Top 10 des meilleurs grimpeurs : Froome, froid et atypique
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Top 10 des meilleurs grimpeurs : Froome, froid et atypique

Quadruple vainqueur du Tour de France, où il a souvent été seul au monde en montagne, Christopher Froome a tellement assommé la concurrence qu’il a amassé 18 victoires en haute montagne, dont 9 sur les GT. Une domination hallucinante qui fait de lui, par conséquence, le meilleur grimpeur du siècle.

Il s’agit certainement de la plus grande énigme de la décennie. Qui aurait pu parier, en janvier 2011, qu’un Britannique de 26 ans, recruté par la Sky Procycling en provenance de la Barloworld, allait dominer les Grands Tours en survolant la montagne pendant près de 10 ans ? Qu’il toquerait à la porte des légendes absolues du vélo comme Indurain, Hinault et Anquetil, si brillants en montagne avec leurs cinq Tour de France chacun ? Rien ne semblait l’évoquer (il ne comptait aucune victoire à l’époque). Pourtant, en l’espace de 8 mois, le « Kényan blanc » est passé du statut d’équipier anonyme à celui de top grimpeur. Grâce aux techniques et méthodes de son équipe, Christopher Froome est devenu le meilleur grimpeur du siècle.


Pourquoi lui ?


On anticipe déjà une certaine consternation : comment Froome peut devancer Quintana dans ce classement ? Il l’est selon le barème que nous avons fixé, et qui se veut le plus objectif possible. Des chiffres que nous allons mettre en évidence : Froome a remporté 5 victoires montagneuses sur le Tour de France, et 4 sur le Giro et la Vuelta, contre 3 et 3 pour Quintana. Sur le Tour, un seul coureur a fait mieux que Froome : Pogacar (déjà !), mais ce dernier ne compte que deux succès sur la Vuelta en plus. Avec 9 étapes de montagne sur les GT, Froome est juste derrière Simoni et ses 10 succès. Mais il faut ajouter à Chrisfroome 7 autres succès montagneux en WT, une statistique aussi impressionnante.


Le Britannique a remporté 18 étapes sur les pentes du circuit cycliste international, et terminé plusieurs fois premier des favoris. Si ces chiffres ne sont pas suffisamment convaincants, alors il reste le souvenir de ces après-midis de juillet pour terminer la démonstration. Dernier étage d’une fusée Sky imbattable, Froome disposait d’une rampe de lancement parfaitement huilée. Avec un rythme très soutenu, le train faisait plier chaque concurrent au fil des cols. A chaque équipier se garant sur le côté, un opposant perdait toute chance de victoire. Jusqu’à ce que le lieutenant de Froome, Richie Porte ou Geraint Thomas la plupart du temps, ne prenne le relais dans les derniers kilomètres. Il ne restait alors que 2 à 3 autres leaders, qui ne pouvaient résister à l’accélération subite du Kényan d’origine dans les derniers hectomètres. Ce scénario s’est tellement reproduit qu’il est impossible de ne pas s’en souvenir. Et même s’il disposait d’une équipe exceptionnelle, Froome était bien le meilleur au sommet. Et c’est bien ça qui fait de lui le meilleur grimpeur.


Sa plus belle envolée : Bardonecchia 2018, quand Froome renversa le Giro


On a tendance à associer Chrisfroome au Tour de France, plutôt à raison puisqu’il a fait de la Grande Boucle son objectif majeur presque chaque saison. Mais il n’a jamais vraiment eu besoin de renverser la course, et ses victoires en montagne assommaient la course plutôt qu’elles ne la changeaient. Mais ce que le Britannique a accompli, le 25 mai 2018 sur les routes du Giro, est en revanche un coup absolument prodigieux. 4e du général à plus de 3 minutes d’un Simon Yates impérial pendant 18 étapes, Christopher Froome est dos au mur. Il ne lui reste que deux étapes de montagne pour se hisser sur le podium d’un Giro qu’il ne dispute que pour la 3e fois, la 1ère (et dernière) en tant que vainqueur de GT et prétendant à la victoire.


Cette 19e étape relie Venaria à Bardonecchia, à l’ouest de Turin et à deux pas de la frontière française, et enchaîne trois cols, dont le terrible col du Finestre (18,4 km à 9,2%), avant de terminer au sommet du Jafferau à 1900 m d’altitude (6,6km à 9,3% de pente moyenne). Et en grand champion, le Kényan blanc tente le tout pour le tout : en pleine ascension du Finestre, à 80 km de l’arrivée, il place une mine, assis sur sa selle comme à son habitude. Personne ne peut suivre, et le maillot Rose explose en plein vol. Froome ne s’arrête pas et poursuit son cavalier seul. Il vole sur les pentes alpestres et achève ce « contre-la-montre » de mutant avec 3 minutes d’avance au sommet de Jafferau sur Carapaz, Pinot, Lopez et Dumoulin, alors que Yates finit à 37minutes, complètement carbonisé. Un renversement unique dans la carrière de Froome qui lui permet de remporter le Giro.


Quel héritage dans la légende du cyclisme ?


Bien entendu, avec 7 Grands Tours à son actif et 18 victoires en haute montagne, Christopher Froome fait partie de la légende du vélo. Mais le considèrera-t-on vraiment comme un des meilleurs grimpeurs de l’histoire du vélo ? Restera-t-il, d’ailleurs, longtemps premier du classement au 21e siècle ? Difficile à dire. Ce qui est d’abord marquant, c’est qu’il n’a jamais tenté de remporter le Tour de Lombardie, Monument qui sied bien aux meilleurs grimpeurs, en témoigne les succès de Pinot, Chaves, Nibali ou Cunego. C’est un vrai manque dans la carrière de Froome, d’autant que Pogacar, 8e de notre classement (il était 10e en début d’année), est sur un rythme infernal et s’est justement imposé l’an passé en Lombardie. A ne performer que sur les Grands Tours, Froome s’expose à une étiquette, celle de spécialiste des courses à étapes, et malgré des statistiques implacables en montagne, sa place dans ce classement risque d’être souvent remise en cause.

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