Double dose de l'Alpe d'Huez sur le Tour de France 2026, bonne ou mauvaise idée?
- Titouan Lallemand
- 24 oct.
- 3 min de lecture
Les rumeurs laissaient présager une forte mise en avant de la station Alpestre sur le Tour de France 2026 et la révélation du parcours ce jeudi 23 octobre l'a confirmé. Nous aurons bien une double dose d'Alpe d'Huez sur le Tour de France 2026, en deux jours. Alors, est-ce une bonne ou une mauvaise idée?

Il y a quelques années, nous avions eu droit à une double ascension de l’Alpe d’Huez, par le même versant traditionnel et ses 21 virages légendaires. En 2026, le Tour offrira de nouveau deux arrivées dans la station iséroise, mais cette fois par des versants différents. Nous aurons les 21 virages le vendredi, puis l’ascension du col de Sarenne le lendemain, avant de rejoindre l’Alpe.
Deux montées de l'Alpe d'Huez, est-ce une bonne idée?
Christian Prudhomme a expliqué hier la raison de cette double ration d’Alpe d’Huez :« On ne peut pas inscrire l’Alpe d’Huez au Tour sans les 21 virages. C’est impossible. Les spectateurs ne comprendraient pas. Il fallait donc deux étapes pour satisfaire tout le monde. »
Un point que l’on peut entendre, mais qui n’est pas forcément exact. Du moins pour les suiveurs. Le grand public, lui, serait peut-être déçu, mais il passe vite à autre chose — et revient quoi qu’il arrive chaque été.
Malgré tout, la montée par le col de Sarenne est un excellent choix : elle apporte de la variété et offre, en plus, quelques kilomètres vallonnés avant l’arrivée. L’étape dessinée pour ce 20ᵉ jour de course s’annonce d’ailleurs grandiose et promet du spectacle. Cela justifie donc pleinement qu’on ait, la veille, une simple arrivée au sommet — et pour remplir ce rôle, l’Alpe d’Huez fait parfaitement l’affaire.
Le vrai problème, c’est que cette année, les Alpes se résument surtout à l’Alpe. L’arrivée à Orcières-Merlette n’a rien de spectaculaire, tout comme l’étape elle-même. Et c’est finalement elle, programmée un jour plus tôt, qui nous contraint à une forme de frustration vis-à-vis de la double dose d’Alpe d’Huez : on reste sur notre faim en matière de diversité. S’il y avait eu une autre étape, dans une autre région des Alpes, cela aurait sans doute changé les perspectives — notamment avec une montée inédite, qui aurait apporté un peu de fraîcheur et d’incertitude.
Enfin, et c’est notre dernier point, l’Alpe d’Huez est mythique par son histoire et ses 21 virages, mais l’ascension en elle-même n’est pas si intéressante. C’est avant tout une immense fête populaire pour les spectateurs et les fans massés sur le bord des routes — d’où la déclaration de Christian Prudhomme, qui prend tout son sens sur ce point.
Mais ce sentiment de répétition ne vient pas uniquement de la légendaire station iséroise. L’étape du Lioran est globalement la même qu’en 2024, soit seulement deux ans d’écart. Nous aurons aussi deux arrivées à Barcelone, et encore Montmartre avant les Champs-Élysées. Globalement, c’est donc tout le parcours du Tour de France qui souffre d’un léger manque de renouvellement — ce qui rend, forcément, la double arrivée à l’Alpe d’Huez un peu plus indigeste. Dans d’autres conditions, elle aurait sans doute été perçue tout autrement.
Quoi qu’il en soit, ce dernier week-end de course s’annonce intense. Si cette 20ᵉ étape tient toutes ses promesses et s’avère épique, elle restera dans les mémoires — et on se souviendra longtemps de cette double arrivée. Dans ce cas, le pari de Christian Prudhomme et d’ASO serait pleinement réussi. Réponse en juillet prochain.




