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Photo du rédacteurRomain Bougourd

Decathlon-AG2R La Mondiale Team : une transition réussie vers l’objectif ultime, gagner le Tour de France

Après une piètre saison 2023 pour la dernière année de Citroën, Decathlon-AG2R La Mondiale s’est transformée et redressée avec une 7e place UCI sur l’année. Une année de transition réussie pour mettre l’équipe sur de bons rails avant de viser de Tour de France à moyen terme.

Decathlon AG2R La Mondiale Tour de France

Véritable tube du printemps 2024, la formation Decathlon-AG2R La Mondiale Team a marqué le début d’année avec un nombre de victoires impressionnant et le top 3 du classement UCI par équipes jusqu’au mois de juin. Si les Savoyards ont marqué le pas, avec un Tour de France pas franchement réussi, la 2e place de Ben O’Connor sur la Vuelta et la 7e place au classement UCI ont fini de couronner une transition plus que réussie. Pour l’an 1 de l’ère Decathlon, après 3 saisons avec Citroën comme co-sponsor, la plus vieille équipe du peloton WT a démarré un nouveau cycle sur des bases très élevées. De quoi croire à l’objectif ultime : gagner le Tour de France.


Bien sûr, cet objectif n’est pas annoncé publiquement. Du moins pas pour l’instant. Il faut dire qu’avec une 18e place UCI fin 2023, rêver du Tour de France aurait été complètement utopique. « L’ambition était d’être parmi les 5 meilleures équipes au monde, mais pas dès 2024, plutôt en 2026 ou 2027, expliquait Benjamin Abitbol, ancien directeur adjoint en charge de la transformation de l’équipe, à Consultor en juin dernier. Pour 2024, il s’agissait de revenir dans les 15 meilleures et en 2025 dans les 10 meilleures ». L’objectif semble en très bonne voie. Ce qui permet bien de rêver secrètement à un succès sur la Grande Boucle. Mais concrètement, que manque-t-il à DAT pour rivaliser avec Visma-Lease-a-Bike et UAE Emirates Team, lauréates des 5 dernières éditions ?


Un objectif caché : remporter le Tour de France

On pourrait résumer la réponse autour de trois dimensions : professionnalisme – matériel – talent. Une équipe doit être au top dans les trois dimensions pour rivaliser avec Visma et UAE. La première dimension est vaste. Que ce soit la performance, la récupération, l’entraînement mais aussi d’autres aspects plus terre-à-terre comme la logistique, le sommeil, la nutrition, le choix des calendriers de course, tout doit être organisé avec rigueur et optimisé. La notion de « gain marginal », mise en avant par le Team Sky au milieu des années 2010, n’est plus nouvelle et une équipe comme Visma est devenue maîtresse en la matière. « Le succès n’est jamais lié à la chance, c’est toujours le résultat d’un processus où tout un ensemble de petites choses sont faites tous les jours, nous expliquait Richard Plugge, patron de l’équipe, en décembre. Je recherche toujours des gens qui pensent de cette façon et qui se disent ‘que puis-je faire dès aujourd’hui, en novembre, pour permettre à l’équipe de gagner le Tour de France cette année ? Que puis-je faire pour me dire, ce soir, que j’ai mis en place quelque chose qui offre une petite amélioration, et me rende meilleur que je ne l’étais hier’ ».  Et sur cette pointe du triangle, DAT est en bonne voie.


Depuis le rachat de l’équipe de Vincent Lavenu par AG2R-La Mondiale en juin 2022, l’entreprise de mutuelle a apporté de nombreux process dignes des grands groupes pour professionnaliser l’équipe. « Le management a changé, la gouvernance a changé, les reportings ont changé, expliquait Benjamin Abitbol, toujours à Consultor. Même la façon dont les avions et hôtels sont réservés ». Une transformation totale, qui s’étend également au recrutement. Vincent Lavenu nous l’expliquait en janvier dernier, avant d’être écarté en juillet par la nouvelle direction. Car professionnalisation de l’équipe et process de grand groupe vont de pair avec la fin d’un management familial et à l’ancienne, dont Lavenu était le symbole. Pour aller au bout de sa transformation, la structure désormais dirigée par Dominique Seyries avait besoin de faire table rase du passé.


