'est la première étape vraiment dure. Les favoris vont sûrement vouloir gagner. Il faudra saisir toutes les opportunités que je pourrais. Il faudra aller de l'avant.
Dans l’équipe, vous êtes plusieurs à viser les échappées. Est-ce que vous aurez votre chance individuellement, chacun son tour ? Est-ce que vous allez partir à plusieurs parfois dans les échappés pour pouvoir vous entraider ?
On n'a pas fait encore le briefing global, mais je pense que ça va ressembler un peu à l'année passée où on pouvait tous prendre les échappés. L’étape quand Mathéo Vercher a fait sa deuxième place, on était quatre dans l'échappée. Je pense qu'en surnombre, c'est toujours mieux d'être devant.
L'an passé, tu fais 28e du général. Là, tu sors d'une 14e place au général du Dauphiné. Est-ce que c'est vraiment tout pour les étapes et tu ne vas pas essayer de t'accrocher même au début ?
Non, au début, je ne me laisserai pas lâcher volontairement, mais je n'irai pas frotter dans le peloton pour absolument pas perdre de temps non plus. Donc, mon objectif premier, c'est les étapes. Le général, si je remonte avec les échappées comme l'année dernière, c’est possible. Mais non, ce n'est pas du tout l'objectif pour moi.
Le début du tour est quand même plutôt clair. S'il y a des bordures, de la pluie, etc., ça va être très, très tendu. Je pense qu'il y aura des chutes et je préfère vraiment ne pas prendre de risques pour viser les étapes plus tard.
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Penses-tu quand même viser le général sur ce type de course un jour ?
Alors oui, forcément, j'aimerais bien. Je suis quelqu'un d'assez constant et régulier. Je n'ai pas forcément de gros coups d'éclat ou des journées vraiment moins bien. Je suis toujours à un bon niveau, mais jamais assez fort pour en gagner. Pour le moment, je n'ai pas connu de journée hyper compliquée. Si on prend l'exemple d'un Lenny Martinez qui peut être hyper fort sur des journées et d'autres fois beaucoup moins bon. C'est vrai que moi, je suis assez constant et ça peut me desservir pour jouer la victoire, mais je me dis pourquoi pas un jour viser un général.
Et est-ce que l'équipe va jouer le général avec Steff Cras, notamment ?
Oui, c'est sûr, c’est une objectif pour lui.
Et tu penses, étant donné que tu es peut-être le plus grimpeur parmi les autres de l'équipe, que tu vas essayer de l'accompagner sur certaines étapes ?
Ça, je ne sais pas. On verra bien en fonction de nos situations à tous les deux.
Avant tu étais chez CIC U Nantes Atlantique, en Conti Pro. Depuis l’an passé tu es chez TotalEnergies, une Pro Team historique. C'est quoi la suite ?
C’est une très bonne question [rires]. Après, j'ai encore un an de contrat avec l'équipe. C'est encore jusqu'à fin 2026 avec TotalEnergies. Pour l'instant, ça se passe très bien. Je ne me pose pas la question de l'après. Il y a encore une belle saison à faire, encore une année prochaine à faire. Pour l'instant, je ne me projette pas encore sur mon avenir.
En tout cas, c'est une équipe qui a une identité vraiment très forte. Est-ce que ça, c'est quelque chose qui est vraiment agréable à vivre quand on fait partie d'une équipe comme ça ?
Oui, c'est sûr qu'il y a une vraie identité dans cette équipe. Même quand on voit le staff, il y a des anciens coureurs ou des passionnés qui sont là depuis de nombreuses années. Les spectateurs, ça reste beaucoup en Vendée. Même le Vendée U, il y a une vraie culture, il y a une âme dans l'équipe. C'est toujours plaisant.
Ineos a dévoilé son nouveau maillot avec le gros sponsor TotalEnergies en plein milieu. Ça ne vous fait pas bizarre de voir ça ?
Non, pas du tout. C'est normal aussi. On prend souvent l'exemple de Red Bull. Ils ont Red Bull Bora et ils ont aussi le sponsoring de Tudor. TotalEnergies, c'est une entreprise mondiale. Ça ne m'étonne pas qu'ils sponsorisent d'autres équipes. Ils sont actifs dans beaucoup d'autres sports comme le volley, le rugby, le foot ou encore d'autres sports.
Merci beaucoup de parler de lui !!😀😁😁🥰