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Présentation détaillée du parcours et du profil des Championnats du Monde - Elites Hommes 2024, qui aura lieu le 29 septembre, à Zürich. Mathieu van der Poel remettra son titre en jeu, sur un parcours vallonné autour de la périphérie du centre économique de la Suisse.
Date des Championnats du Monde de cyclisme de Zürich 2024 : 29 septembre 2024
Retransmission TV : Eurosport 1 (à partir de 10h30) et France 3 (de 10h30 à 11h20 puis de 12h55 à 17h25)
Horaire : départ fictif à 10h30 - arrivée estimée à 17h
Les favoris du mondial : cliquez ici
A mi-chemin entre le parcours de Florence et celui de Ponferrada, le parcours de Zürich devrait offrir le titre de Champion du Monde à un grimpeur - puncheur. En l'absence de Wout van Aert, Mathieu van der Poel devrait défendre son titre face un ambitieux Tadej Pogačar, qui a annoncé la couleur et Remco Evenepoel, qui tentera un doublé inédit (Champion Olympique - Champion du Monde). Pour autant les trois fantastiques, bien que favoris sur un tel tracé, auront du fil à retordre face à une armada d'outsiders qui viendront essayer de contrarier leurs plans.
Profil des Championnats du Monde de Zürich 2024 :
Voici le profil des championnats du monde de cyclisme 2024 autour de Zurich, en Suisse. 274km et 7 tours de circuit.
Parcours détaillé des Championnats du Monde de Zürich 2024 :
Le parcours des championnats du monde de cyclisme 2024 Élite Hommes prendra le départ à Winterthur. Aux termes de 85.9 kilomètres de parcours en ligne, les coureurs du peloton entameront un circuit local dans et autour de Zürich. Une boucle de 26.8 kilomètres à faire sept fois, portant la distance totale à 273.9 kilomètres. La totalité du tracé de cette 91e édition des Championnats du Monde comprendra 4 470 mètres de déclivité. Une journée somme toute exigeante, qui verra le prochain maillot irisé attribué, pour la saison 2025, au successeur de Mathieu van der Poel.
Description détaillé du circuit de Zürich 2024 :
Passage sur la ligne d'arrivée aux kilomètres 85.9 - 112.7 - 139.6 - 166.4 - 193.3 - 220.2 - 247.1 et 273.9.
Juste après avoir traversé le pont du Quai (Quaibrücke), il faudra tourner à droite pour 400 mètres de ligne sur la Stadthausquai.
En reprenant la rive Est du Limmat, les coureurs prendront brièvement le pont pavé du Münsterbrücke.
A la sortie dudit pont, c'est sur l'artère du Limmatquai qu'il faudra se diriger. Une voie de tramway forcément aménagée en conséquence des mondiaux, pour ne pas que les roues se prennent dans les rails.
106.3 - 79.4 - 52.5 & 25.6 kilomètres de l'arrivée : à ce point, le pied de la difficulté principale se dressera sur la route des coureurs.
Une difficulté de Zürichbergstrasse (1.7 kilomètres à 5.3 %) qui est composé de deux paliers. Un premier de seulement 250 mètres à 4.9 % qui s'avale très aisément.
Immédiatement suivi d'un replat de 500 mètres ...
... avant un second palier bien plus corsé.
Une portion de 1.1 kilomètre à 7.3 %, où la pente maximale se cabre à 15 %. Détail qui a son importance, la marque des pourcentages les plus élevés du Zürichbergstrasse se situe à 24.3 kilomètres de l'arrivée. Soit un kilomètre de plus que l'attaque de Tadej Pogačar, lors du dernier Grand Prix de Montréal. Comme l'annonce d'une répétition générale avant une attaque thermonucléaire dans le dernier tour de Zürich 2024 ?
Les pourcentages les plus abruptes devraient étirer le peloton, tant et si bien que les rétrécissements occasionnels n'auront aucun influence sur le scénario de la course.
Fin des pourcentages les plus prononcés
104.5 - 77.6 - 50.7 & 23.8 kilomètres de l'arrivée : début de la descente du Zürichbergstrasse
Une descente où il faudra composer avec le mobilier urbain, notamment un certain nombre de terre-pleins centraux.
