Dans cet article, nous vous présentons une liste de coureurs renommés, qui n'ont jamais réussi à devenir champion du monde malgré de nombreuses participations et parfois plusieurs podiums. Mais les Mondiaux se sont toujours refusés à eux.
Au 21e siècle, de nombreux grands coureurs ont rêvé du maillot Arc-en-Ciel. Le maillot d'une vie, celui qui vous fait changer de dimension et vous place sur le toit du monde pendant un an sans que personne ne puisse l'oublier, grâce à cette iconique tunique irisée. Si certains ont fini par y parvenir, comme Alejandro Valverde, après 7 podiums sans victoires dont trois d'affilée entre 2012 et 2014, un record, d'autres n’y sont jamais parvenu ou n'y parviennent toujours pas. On vous raconte leur histoire.
Erik Zabel, battu 3 fois au sprint !
Sans être le plus rapide du monde, à l'instar d'un Peter Sagan, Erik Zabel était tout de même un redoutable sprinteur. Sa grande qualité était évidemment de pouvoir passer les bosses, ce qui lui a permis de récolter de nombreux maillots verts dans sa carrière ou encore plusieurs Milan - San Remo. Avec des profils souvent accidentés sans être non plus trop difficiles, le parcours de la course en ligne des Mondiaux lui était régulièrement accessible. Mais à l'inverse d'un Peter Sagan, qui a réussi à remporter 3 fois le mondial mais jamais la Primavera, il n'a jamais pu goûter aux joies du maillot irisé.
Ce qui est paradoxal, c'est qu'il a toujours été battu au sprint et souvent par moins rapide que lui sur le papier. En 2006 il se fait battre par Paolo Bettini et en 2004 par Oscar Freire. Moins de regret en 2002 puisqu'il est battu par Mario Cipollini sur un parcours tout plat. Son plus grand échec reste donc 2006, dans un groupe de trois avec Bettini et Valverde. Un échec, le troisième et dernier et sans doute le plus douloureux. Jamais il n'aura réussi à obtenir un maillot qui lui tendait les bras.
Podium : 3
Joaquim Rodriguez, des parcours trop simple
Peut être le meilleur puncheur de son éqoque sur les pourcentages supérieurs à 10%, Joaquim Rodriguez n'a jamais eu de parcours qui lui convenait comme un gant. Il était à la retraite en 2018 pour Innsbruck, qui était peut-être le parcours idéal qui a été remporté par Valverde, qui était lui aussi en quête du titre mondial tant espéré. Malgré tout, Purito a été proche à deux reprises. D'abord en 2009 à Mendrisio, où il termine 3e derrière notamment le vainqueur Cadel Evans mais surtout à Florence, encore une fois en Italie.
Cette année-là, il semblait fort mais n'avait pas la vitesse pour l'emporter. Il décide donc dans le final de jouer sa carte plutôt que d'emmener Valverde sur un tapis. Un choix pas mauvais puisque Valverde n'avait qu'à suivre au cas où il revenait mais tout de même plus risqué que d'empêcher les attaques. Mais le drame est arrivé, alors que Bala est bien placé, dans la roue de Nibali, ce dernier fait un écart incompréhensible en sortie de virage, lâchant la roue de Costa. Ce dernier en profite alors que Valverde est piégé. Il hésite à faire l'effort quelques secondes et c'en est fini. Costa s'envole et reprend alors Rodriguez à quelques encablures de la ligne avant de le régler logiquement au sprint. Une désillusion totale et un rêve qui s'est envolé alors qu'il était si proche. Un coureur qui aurait mérité un titre de champion du monde, lui qui a tant eu de podiums sans victoire, que ce soit en GT ou sur les championnats du Monde...
Podium : 2
Wout Van Aert, le maudit ?
