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Photo du rédacteurTitouan Lallemand

Cyclisme : ils sont à la retraite en 2023

Après une année 2022 terrible en termes de départ à la retraite, notamment pour ceux qui, comme nous, ont grandi avec les Nibali, Valverde ou Gilbert, l'année 2023 sera aussi douloureuse en départs. Peut-être moins en termes de grands noms, mais forte en émotions, surtout pour nous autres Français, qui disons adieu à trois de nos cadors des années 2010.

Les retraite en cyclisme en 2023

En cette fin d'année, nous allons vivre des départs marquant à la retraite. Voici notre liste de 10 coureurs qui partent à la retraite en 2023.


Daryl Impey (38 ans)

  • 16 saisons professionnelles, 29 victoires (9 en World Tour, dont une étape du Tour et deux Tour Down Under)


C'est sans doute le plus grand cycliste sud-africain de l'histoire qui dit au revoir au monde professionnel. Passé pro sur le tard (23 ans) en 2008 au sein de la Barloworld, Impey a rapidement empilé les succès, bien aidé par son profil de sprinteur-puncheur. De quoi aller chercher plusieurs classements généraux (5), dont deux Tour Down Under, mais aussi des victoires sur des terrains très vallonnés, comme à Brioude, en 2019 sur un Tour de France dont il aura porté le maillot jaune pendant deux jours en 2013.


Tony Gallopin (35 ans)

  • 14 saisons professionnelles, 12 victoires (4 en WT dont la Clasica San Sebastian, une étape du Tour et de la Vuelta)


S'il a terminé sa carrière en tant qu'équipier modèle, Tony Gallopin a longtemps été un coureur de très haut niveau, à l'image de sa saison 2015 stratosphérique : à un chrono sur le Col d'Eze de gagner Paris-Nice (6e), 9e de Milan-San Remo, 4e de la Flèche Brabançonne, 6e de l'Amstel, 9e du Tour au départ de la dernière semaine, 7e des Mondiaux et de la Lombardie... Juste énorme. Coureur passe-partout, doté d'une bonne pointe de vitesse et d'une grande intelligence tactique, il était LE coureur français du peloton à cette époque. Sa gentillesse et son dévouement pour ses leaders l'a ensuite transformé en équipier de luxe ces dernières années, toujours salué partout où il est passé.


Zdenek Stybar (37 ans)

  • 12 saisons professionnelles, 18 victoires (8 en WT, dont une étape du Tour, le GP E3 et l'Het Nieuwsbald)


Ancienne star des sous-bois (3 fois champion du monde en cyclocross entre 2010 et 2014), Stybar a tardé à venir sur la route (25 ans) mais le Tchèque est très vite devenu l'un des meilleurs Flandriens (6e de Paris-Roubaix dès sa première saison complète, en 2013). Vainqueur des deux classiques pavées les plus prestigieuses hors Monuments (GP E3 et Het Nieuwsbald) mais aussi de l'Eneco Tour 2013, des Strade Bianche 2015 et d'une étape du Tour, au Havre en 2015, il restera l'éternel maudit de Roubaix (6 tops 10), où il fait deux fois 2e au sprint. LE regret d'une grande carrière.


Rohan Dennis (33 ans)

  • 11 saisons professionnelles, 32 victoires (16 en WT, deux titres mondiaux du chrono)


Lui aussi a gagné le Tour Down Under, en 2015, mais Dennis a surtout été sacré champion du monde du contre-la-montre, deux années d'affilée, en 2018 et 2019. Vainqueur dans l'exercice sur les trois GT, il n'a manqué que le titre olympique (5e à Rio, 3e à Tokyo) à l'un des meilleurs rouleurs du siècle, intouchable dans l'exercice en 2018 (7 chronos plats gagnés sur 8). Mais l'Australien n'était toutefois pas qu'un simple rouleur. Capable de très bien grimper dans ses bonnes périodes, il a ainsi pris la 2e place du Tour de Suisse en 2019 en rivalisant en montagne avec Egan Bernal, et était un des hommes de base de Roglic sur le Giro 2023.


Nacer Bouhanni (33 ans)

  • 14 saisons professionnelles, 70 victoires (18 WT, dont 3 étapes sur le Giro et 3 sur la Vuelta)


Il a été l'une des deux principales têtes d'affiches du sprint français au 21e siècle, de la FDJ à Arkéa en passant par Cofidis, a multiplié les victoires mais Nacer Bouhanni n'a pas connu le succès qu'on lui prédisait et qu'il méritait. La faute surtout à ses nombreuses chutes, parfois de sa faute, souvent malheureuses. Milan-San Remo 2016 restera aussi un immense regret, ayant déraillé dans le sprint (4e malgré tout). Mais le Français n'a pas à rougir de sa carrière, par ailleurs exceptionnelle avec trois étapes sur le Giro 2014 (et le classement par points) et trois étapes sur la Vuelta, des succès sur le Dauphiné, Paris-Nice, le Tour de Catalogne, l'Eneco Tour, le Tour de Pékin... C'est un très grand du cyclisme français qui s'en va.


Luis Leon Sanchez (39 ans)

  • 20 saisons professionnelles, 47 victoires (16 WT, dont deux Clasica San Sebastian, Paris-Nice et 4 étapes du Tour)


On avait fini par croire qu'il ne s'arrêterait jamais mais Luis Leon Sanchez n'en pouvait plus (aucun top 10 depuis juillet 2022). Encore 13e du Tour et 16e de la Vuelta à 38 ans l'an dernier, l'Espagnol referme une carrière ultra riche et mouvementée (6 équipes différentes). D'abord fantastique coureur de classements généraux (10e du Tour et 9e de la Vuelta en 2010), il était un pur spécialiste de Paris-Nice (5 tops 10 en tout), qu'il a remporté (toujours en 2010), avant de se transformer en chasseur d'étapes. Avec une grande réussite, grâce à sa science de la course et à une belle pointe de vitesse. Il a aussi été un équipier modèle pour ses leaders respectifs, symbole d'un coureur généreux, fair-play et respecté de tout le peloton. Une star dans l'état d'esprit comme sur le vélo.