Probablement qu'ici, le passage se fera uniquement par la droite. La gauche du terre-plein central donnant sur les voies de tramway.
Un mobilier urbain, ultra présent, même en montée, avec lequel il faudra composer et qui était présent sur les vidéos de reconnaissance trois mois auparavant. La vigilance devra être de tous les instants pour ne pas heurter bêtement, en ligne droite comme en sortie de virage, ces obstacles urbains.
Plus longue des difficultés du parcours de Zürich, la côte de Pfaffhausen appelée aussi côte de Witikon (2.3 kilomètres à 5.7 %) est peut-être moins pentue, mais est surtout plus rectiligne. Ce qui implique plus exposée au vent, et donc potentiellement plus annihilatrice d'offensives. Si le vent venait à y être de face.
Une exposition au vent facilement illustrée avec une image de son sommet en faux plat montant.
Encore une fois, le mobilier urbain sera une des composantes du circuit à prendre en compte pour ne pas se faire piéger bêtement.
97.9 - 71 - 44.1 & 17.2 kilomètres de l'arrivée : sur une courte portion descendante, les relances qui suivront ajouteront de l'usure à une course intraitable, à l'image de l'embranchement quelques hectomètres en amont du croisement visé par l'indice kilométrique.
Des relances qui vont nécessairement étirer le peloton, la bataille de position n'en sera que plus ardue avant les passages clé. Comme l'approche du pied de la troisième difficulté du circuit.
Courte de seulement 700 mètres, la côte de Binz (4.9 %) n'a rien de la difficulté décisive. Mais elle peut servir de tremplin transitoire et de secteur d'anticipation.
La descente qui suit est sur un faux plat descendant, où la vision est impeccable.
En son bas, il faut bifurquer sur la gauche ...
... et retrouver un revêtement refait à neuf, synonyme de billard roulant.
Après une traversée des champs, il est temps de reprendre une autre côte non répertoriée. Une nouvelle difficulté, caractéristique de ce circuit usant.
La côte de Zumikon (800 mètres à 3.6 %) n'a elle aussi rien d'effrayant, mais se greffe à cette addition de dénivelé positif qui pèsera en fin de journée.
La descente qui l'accompagnera prendra énormément de vitesse dès son entrée, ce qui impliquera de rester le plus lucide possible ...
... avant d'être sur une partie plus en faux plat descendant, une nouvelle fois exposée au vent.
Une fois arrivé au pied de ladite descente, c'est une nouvelle difficulté se dressera sur la route des coureurs.
Le Schmalzgrueb sera composé de deux paliers, à chaque fois abordés sur l'élan des plongées les précédant. La difficulté a été le lieu de l'attaque décisive de Niklas Behrens sur la course espoirs, et n'est absolument pas à mésestimer. Pour rappel à Glasgow, l'an passé, la Montrose Street cristallisée toutes les attentions avec ses pourcentages à deux chiffres. C'est pourtant sur la Great George Street (300 mètres à 7 %) que la course s'est finalement jouée. Attention donc à ne pas en faire de trop avec le Zurichbergstrasse et rester alerte sur les parties transitoires.
90.5 - 63.6 - 36.7 & 9.8 kilomètres de l'arrivée : désormais aux portes du final, la majorité du dernier tiers de ce circuit sera plutôt en descente. D'abord en entrée de forêt...
... ce n'est qu'une fois à Küsnacht, que le peloton fera à nouveau face à quelques mobiliers urbains à négocier.
Mais aussi et surtout, à la dernière des difficultés non répertoriées : le faux plat de Landstrasse (1.5 kilomètres à 3.4 %).
85- 58.1 - 31.2 & 4.3 kilomètres de l'arrivée : au sommet, il faudra tourner sur la droite pour redescendre vers l'arrivée et surtout ne plus croiser une seule portion ascendante (dans le dernier tour).
