Top 10 des cols à découvrir dans les Alpes
- Quentin Durand
- 24 juil.
- 5 min de lecture
Cet article vous propose une sélection de dix cols à découvrir absolument parmi les différents massifs des Alpes françaises. Moins connus que leurs prestigieux voisins (Alpe d’Huez, Galibier, Madeleine, Croix de Fer…), ces sommets se signalent pourtant souvent par leur incontestable difficulté et/ou la beauté sidérante de leurs paysages. C'est l'excellent Damien Paxau, Le Guide des cols (X, Twitter) qui nous fait découvrir ces pépites !


Le col de la Moutière : la petite sœur de la Bonette - 18,4km à 7%
Ce rude col des Alpes-Maritimes culminant à 2 454 m constitue un incontestable challenge sportif puisque ce sont 11 km à 8,6 % de moyenne qui se présenteront à vous au départ de Saint-Dalmas-le-Selvage, après une longue procession de 30 km par la vallée de la Tinée. La montée est calme (peu de voitures ou de motos), voire sauvage (pas mal de marmottes et quelques cervidés), et permet via une piste en gravel de 3,5 km située après le sommet de rallier l’autrement plus fréquentée Cime de la Bonette (2 802 m), que vous pourrez admirer du regard durant toute la montée. Finition gravel !


Le Mont Colombis : le Géant de la Durance
Beaucoup de points communs avec le Ventoux pour cette redoutable montée en cul-de-sac qui comme son modèle provençal allie à la fois kilométrage et sévérité de la pente (12 km à 8,7 %). Ce sommet pointé à 1 734 m et isolé entre Gap et le Lac de Serre-Ponçon alterne entre un démarrage violent à plus de 10 % sur les quatre premiers kilomètres, des pourcentages redevenus acceptables sur 3 km après le village de Theus (6,5 à 8,5 % quand même !) et un final horrible avec des rampes à 12 voire 14 % sur les quatre derniers kilomètres ! À aborder par ailleurs prudemment en cas de forte chaleur…


Le Fort de la Platte : la citadelle imprenable
Cette montée a tout pour rester méconnue avec des voisins comme le Cormet de Roselend, Les Arcs, l’Iseran ou le Petit Saint-Bernard. Au départ de Bourg-Saint-Maurice, la route emprunte le même tracé que le Cormet de Roselend avant de bifurquer rapidement sur la gauche pour une ascension semi-abritée sur une route étroite jusqu’aux hameaux des Échines. Apparaît alors au loin le Fort (1 950 m), bâti à la fin du XIXe siècle pour dissuader les invasions italiennes, que vous atteindrez à la suite d’un pénible final de 4 km à 10,5 % sur une route en lacets et gravillonneuse, mais relativement carrossable cependant.


Combe-Laval : la perle du Vercors
Sans doute l’un des plus beaux paysages de montagne de France ! Niché au cœur d’un massif du Vercors qui n’en manque pourtant pas, le Cirque de Combe-Laval est un joyau qui donne envie de s’arrêter tous les 50 m pour prendre une photo d’un ravin, d’un tunnel ou d’une falaise… Par chance, ce fantastique panorama atteignable après 7 km d’ascension difficile à 7,5 % jusqu’au col de Gaudissart se situe sur un plateau quasiment plat de 3 km, de quoi largement savourer ! Le tout, à 1 000 m d’altitude à peine.


Le col du Joly : une vue imprenable sur le Mont Blanc
Voilà un col qui porte bien son nom, mais dont la réputation est injustement sous-cotée en dépit de ses nombreux atours… Jugez plutôt : 23 km au départ de Beaufort pour arriver quasiment à 2 000 m d’altitude, une montée en lacets au milieu des alpages et sans jamais aucune voiture, un final ébouriffant avec la vue grande ouverte sur le plus haut sommet d’Europe et ses 4 806 m. De surcroît, une ascension idéale en fin de sortie après s’être fait les dents sur des cols limitrophes aussi intéressants que les Saisies ou le Signal de Bisanne.