Il va sans dire, d’ailleurs, que la mise en place de l’ensemble de ces éléments n’est possible qu’avec l’arrivée de deux ressources essentielles : des personnes expérimentées et compétentes, ainsi que du budget supplémentaire. Avec l’arrivée de Decathlon, l’équipe a vu son budget dépasser les 25 M€ pour 2024. Confortable pour s’améliorer et investir dans la seconde dimension : le matériel. Et sur ce plan-là, on peut dire que DAT a frappé fort. Véritable révolution, le Van Rysel RCR Pro est un bijou d’aérodynamisme. A en croire les retours des coureurs, il s’agit du meilleur vélo du World Tour en 2024. Directeur de la performance de l’équipe française, Jean-Baptiste Quiclet nous expliquait tout le travail réalisé par Van Rysel et ses équipes pour améliorer la machine et la rendre la meilleure possible. « Il y a énormément d’éléments à prendre en compte et d’analyses à mener », confiait-il. Il observe « une différence qui peut aller jusqu’à 10 watts », un écart énorme sur du plat. De quoi offrir aux Chambériens un avantage net sur nombre d’écuries et qui explique, en partie, la progression fulgurante de 2024. Avec une machine au point, reste à trouver le coureur qui dispose du moteur nécessaire pour l’emporter.


Paul Seixas, le cœur du projet de Decathlon-AG2R La Mondiale pour gagner le Tour de France ?


Et c’est là la troisième dimension : le talent. Soyons honnête, il n’existe aujourd’hui que deux coureurs, peut-être trois, capables de remporter le Tour de France : Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel. Ces mastodontes semblent intouchables sur les routes françaises. Les deux premiers ont remporté les 5 dernières éditions, avec une avance hallucinante sur leurs poursuivants. Vu leur âge, la durée et le montant de leur contrat, il y a fort à parier qu’ils règneront encore sur le Tour pour au moins 5 ans, mais qu’ils sont aussi inaccessibles pour une équipe française. Pour gagner le Tour, il faut donc identifier et former le vainqueur de demain, qui a probablement 17, 18 ou 19 ans aujourd’hui. Et le meilleur moyen est d’investir dans la formation, ce que les Savoyards ont bien compris. En cessant leur partenariat avec le CCF en 2023 et en intégrant une Continental U23, appelée NewGen, DAT s’est adaptée au tournant des équipes de formation entamé depuis 2019. Véritable passerelle entre les jeunes et le WT, les plus grandes équipes se doivent de posséder une structure, sous peine de ne pas réussir à attirer et conserver ses talents dans cette tranche d’âge charnière.


Avec un scouting mis en place très tôt, les équipes de développement permettent de former les jeunes au monde professionnel dès 17 ans. Reste ensuite à identifier la perle rare et à la conserver jusqu’à ce qu’elle atteigne son plein potentiel. Pour la première partie, Decathlon-AG2R semble avoir trouvé un vainqueur du Tour en puissance, en la personne de Paul Seixas. A seulement 18 ans, le Lyonnais va intégrer l’équipe WT à seulement 18 ans en 2025. Champion du monde junior du chrono et vainqueur de Liège-Bastogne-Liège juniors cette année, il a toutes les qualités pour incarner le successeur de Bernard Hinault. Reste maintenant à le développer et le conserver. Les Savoyards sont parvenus à le sécuriser jusqu’à 2027. De premières bases sont donc posées. En recrutant également Johannes Staune-Mittet, vainqueur du Giro Next Gen en 2023, Decathlon-AG2R La Mondiale confirme sa stratégie tournée vers l’avenir et avec l’ambition de briller sur le Tour de France. L’avenir nous dira si cet objectif est réaliste ou pas, mais une chose est sûre, l’équipe se donne les moyens de ses ambitions.

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1 Comment


Oli Ceo
Oli Ceo
Oct 07

peur que nos savoyards déménagent dans le nord ....

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