Prise à gauche au terre-plein central pour récupérer l'allée finale
La dernière ligne droite finale débutera à la flamme rouge, ce qui implique qu'une poignée de secondes d'avance pourrait être insuffisante face à un peloton en chasse gardée qui aura en ligne de mire un potentiel fuyard.
Vue depuis la ligne d'arrivée
Point météorologique des Championnats du Monde de Zürich 2024 :
En totale opposition avec les conditions climatiques connues jusqu'à présent, les coureurs Elite Hommes bénéficieront d'une journée clémente. Une journée partiellement ensoleillée accompagnera des températures automnales.
Un vent de Nord-Est, de 11 km/h soufflera tout au long de la journée. Une direction défavorable dans le Zurichbergstrasse et Witikon, qui pourrait (contre toute attente) bénéficier à un attaquant. Pour cause, un coureur en solitaire ne comptera pas ses coups de pédale face à un groupe de chasse qui lui verra ses éléments être plus calculateurs. Du moins, si tenté que le vent ne joue une influence sur le scénario de course. Ce dont on peut se mettre à douter après les différentes courses qui se sont déroulées depuis jeudi. L'enchainement des tours étant si intransigeants physiquement que les meilleurs coureurs finissent par se retrouver aux avant-postes.
Que penser des Championnats du Monde de Zürich 2024 ?
Cette quatre-vingt-onzième édition des Championnats du Monde de cyclisme sur route est un savant mélange entre exigence physique et mentale. Avec un dénivelé et une distance proche de Liège-Bastogne-Liège, Zürich est ouverte aux mêmes profils de coureurs : les puncheurs - grimpeurs. Les hommes forts des classiques printaniers auront leur mot à dire face aux coureurs de classements généraux, comme l’ont montré jusqu’ici toutes les autres catégories (des juniors jusqu’aux Elites Femmes).
" Je veux [...] m’emparer du maillot arc-en-ciel de (Mathieu) van der Poel " - Tadej Pogačar, conférence de presse en marge du Critérium de Singapour 2023
Annoncées dès la fin de saison 2023, les ambitions de Tadej Pogačar pour les championnats du monde de Zürich 2024 sont restées intactes. Sur un parcours correspondant plus à ses caractéristiques que celui de Glasgow, le Slovène peut parfaire sa saison en allant chercher le maillot irisé. Si le sociétaire de la UAE émirates réalise un tel exploit, il rejoindra Eddy Merckx (1974) et Stephen Roche (1987) au panthéon des coureurs ayant réalisé la triple couronne, c'est-à-dire enlever le Giro d'Italia, le Tour de France et les Championnats du Monde la même année. Un tel exploit placerait naturellement la saison du natif de Komenda parmi l'une des meilleures de tous les temps. De quoi nourrir les ambitions démesurées d'un des prodiges de son temps. Pour poursuivre la quête d'un premier sacre mondial pour la Slovénie, Uroš Murn, le sélectionneur a décidé d'entourer " Pogi " d'une composition presque XXL. Matic Zumer, remplaçant de Matej Mohoric (forfait de dernière minute), accompagnera Matevz Govekar, récent vainqueur d'étape du Tour of Britain et l’inépuisable Luka Mezgec, pour jouer leur rôle dans la première moitié de course. Jan Tratnik aura quant à lui le rôle de tampon grâce à son moteur et ses qualités polyvalentes. Sous un tempo asphyxiant, Domen Novak et Primož Roglič serviront de dernière rampe de lancement, avant une offensive dans les plus forts pourcentages du Zürichbergstrasse. Un schéma préconçu écrit d'avance, forme de copier-coller du train émirati au Grand Prix de Montréal ou aux Strade Bianche, que les équipes adverses devront essayer de déjouer. Il n’est d’ailleurs pas certain que Jan Christen ait montré la voie à une attaque plus lointaine, après avoir été repris à une dizaine de kilomètres de l’arrivée ? Pour faire dérailler le train slovène, faudra-t-il désorganiser sa marche ou couper la série des wagons qui le compose ; notamment en poussant les égos du co-capitanat formé avec le récent vainqueur de la Vuelta a España ?