A l'inverse des autres coureurs de cette liste, Van Aert est lui le "loser" ultime sur les Mondiaux puisqu'il a enchainé les podiums sur la course en ligne et sur le contre-la-montre. Des désillusions qui nous obligent à parler de malédiction tant il semblait fort chaque année mais le maillot irisé s'est toujours refusé à lui jusque-là. 2021 a été sans doute l'année où il aura été le plus proche, sur le chrono, battu pour 6 petites secondes par Filippo Ganna. Et cela après une saison 2020 où il termine 2e à la fois du chrono et de la course en ligne. En 2023, moins fort que Mathieu Van der Poel, il termine logiquement 2e, réalisant tout de même une très belle course.
Plus globalement, les mondiaux sont à l'image de sa carrière. Une régularité folle mais une incapacité totale à remporter la victoire sur les grandes courses d'un jour du calendrier. Mais en 2024, il était enfin revenu en grande forme et on en faisait même le favori du mondial 2024. Mais, encore une fois, le sort s'est acharné et une chute sur la Vuelta le prive d'un chance de remporter le titre mondial. Mais il faut faire preuve d'abnégation. Le Belge a 4 podiums. Valverde en a eu besoin de 8 ! On y croit toujours pour Wout Van Aert. Son heure arrivera... ou pas.
Podiums : 4
Michael Matthews face au mur Sagan
Michael Matthews est l'un des coureurs les plus polyvalents. Dans ses meilleures années, l'Australien était capable de gagner à Mende dans la célèbre montée Laurent Jalabert, comme de gagner un sprint sur le Tour (après une étape difficile mais quand même). Forcément, un profil pareil aura l'occasion de brilller sur les Mondiaux. Malheureusement pour lui, le leader de l'Australie est tombé sur un coureur au profil similaire mais encore plus fort, Peter Sagan. Et le Slovaque, qui a littéralement pris en otage la course en ligne des championnats du Monde pendant 3 ans, a privé sur cette période Matthews de l'or, à deux reprises. D'abord en 2015, pour le premier titre du Slovaque, où il finit 2e après que le peloton soit revenu à un cheveu de Sagan. Ça se joue à 20m près. Ce jour-là, c'était sans doute sa meilleure occasion. En 2017, il perd au sprint face à Sagan et en 2022, il termine 3e mais loin derrière un Remco Evenepoel intouchable. "Bling" aurait sans doute mérité une grande victoire dans sa carrière. Passé proche de remporter la Primavera en 2024, en étant trop gentil dans le sprint, il aura peut être raté le coche sur les deux grandes courses qui lui était accessible. Dommage.
Podiums : 3
Michael Rich, 4 ans de triste joie !
Evidemment, remporter une médaille sur les championnats du Monde est toujours satisfaisant. La première notamment fait toujours plaisir. La seconde, peut-être plus difficile à vivre et la troisième, vraiment frustrante. Alors, imaginez la 4e, d'affilée quasiment ? C'est ce qu'a vécu Michael Rich sur les championnat du monde du contre-la-montre durant le début des années 2000. Entre 2000 et 2004, soit cinq éditions des Mondiaux, le puissant rouleur allemand est monté quatre fois sur le podium ! Quatre fois ! Et c'est Van Aert qui se plaint ? Trois médailles d'argent et une de bronze.
En 2000, il échoue pour 10 secondes face à Honchar. En 2002, il finit à 8 secondes de Santiago Botero ! En 2003, à 10 secondes de Michael Rogers et enfin, en 2004, c'est sûrement l'année où il aura le moins de regret puisqu'il finti 2e à 1min12 ! Très clairement, son plus gros regret sera sans doute l'année 2000, où Honchar explose vraiment en chrono avec sa première grande victoire. En 2002, il tombe sur Botero au sommet, qui enchaine les victoires en contre-la-montre. Le paradoxe c'est que ces deux adversaires ne remonteront plus jamais sur un podium du Mondial, quand Rich, lui, sera toujours au rendez-vous, sans y parvenir. Dur à accepter !
Podiums : 4
Comments