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Stelvio, Zoncolan, les 10 cols de légende du Giro d'Italia !

Le Giro d’Italia est une ode à la montagne. Plus qu’un simple terrain d’affrontement, les cols qui le jalonnent sont des symboles, des murs où se sont écrites certaines des plus grandes pages du cyclisme. Voici 10 cols légendaires du Giro, à connaître... et à gravir pour les plus téméraires.


giro col legendaires

Passo dello Stelvio (2 757 m)

📍 Versant classique : Prato allo Stelvio – 24,3 km à 7,4 %

🏔️ Ambiance : haute montagne, 48 lacets majestueux, murs de neige au printemps

📜 Histoire : Introduit au Giro en 1953, théâtre de la légendaire attaque de Fausto Coppi sur Koblet.

⭐ Le col routier le plus haut d’Italie, souvent Cima Coppi (point culminant du Giro). Le panorama sur l’Ortler est inoubliable.



Stelvio giro

Le Stelvio, c’est le toit du Giro. C’est aussi son sommet symbolique, sa Cima Coppi emblématique, là où la légende du cyclisme flirte avec l’air rare. Dominé par les neiges éternelles de l’Ortler, le Stelvio fascine autant qu’il effraie. Il incarne l’apogée : celui de l’altitude, de l’effort, de la dramaturgie.

Son histoire commence le 1er juin 1953, et quelle histoire : Coppi et Koblet, liés par un pacte de non-agression… brisé sur les pentes du Stelvio. Une accélération de Defilippis, une erreur tactique du Suisse, une contre-attaque de Fausto. Résultat : Coppi franchit seul ce col inédit, gagne l'étape et s’offre son cinquième et dernier Giro. Le Stelvio devient alors son théâtre d’adieu, son couronnement.

Depuis, chaque passage du Giro y est une célébration. Les coureurs y retrouvent les 48 lacets mythiques, les murs de neige au mois de mai, et cette solitude grandiose propre aux très hautes altitudes.

stelvio photo

Passo Pordoi (2 239 m)

📍 Versant depuis Canazei – 13 km à 6 %

🏔️ Ambiance : au cœur des Dolomites, entre parois verticales et forêts d’épicéas

📜 Histoire : C’est le col qui a le plus souvent été la Cima Coppi. Une stèle rend hommage à Fausto Coppi au sommet.

⭐ Classique des grandes boucles dolomitiques, souvent utilisé en enchaînement avec Sella, Campolongo et Gardena.





Le Pordoi est le col des origines, celui des premières grandes batailles du Giro dans les Dolomites. C’est ici, en 1940, que Fausto Coppi se révèle pour la première fois, avant de triompher au général. Depuis, son nom est gravé dans la pierre au sommet, au pied d’une stèle en hommage au Campionissimo, dans ce col devenu un lieu de pèlerinage cycliste.

Avec ses lacets réguliers, ses vues splendides sur les massifs de Sella et de la Marmolada, et son ambiance douce mais implacable, le Pordoi est le versant poétique des Dolomites. Il a souvent été la Cima Coppi, honoré pour son altitude et sa portée historique.




passo pordoi



Passo di Gavia (2 621 m)

📍 Versant de Ponte di Legno – 17,3 km à 7,9 %

🏔️ Ambiance : sauvage, minérale, route étroite et encaissée dans les névés

📜 Histoire : L’étape de 1988 dans la neige reste mythique : Andy Hampsten y a forgé son maillot rose dans des conditions dantesques.

⭐ La montée la plus dramatique du Giro, souvent coupée au printemps à cause de la neige.


gavia

Le Gavia, c’est l’Alpe crue, austère, inaltérée. Une route étroite, sans parapet, qui s’enroule dans une montagne brute, ponctuée de tunnels sombres et de virages raides. Depuis Ponte di Legno, l’ascension est redoutable : longue, régulière, souvent glaciale… jusqu’au mur final au-dessus des 2 500 m.

Mais le Gavia, c’est surtout une légende trempée dans la neige : le 5 juin 1988, sous une tempête de grêle et de brouillard, Andy Hampsten attaque, franchit le col en maillot rose et survit à une descente dantesque vers Bormio. Cette étape reste l'une des plus épiques de l’histoire du cyclisme, où les coureurs, transis, glacés, parfois aveuglés, finissent tant bien que mal. Hampsten gagne le Giro : le seul Américain à l’avoir fait.



gavia

Passo Fedaia (2 057 m)

📍 Versant de Caprile – 14 km à 7,5 %, les 5 derniers à plus de 10 %

🏔️ Ambiance : impressionnante, dominée par la Marmolada et son glacier

📜 Histoire : Redécouvert récemment comme col décisif, notamment en 2022 avec la démonstration de Jai Hindley.