C'est la question à laquelle devront répondre les sélectionneurs des autres nations ; à commencer par la Belgique de Remco Evenepoel, qui a rendez-vous avec l’histoire. A la question posée, Sven Vanthourenhout (sélectionneur de la Belgique) y a déjà donné des éléments de réponse. En l’absence de Wout van Aert, le natif d’Aalst est propulsé au rang de leader unique. Un choix fort et assumé, où la Belgique a la ferme intention de faire sa propre course, sans se préoccuper de la Slovénie. Ce qui pose l’interrogation : comment courir de façon optimale pour le double champion olympique ? D’évidence faire le train, comme au sein du Wolfpack, toute la journée avant une attaque thermonucléaire d’un des fantastiques, servirait les intérêts de Tadej Pogačar, en aidant indirectement les slovènes à verrouiller la course. Il semblerait alors plus pertinent de faire attaquer de toute part les coureurs comme Victor Campenaerts et Tiesj Benoot tôt dans la course, avant que les profils comme Tim Wellens et Maxim van Gils ne viennent profiter du surnombre Belge. Des offensives qui auraient pour conséquence d’esseuler le triple vainqueur du Tour de France. Quoi qu’il en soit Evenepoel, en conférence de presse, a concédé ne pas peur d’un mano-a-mano avec l’ogre slovène et encore moins d’un sprint à deux. Malgré ses progrès dans le domaine, il apparaît toutefois optimiste de penser battre Pogačar, dans un sprint similaire à l’arrivée de Liège, sur le plat. Un “tout à l’égo” qui pourrait causer sa perte au champion du monde 2022.
Remettant son titre en jeu, Mathieu van der Poel n’avait, quant à lui, pas les faveurs des pronostics. Il est vrai que, bien qu’il soit un spécialiste des courses d’un jour, le néerlandais semble bien trop lourd pour une journée si exigeante. A chaque problème, sa solution ; c’est plus affûté que jamais qu’il prendra le départ dimanche. Une perte de poids qui n’a pas mis à mal son explosivité, si on se réfère à ses performances sur le Tour du Luxembourg. Les exploits de profils lourds comme Lotte Kopecky (chez les femmes) et Niklas Behrens (chez les U23) devraient lui donner énormément de confiance, dans sa tentative de conservation du maillot irisé. Le contingent Oranje est entièrement dédié à sa cause. Mais si le petit-fils de Poulidor doit subir un revers, comptez sur Bart Lemmen, Frank van den Broek, Wilco Kelderman et Bauke Mollema pour jouer les plans B. Des hommes qui ont affiché une condition optimale en cette fin de saison, notamment sur les classiques canadiennes.
" J’adore le parcours. [...] Il y a de tout, ça demande toutes les qualités. Il faut être explosif, résistant et technique. Ça demande beaucoup d’énergie et de concentration mais surtout les jambes. “ confiait Julian Alaphilippe, à nos confrères de DirectVélo.
Quand on parle de mettre des bâtons dans les roues des slovènes, on pense aux attaquants capables de rendre la course incontrôlable et des mouvements de course qui piégeront Tadej Pogačar. A ce petit jeu, les hommes de Thomas Voeckler pointent en tête de liste. Génie tactique, “ Ti-blanc ” a toujours concocté des plans hors des standards, pour aller chercher au minima une breloque avec chacune de ses sélections (exception faite de Glasgow 2023). Au regard de la composition française, le plan de route semble avoir une ligne directrice très claire : la France doit être la grande animatrice de ces mondiaux. Comme chacune des courses qui se sont déroulés jusqu’à présent sur ce circuit de Zurich, tous les tours devraient être mis à profit d’une course explosive. Pavel Sivakov, Romain Gregoire, Valentin Madouas, Romain Bardet, David Gaudu et Julian Alaphilippe, à l’image des Mondiaux dans les Flandres en 2021, vont être au front. Rappelons-nous des premières offensives, complètement folles, à 160 kilomètres. Totalement hors des schémas de course traditionnels, il ne serait absolument pas surprenant d’observer les français se découvrir à plus de 180 kilomètres de l’arrivée.
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