Top 10 du 21e siècle : Philippe Gilbert, roi des classiques
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Top 10 du 21e siècle : Philippe Gilbert, roi des classiques

Unique vainqueur de quatre des cinq Monuments cyclistes au 21e siècle, Philippe Gilbert représente l’un des plus grands coureurs de classiques de l’histoire de son sport. Un véritable roi qui restera longtemps dans la légende. Son dernier objectif est d'accrocher Milan-San Remo, seul monument qui lui manque.

L’histoire du sport retient avant tout les victoires grandioses, et c’est à travers ces succès que les sportifs créent leur légende. On a tous en tête, dans notre vie de passionnés de sport, des images mythiques qui reviennent lorsque l’on évoque un nom ou une course. Les Monuments ou Grands Tours sont propices à ce genre de souvenirs, tant la concurrence, le parcours et la dramaturgie rendent le moment unique et intense. Et lorsque l’on pense à Philippe Gilbert, de nombreuses images défilent dans nos têtes, tant il a créé des moments d’anthologie. On se souvient de ses nombreux triomphes dans l’Amstel Gold Race, de son titre mondial, mais une autre image paraît encore plus mémorable. D’un sourire flamboyant tranchant avec son visage poussiéreux et épuisé, le Belge s’arrête à 5 mètres de l’arrivée, soulève son vélo et franchit la ligne pour remporter, d’une allure triomphante, le Tour de Flandres 2017, son 3e Monument différent. Ce ne sera pas son dernier, mais sans doute le plus mythique, tant il était une anomalie de ne pas l’avoir remporté plus tôt.


Pourquoi lui :


Philippe Gilbert est un anachronisme. Un coureur d’une autre époque, qui a marqué le 21e siècle par des qualités rares que l’on ne trouve que trop peu de nos jours. Alors que le cyclisme est devenu une discipline extrêmement spécifique, il incarne la polyvalence. Pendant que les coureurs planifient leur calendrier de course et d’entraînement, mais aussi leur alimentation et leur corps pour une seule discipline, lui gagne partout. Rares sont les cyclistes capables de briller dans deux disciplines : Cancellara (pavés et contre-la-montre), Boonen (pavés et sprint), Sagan (pavés et sprint) et Valverde (haute montagne et vallons) sont de rares exceptions. Mais Gilbert fait encore mieux. Véritable spécialiste des classiques, il s’est forgé le plus beau palmarès du siècle dans le domaine, en brillant et gagnant sur tous les terrains : des pavés du Nord aux monts de Wallonie en passant par les cols lombards, le Belge s’est frayé une place dans la légende de son sport. Le tout avec un panache rare, jamais effrayé par les exploits en solitaire. Il fait partie des 9 hommes de l’histoire du sport cycliste à avoir remporté 4 des 5 Monuments : le Tour de Lombardie par deux fois (2009 et 2010), Liège-Bastogne-Liège (2011), le Tour des Flandres (2017) et Paris-Roubaix (2019). Seul Milan-San Remo manque à sa formidable armoire à trophées. Mais il est tout simplement le seul de ce cercle au 21e siècle.


Ses plus grands exploits :


Lorsque l’on remporte autant de classiques prestigieuses, on collectionne les exploits et victoires de légende. Mais on aimerait mettre l’accent sur deux exploits absolument colossaux, par leur dramaturgie, leur ampleur et leur rareté. D’abord, impossible de ne pas mentionner l’incroyable triplé Amstel Gold Race – Flèche Wallonne – Liège-Bastogne-Liège en 2011. En l’espace d’une semaine, le Belge a remporté les trois classiques ardennaises les plus trustées. On peut même ajouter la Flèche Brabançonne qu’il a remportée quelques jours plus tôt. Une performance de taille et tout simplement historique : ils sont 6 à avoir remporté ces trois courses dans leur carrière. Eddy Merckx et Bernard Hinault bien sûr (à noter que l’Amstel ne se dispute que depuis 1966), Danilo Di Luca, Michele Bartoli, Davide Rebellin et donc Gilbert. Mais ces deux derniers sont allés jusqu’à réussir cet exploit la même année (2004 pour l’Italien). Un exploit quand on voit que le maître des Ardennes Valverde a toujours échoué sur l'Amstel malgré de nombreux podiums.


Cette année-là, le Belge marchait littéralement sur l’eau (ou plutôt sur les murs) et personne n’a réussi à lui résister. Mais Gilbert n’est pas seulement un champion qui renverse tout sur son passage. Il est aussi un coureur intelligent, capable de lire les courses à la perfection et de sentir les bons coups. Il est un coureur résilient et à ce titre, sa victoire dans Paris-Roubaix en 2019 est remarquable et constitue un véritable exploit. Déjà parce qu’il s’est imposé dans l’enfer du nord pour sa 3e participation seulement. Mais aussi parce que son profil n’est a priori pas le plus évident pour remporter cette course. Triompher à Roubaix à 36 ans était une véritable surprise et cet exploit montre la longévité et régularité du Belge au plus haut niveau.


Ce qui lui manque :


Le constat est assez simple. Philippe Gilbert a remporté 4 des 5 Monuments du cyclisme, un exploit « monumental », le terme est plus qu’approprié. Mais pourquoi pas les cinq ? C’est bel et bien ce qui manque au Belge, à qui on ne peut pas dire qu’il a tout gagné. C’est dur, mais quand on connaît les qualités et le potentiel du coureur de la Lotto-Soudal, on ne peut pas ne pas en parler. Souvent réservée aux sprinteurs, la Primavera sourit aussi aux audacieux et aux puncheurs, comme le montrent les succès de Vincenzo Nibali en 2018, Julian Alaphilippe en 2019 voire Wout Van Aert en 2020. Et les résultats de Gilbert sur la classique du nord de l’Italie a de quoi lui fournir des regrets : 3e en 2008 et 2011, 8e en 2005 et 9e cette année. « Le sanglier des Ardennes », comme le surnomme la RTBF, est passé tout près de la victoire.


En 2011 surtout, son attaque à deux kilomètres de l’arrivée a failli surprendre ses compagnons d’échappée, mais c’est finalement au sprint que le Belge a manqué de fraîcheur et de vitesse face à Matthew Goss. Gilbert aura encore peut-être quelques occasions de remporter cette course mythique, la dernière qui manque véritablement à son palmarès. S’il y parvient, il rentrerait dans un véritable carré magique, celui des coureurs ayant remporté les 5 Monuments. Ils ne sont que trois : Eddy Merckx, Roger de Vlaeminck et Rick van Looy. Un autre temps.


Ses records :


- Vainqueur d’étapes sur les 3 GT

- Triplé "Ardennais" en 2011

- Vainqueur de 4 des 5 monuments


Son palmarès (non exhaustif) :


1er Championnats du monde sur route 2012

1er Paris-Roubaix 2019

1er Tour des Flandres 2017

1er Tour de Lombardie 2009 et 2010

1er Liège-Bastogne-Liège 2011

1er Amstel Gold Race 2010, 2011, 2014 et 2017

1er Flèche Wallonne 2011

78 victoires en carrière

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