⭐ Mur final sous le barrage, brutal et spectaculaire.




Le Fedaia, c’est le mur final des Dolomites, une rampe minérale sous le glacier de la Marmolada. Après une première partie en vallée, la montée se redresse brutalement à Malga Ciapela, pour offrir 5 kilomètres terribles, droits, exposés au vent, parfois à 12-14 %, avec le mur du barrage en ligne de mire. La route longe ensuite le lac dans un décor froid et sublime.

Longtemps discret dans le Giro, le Fedaia est devenu col décisif en 2022, quand Jai Hindley y a battu Richard Carapaz pour s’emparer de la Maglia Rosa dans l’étape-reine. Le mythe s’est ancré ce jour-là.








passo fedaia



Tre Cime di Lavaredo (2 304 m)

📍 Depuis Misurina – 7,5 km à 7,5 %, derniers 4 km à 12 %

🏔️ Ambiance : monument naturel des Dolomites, cimes verticales, décor de carte postale

📜 Histoire : Lieu d’exploits de Merckx (1968) ou Quintana (2013), souvent réservé aux étapes de très haute montagne.

⭐ Cul-de-sac mythique. Silence absolu. Emotion garantie.



Les Tre Cime di Lavaredo, avec leurs trois aiguilles rocheuses emblématiques, forment l’un des paysages les plus spectaculaires des Dolomites, au cœur d’un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est aussi un sommet de légende dans l’histoire du Giro, avec sept arrivées d’étape mémorables au Rifugio Auronzo, à 2 304 m d'altitude.

L’ascension, bien que courte, est terriblement sélective. Après un départ rude depuis le lac de Misurina (pente à 10 %, max 18 %), une courte accalmie précède les 4 derniers kilomètres à 12 %, dont certains passages suffisent à briser les jambes des meilleurs grimpeurs. Et comme l’arrivée est toujours placée en fin d’étape-reine, elle crée de vrais écarts.

tre cime


Monte Zoncolan (1 750 m)

📍 Depuis Ovaro – 10,1 km à 11,9 %, murs à 22 %

📍 Depuis Sutrio – 13,1 km à 9 %, murs à 21 %

🏔️ Ambiance : forêt oppressante, rampe sans fin, sommet souvent noyé dans le brouillard

📜 Histoire : Introduit au Giro en 2003. Geste fondateur : Gilberto Simoni en 2003, puis Froome, Basso, Contador, Nibali…

⭐ Le col le plus effrayant d’Italie. L’Angliru italien, mais plus sinistre.

zoncolan ovaro


Le Zoncolan, c’est le monstre sublime du Giro. Une ascension hors norme, terrifiante et fascinante à la fois. Gravir ses pentes, c’est plonger dans le cœur des ténèbres, là où plus aucune stratégie ne fonctionne, où chaque coureur est seul face à lui-même, comme dans un contre-la-montre mental et musculaire.

Découvert par le Giro en 2003 (versant de Sutrio), il révèle sa véritable nature en 2007 depuis Ovaro, son flanc le plus cruel : 1 203 m de dénivelé en 10,1 km, dont 5 km continus au-dessus de 15 %. Les chiffres ne suffisent pas à traduire la brutalité : aucun répit, aucun abri, aucune aide. On avance à la sensation, centimètre par centimètre.



zoncolan


Mortirolo (1 852 m)

📍 Depuis Mazzo di Valtellina – 12,4 km à 10,5 %, max 18 %

🏔️ Ambiance : forêt serrée, route étroite, montée sans horizon

📜 Histoire : Marco Pantani, 24 ans, attaque sur ses pentes, laisse Indurain, Bugno, Berzin et Chiappucci, passe seul au sommet, et gagne à Aprica. Une statue du Pirate en attaque, mains basses, tête tournée vers ses victimes, trône depuis 2006 au 8e km.

