Dans l'âge d'or du sprint, Robbie McEwen a réussi à faire régner sa loi. A l'époque, les Grands Tours proposaient quasi 10 sprints massifs et les sprinteurs étaient rois. La concurrence était rude mais l'Australien est parvenu à tirer son épingle du jeu. Le voilà 4e de notre classement.
Robbie McEwen, un sprinteurs de poche :
Robbie McEwen était un sprinteur de poche. Mesurant seulement 1m71, il faisait partie des plus petits sprinteurs du peloton. C'est d'ailleurs assez drôle que son successeur, qui n'a pas eu la même réussite, Caleb Ewan, soit du même profil. S'il a commencé en 1996, du côté de la Rabobank, où il a obtenu quelques petites victoires, sa carrière s'est vraiment lancée en 2001, après avoir rejoint la Lotto. L'équipe belge, qui a toujours eu la culture du sprint et qui l'a encore d'ailleurs, fut la formation idoine pour lui. C'est un an plus tard, en 2002, que ce choix se fait ressentir et que sa progression l'emmène vers les sommets du sprint. Dix-huit victoires à son compteur en un an dont deux étapes du Giro et deux étapes du Tour de France ainsi que le maillot vert. Et encore, il ne va pas au bout du Tour d'Italie, sinon il aurait peut-être fait le doublé. Sur le Giro, ses adversaires étaient entre autres Cippolini ou Petacchi. Sur la Grande Boucle, ils s'appelaient Zabel, Freire ou Kirsipuu. Quasi tous dans notre top 10 des sprinteurs du siècle.
Pendant cinq saisons d'affilée, il a enchainé des victoires sur le Giro et sur le Tour. Quatre en 2002, trois en 2004, six en 2005, six encore en 2006 et deux en 2007. La période entre 2004 et 2006 fut clairement l'appogée de sa carrière de sprinteur.
Sa capacité à frotter, à se faufilier et à se débrouiller seul si besoin lui a permis d'atteindre 88 victoires au sprint en carrière dont :
11 sur le Tour de France et 3 maillots verts
12 sur le Giro / Vuelta
27 sur le circuit World Tour
Une Classic de Hambourg (Bemer Cyclassics aujourd'hui)
Un palmarès qui le place parmi les plus grands du siècle, durant une période où le sprint était roi.
Le Tour de France, sa plus belle victoire
Difficile pour un sprinteur de choisir sa plus belle victoire, surtout quand, comme McEwen, on se concentre principalement sur les étapes. Mais on avait envie de choisir celle de 2007, sa dernière en fait sur un Grand Tour, sur le Tour de France. Un sprint lancé de tellement loin qu'il surprend Thor Hushovd, Oscar Freire ou encore Tom Boonen, à l'époque meilleur sprinteur du monde. Ses maillots Verts, il les aura obtenu en 2002, 2004 et 2006.
Parmi ses autres grandes victoires, son succès sur les routes du Giro 2003 face à Alessandro Petacchi, sextuple vainqueur sur d'étape sur cette édition et meilleur sprinteur du monde à cette période. Un mano-à-mano remporté face à l'Italien.
Pas de victoire sur la Vuelta
Avec une absence relative sur les courses d'un jour - il a quand même remporté la Bemer Cyclassics en 2008 - McEwen se devait de cartonner sur les courses à étapes. Si il a cartonné sur le Giro avec 8 victoires et sur le Tour (14), il n'est jamais parvenu, en quatre participations, à gagner sur la Vuelta. Une petite déception. Il a été plusieurs fois sur le podium sans jamais lever les bras. Il n'est donc pas rentré dans le cercle, à l'époque bien plus fermé, des vainqueurs sur les trois Grands Tours. Un accomplissement important pour tout coureur mais surtout pour les sprinteurs car cela prouve une grande régularité.
Il faut dire aussi qu'il ne s'est pas facilité la tâche. Hors délai en 2006, après cinq étapes il a aussi abandonné ses deux premières Vuelta, en 98 et 99, en première semaine. Il avait eu malgré tout le temps, à chaque fois, de monter sur le podium sans gagner. Mais la saison où il a été le plus proche, c'est bien en 2001. Cette année-là, il va au bout du Tour d'Espagne et a environ 5 opportunités d'y parvenir. Il sera battu à deux reprises par Zabel, lors de la 2e et 3e étape puis par Robert Hunter sur la 16e. Cette étape est vraiment l'occasion ratée.
Malgré cela, McEwen mérite amplement sa 4e place, tant il a été impactant au sprint durant plusieurs saisons. Ses 5 années de quasi domination au top niveau restent impressionnantes. Il aurait eu le titre de meilleur sprinteur de la saison selon nous à trois reprises. En 2005 et 2006 et sans doute aussi en 2002.
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