Val-Pelouse : la station abandonnée
Cette montée de 16 km à 8,4 % qui serpente dans les bois et à travers les chantiers sylvicoles ne mène en apparence à rien, si ce n’est à un parking perdu à 1 728 m d’altitude. Il y a une raison simple à cela : Val-Pelouse fut une station de sports d’hiver iséroise réputée, en fonctionnement de 1972 à 1986, jusqu’à ce qu’elle mette la clé sous la porte à cause du déficit de fréquentation et des difficultés financières nées de la concurrence avec le Collet d’Allevard. Sans doute l’une des plus dures ascensions de la Belledonne, à faire au moins une fois dans sa vie de cycliste, tout en restant attentif aux bouts de bois et échardes qui traînent un peu partout sur la chaussée !


Le col de la Charmette : la route interdite
Il n’y a pas si longtemps, jusqu’au milieu des années 80, le peloton du Dauphiné passait par le col de la Charmette (1 261 m) et son ascension bâtie au milieu de la forêt et le long des Gorges du Guiers Mort. La route a depuis été fermée car elle n’est plus entretenue, son accès étant même proscrit à partir de la Chartreuse de Currière en raison des éboulis et de la dangerosité de certains précipices. Un interdit que s’empressent d’enfreindre chaque année de nombreux cyclotouristes, appâtés par ces 10 km de montée à 8,2 % dans un décor d’un autre temps, avec cette route défoncée par endroits, ces vieilles entrées de tunnels complètement vintage et cette sensation grisante de rouler au bord du gouffre !


Plan d’Amont : deux barrages pour le prix d’un !
Cette ascension au départ de Modane permet d’atteindre non pas un mais deux lacs artificiels, celui du Plan d’Aval (2 016 m) et celui du Plan d’Amont (2 078m). La montée, longue de 15 km et qui s’achève confusément au milieu des parkings, d’une piste en graviers et d’un décor exceptionnel façonné à la fois par la nature et par les courageux ouvriers d’EDF, serpente à 6,8 % au milieu des arbres, non sans avoir offert une escale bienvenue au village d’Aussois (1 467 m), sans doute l’un des plus pittoresques bourgs de Savoie et l’un des plus beaux patelins des Alpes.


Pralognan-la-Vanoise : rien que pour vos yeux
En apparence, une montée anodine (18 km à 5 %) voire ennuyeuse (15 km de faux plat préalable pour atteindre le pied depuis Moûtiers) dans une région, la Tarentaise, qui propose tant de grimpettes autrement plus prestigieuses (Courchevel, Méribel, la Loze, Les Ménuires, Val-Thorens…). C’est que la récompense se situe au sommet, une fois arrivé au village de Pralognan, avec sa vue époustouflante sur le Cirque de la Vanoise et sa remontée bucolique le long de la rivière jusqu’au départ de randonnée des Prioux, qui en font l’un des décors les plus féeriques de nos Alpes françaises.


Villard-Notre-Dame : un balcon sur l’Oisans
Ce village perdu au bout du monde (1 520 m) peut être atteint à l’issue d’une montée en belvédère impressionnante, à flanc de falaise, avec vue plongeante sur Bourg-d’Oisans et la célèbre montée de l’Alpe d’Huez située juste en face. Beau mais éprouvant : ce seront 9 km à 8,9 % qu’il vous faudra grimper en danseuse au milieu des tunnels non éclairés et d’une route parfois amochée, avec la possibilité de pousser jusqu’au col du Solude (1 680 m) à la suite d’une piste en gravillons relativement plate. L’aventure à l’état pur !

Un grand merci à Damien Paxau @DamienPaxau , Guide des Cols, pour avoir réalisé cet article au top !
Intéressant article. Je ne connais dans le détail qu'une seule ascension ; me fort de la platte et il y a très régulièrement du chemin non carrossé qui empêche un accès en vélo de route.
Très bel article, merci. Par contre, la photo de Val Pelouse est celle du Galibier versant Nord.
Et la photo du col de la Charmette ne correspond pas à ce col.