Thibaut Pinot (33 ans)

  • 14 saisons professionnelles, 33 victoires (12 en WT dont le Tour de Lombardie, 3 étapes du Tour, 2 étapes de la Vuelta)


Il va nous manquer, notre "Tibopino" national. Parce que sa personnalité était aussi attachante qu'unique et que ses échecs en étaient encore plus douloureux. Qui n'a pas pleuré devant son abandon sur le Tour 2019 ? Ou sur sa pneumonie à la veille de l'arrivée du Giro 2018 ? Mais Pinot était un immense coureur, surtout. Il est l'un des trois Français vainqueurs d'un Monument au 21e siècle, l'un des trois à être monté sur le podium du Tour de France et le premier à avoir réussi ces deux performances en carrière depuis Laurent Fignon en 1988. Jamais avare en coups de panache, avec l'élégance qui caractérise les grimpeurs de sa trempe, il se sera forgé l'un des meilleurs palmarès du cyclisme français du 21e siècle. On ne pourra que regretter l'absence de courses par étapes WT à son palmarès, malgré des podiums sur Tirreno, le Dauphiné, en Pologne et en Romandie. Mais Pinot restera à jamais dans les mémoires.


Greg Van Avermaet (38 ans)

  • 17 saisons professionnelles, 42 victoires (12 WT dont Paris-Roubaix, Tirreno-Adriatico, deux étapes du Tour + 1 titre olympique)


Etiqueté plutôt sprinteur à ses débuts avec Lotto (il gagne le maillot vert de la Vuelta en 2008), Van Avermaet est l'exemple même que la vérité d'un jour n'est jamais celle du lendemain. Longtemps malheureux sur les classiques, le Belge a fini par être récompensé à la trentaine passée, en 2016. Vainqueur de l'Het Nieuwsblad, de Tirreno et du GP de Montréal, 2e du GP de Québec, 5e de Milan-San Remo et de la Clasica, 3 jours en jaune sur le Tour (il le portera 8 jours en 2018), il s'offre surtout le titre olympique à Rio, le déclic qui va tout changer pour 2017. Survolté, intouchable sur les flandriennes, il remporte l'Het Nieuwsblad, le GP E3, Gent-Wevelgem et, surtout, Paris-Roubaix, le Monument qu'il avait toujours attendu. Seul Gilbert et le jeu d'équipe de la Quick-Step l'a privé du doublé avec le Tour des Flandres cette année-là. Sans doute le plus gros regret de sa carrière vu sa régularité sur l'épreuve (9 tops 10, 4 podiums dont le dernier en 2021).


Annemiek van Vleuten (41 ans)

  • 16 saisons professionnelles, 104 victoires (49 WT, dont 1 Tour, 4 Giro, 3 Vuelta, 2 Tour des Flandres et 2 Liège + 4 titres mondiaux et 1 titre olympique)


C'était LA reine du cyclisme féminin depuis de nombreuses années. Un palmarès ahurissant, partout, sur tous les terrains. Venue sur le tard (en 2008) au cyclisme, Van Vleuten gagne le Tour des Flandres et la Coupe du monde dès 2011 mais reste toutefois dans l'ombre de Van der Breggen jusqu'en 2018 où elle explose, avec le Giro et le titre mondial du chrono. Le début d'une domination sans faille, à l'image de deux saisons surréalistes. Sur les classiques d'abord en 2021 (victorieuse du Ronde, de la Clasica, d'A Travers les Flandres, 2e de Liège, 3e de l'Amstel) où elle s'offre enfin le titre olympique, en chrono, en forme de revanche après sa chute à Rio. Et que dire de 2022... Elle explose la concurrence sur le premier Tour de France Femmes pour réaliser le triplé Tour-Vuelta-Giro la même saison !! Un triplé qu'elle a "raté" en 2023 (doublé Vuelta-Giro seulement) mais auquel elle avait ajouté en 2022 le Tour de Valence, l'Het Nieuwblad, Liège-Bastogne-Liège et le titre mondial. Une immense légende, tout simplement.


Peter Sagan (33 ans)

  • 14 saisons professionnelles, 121 victoires (69 WT, dont Paris-Roubaix, Tour des Flandres, 2 GP de Québec, 3 Gent-Wevelgem et 12 étapes du Tour+ 3 titres mondiaux, 1 titre européen et 7 maillots verts)


Sa fin de catrrière chez TotalEnergies a peut-être été discrète mais ne nous y trompons pas : c'est un géant qui nous quitte. Une légende, une star sur et en-dehors du vélo. Une personnalité qui a apporté un vent de fraicheur nécessaire au cyclisme au début des années 2010, bluffant son monde dès Paris-Nice, à seulement 20 ans. Capable de gagner pratiquement partout, en échappée comme au sprint mais aussi au classement général (il gagne le Tour de Pologne 2011 et le Tour de Californie 2015), sur les pavés, il n'y avait aucune limite ou presque aux capacités du Slovaque. La légende retiendra qu'il n'a jamais gagné Milan-San Remo, la course qui était taillée pour lui et dont il est si souvent passé près (7 tops 4). Mais Sagan, c'est aussi et surtout 7 maillots verts glanés sur le Tour - un record - et 3 titres de champion du monde consécutifs - encore un record. Un en pur sprinteur, un en tout-terrain et un en solitaire. Comme un symbole du coureur qu'était Sagan. Ciao champion !

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