Giro d'Italia 2025 🇮🇹 : Top 5 des cols les plus durs sur de la 108e édition
- Quentin Durand
- il y a 12 heures
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Comme chaque année, le Giro d’Italia offrira son lot de paysages spectaculaires, d’étapes piégeuses et de batailles en montagne. Pas besoin de grimper à 2 700 mètres pour faire mal : l’édition 2025 l’a bien compris. Le parcours fait la part belle aux cols exigeants mais pas toujours légendaires, à ces montées irrégulières, usantes, parfois méconnues, qui peuvent tout faire basculer.

Du San Pellegrino in Alpe au Colle delle Finestre, en passant par le Mortirolo ou le San Valentino, les occasions de créer des écarts ne manqueront pas. Voici cinq cols clés du Giro 2025, entre efforts bruts, routes oubliées et grands moments à venir.
Alpe San Pellegrino : La douceur du milieu d'étape - Etape 11

Le San Pellegrino in Alpe, c’est l’une des ascensions les plus redoutables des Apennins — 14,2 km à 8,7% de moyenne, avec un terrible pic à 19%. C’est simple : il n’y a pas de répit. Dès les premiers kilomètres, la pente se cabre sans relâche.
La montée est irrégulière, cassante, avec des murs à plus de 15% qui s’enchaînent, entrecoupés de rares virages pour souffler. L’environnement est montagnard, austère : des bois serrés, une route étroite, et ce sentiment d’isolement total.
Au sommet, à 1 515 mètres d’altitude, on trouve un petit hameau et un air d’un autre temps. Peu de cols en Italie dégagent une telle atmosphère : brutale, silencieuse, implacable. C’est un col à l’ancienne, sans artifice — juste la pente, la solitude et l’effort pur.
San Valentino : l’ultime piège du Trentin - Etape 16

Le San Valentino, gravi depuis Brentonico, est une ascension longue, irrégulière et usante, parfaite pour conclure une journée dantesque. Avec 18 kilomètres à 6.2% de moyenne, il impose un effort constant, sans véritable répit.
La montée débute sèchement, avec plusieurs kilomètres entre 7 et 9%, dans une ambiance de moyenne montagne. Les lacets s’enchaînent, la route s’accroche à la pente, et l’effort devient mental autant que physique. L’asphalte est bon, mais la difficulté vient surtout de la fatigue accumulée : après La Fricca, le Bondone, Santa Barbara... il ne restera plus grand-chose dans les jambes.
La partie finale est plus ouverte, avec de superbes vues sur la vallée de l’Adige, mais le souffle est court. C’est une montée de grande endurance, où les leaders du classement général peuvent gagner gros… ou tout perdre. Le San Valentino, dans le Giro 2025, pourrait bien sceller les positions avant les derniers jours.
Mortirolo depuis Monno : l'autre visage du géant

Souvent éclipsé par la face infernale depuis Mazzo, le Mortirolo par Monno propose une montée plus humaine, mais loin d’être facile. 12,5 kilomètres à 7% de moyenne, une ascension plus régulière, plus large, mais qui use lentement, surtout après une journée déjà chargée.
La pente s’installe dès la sortie de Monno, sans violence, mais sans répit non plus. Les lacets sont plus ouverts, la route mieux exposée, et l’effort devient une question de gestion. Pas de murs à 18% ici, mais une pression continue, d’autant plus redoutable si les équipes décident d’hausser le rythme.
Gravi à distance de l’arrivée dans l’étape du Giro 2025, ce versant du Mortirolo pourrait ne pas faire exploser la course… mais préparer le terrain pour les grandes manœuvres. Un col pour user les favoris, tester les jambes, et semer le doute. Et parfois, c’est tout ce qu’il faut pour renverser un Giro.
Col de Joux depuis Saint-Vincent : le grimpeur discret de la Vallée d’Aoste

Gravi depuis Saint-Vincent, le Col de Joux est une ascension régulière et soutenue, taillée pour les grimpeurs en gestion. Avec 15 kilomètres à 6.9% de moyenne, il n’affiche pas de pourcentages effrayants, mais il use à la pédale, surtout après une journée intense.
Dès la sortie de la ville thermale, la pente s’installe sans à-coup. La route monte en lacets réguliers dans une belle forêt de conifères, offrant peu de vues dégagées mais un environnement frais et silencieux. La montée est très constante, avec de longs passages entre 6 et 7%, idéaux pour maintenir un tempo… ou pour lancer un tempo assassin.
Ce col n’est pas spectaculaire, mais il peut faire mal sur la durée, notamment s’il est placé en milieu ou fin d’étape. Il convient aux grimpeurs en forme, capables de maintenir l’allure sans exploser. Le Col de Joux, c’est un col de fond, parfait pour user les organismes à l’usure, et parfois, pour faire la différence sans en avoir l’air.
Colle delle Finestre depuis Meana di Susa : l’ascension la plus sauvage du Giro - Etape 20

Le Colle delle Finestre, c’est l’icône moderne du Giro. Depuis Meana di Susa, il déroule 18,6 kilomètres à 9,2% de moyenne, dont les 8 derniers kilomètres en chemin de terre, à flanc de montagne. C’est le col qui ne triche pas. Celui qui révèle la vérité des jambes.
La montée débute sur du goudron, étroite et régulièrement pentue, dans la forêt. Puis, soudain, le bitume disparaît : la piste commence, et avec elle, l’un des moments les plus mythiques du cyclisme. Pas de voitures. Pas de barrières. Juste la pente, la poussière, et le bruit des respirations. Le sommet culmine à 2 178 m, ce qui en fait souvent la Cima Coppi du Giro (le point le plus haut de l’édition).
C’est ici, en 2018, que Chris Froome a renversé le Giro, dans une échappée solitaire de 80 km restée dans toutes les mémoires. Ce jour-là, le Finestre n’a pas été un col : il a été un tremblement de terre.
Dans le Giro 2025, si les écarts sont serrés, cette ascension pourrait faire exploser la course. Le Colle delle Finestre, c’est un juge. Il ne pardonne ni les calculs, ni les faiblesses. Un col où l’on perd tout. Ou l’on gagne le Giro.