⭐ Brutal, sans répit. Le test ultime pour les jambes… et le mental.


mortirolo col


Le Mortirolo n’est pas qu’un col : c’est un champ de bataille. Il l’a été au temps de Charlemagne (selon la légende), durant la Résistance italienne en 1945, et surtout depuis le 3 juin 1990, quand le Giro y a posé ses roues pour la première fois. Depuis, cette pente infernale est devenue un rite de passage pour les grimpeurs, un juge brutal où l’on écrit sa légende… ou sa chute.

Le versant depuis Mazzo, désormais mythique, aligne 12,5 km à plus de 10 % de moyenne, avec des rampes à 18-20 %. Pas de panorama aérien, pas de forêt qui s’ouvre. Le Mortirolo vous enferme, vous broie, vous teste dans le silence et l’étroitesse de ses lacets.



mortirolo col



Colle delle Finestre (2 178 m)

📍 Depuis Susa – 18,6 km à 9,1 %, dont les 8 derniers en terre

🏔️ Ambiance : sauvage, militaire, minéral ; gravier, épingles et vide

📜 Histoire : Froome y déclenchait en 2018 la plus grande attaque solo moderne du Giro

⭐ Unique en son genre avec son final gravel. Réserve naturelle de grands moments de panache.


colle delle finestre

Le Finestre, c’est le col du panache. Une montée sauvage, rustique, épique. Un serpent d’asphalte et de graviers qui grimpe depuis la vallée de Suse jusqu’à un sommet brut, minéral, sans barrière ni foule, à plus de 2 100 mètres d’altitude. Ses 8 derniers kilomètres sur chemin de terre (sterrato) en font une exception dans les grands cols d’Europe, et un décor parfait pour les légendes.

Le 25 mai 2018, il est devenu le théâtre de l’un des plus grands raids de l’histoire moderne du cyclisme. Ce jour-là, Chris Froome, alors 4e du général, attaque seul à 83 km de l’arrivée, dès les premières rampes du Finestre. Tandis que Simon Yates explose, Froome bascule en tête au sommet de la Cima Coppi, puis poursuit son cavalier seul à travers Sestrières et jusqu'à Bardonecchia. Il remporte l’étape, prend la Maglia Rosa et entre dans l’histoire.


colle delle finestre

Blockhaus (2 145 m)

📍 Depuis Roccamorice – 17,6 km à 8,4 %

🏔️ Ambiance : Apennins boisés, route large mais raide, panorama sur la mer Adriatique

📜 Histoire : Première grande victoire de Merckx (1967), puis théâtre d’étapes récentes décisives (Thomas out en 2017, Hindley en 2022).

⭐ Un des plus durs cols d’Italie. Brut et usant, sans fioriture.

blockhaus col giro



Le Blockhaus, dans les Abruzzes, est le géant des Apennins. Long, régulier, redoutable, il grimpe au cœur du parc national de la Majella, sur une route large et sinueuse, bordée de hêtres puis de roches blanches. Son nom vient d’un ancien poste militaire allemand, vestige de la guerre, perché près du sommet.

C’est ici qu’en 1967, Eddy Merckx remporte sa première grande victoire en montagne, annonçant sa domination à venir. Depuis, le Blockhaus est rare mais marquant : en 2017, Thomas abandonne après une chute collective ; en 2022, Hindley s’y impose et relance sa course vers le maillot rose.






blockhaus


Colle dell’Agnello - Col d'Agnel (2 744 m)

📍 Depuis Casteldelfino – 22,4 km à 6,5 %

🏔️ Ambiance : haute altitude, vide, neige, silence ; col frontalier avec la France

📜 Histoire : Étape mémorable du Giro 2016, avec la chute de Kruijswijk dans la descente vers la France.

⭐ Colle isolé, immense, majestueux. Le Stelvio des Alpes du Sud.


colle delle agnello

Le Colle dell’Agnello est le deuxième plus haut col routier d’Italie, à la frontière avec la France. Isolé, sauvage et monumental, il impose par sa longueur et son dénivelé, avec un final rude, en lacets serrés dans un décor lunaire. Les derniers kilomètres, souvent enneigés en mai, mènent à un sommet nu, balayé par les vents, à près de 2 750 mètres.

Au Giro 2016, il devient décisif : Steven Kruijswijk, alors leader, y chute dans la descente côté français. Cette erreur lui fait perdre la Maglia Rosa et offre à Nibali l’occasion d’un renversement inattendu du généra

colle delle agnello

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