top of page

Romain Grégoire est-il le successeur espéré d'Alaphilippe sur les Ardennaises ?

Si la France attend un vainqueur du Tour de France depuis 1985 et le dernier succès de Bernard Hinault, le "Blaireau" est aussi le dernier Tricolore vainqueur de Liège-Bastogne-Liège. Voilà 45 ans que la France lui attend un successeur et, plus que jamais, Romain Grégoire s'affiche en candidat potentiel. A 22 ans, il semble être la meilleure chance sur La Doyenne et plus globalement sur les Ardennaises, qui débutent ce dimanche 20 avril avec l'Amstel Gold Race.

Romain Grégoire est-il le successeur espéré d'Alaphilippe sur les Ardennaises ?

Il faudra bien qu'il s'impose un jour cette saison à la régulière, et sans bénéficier des erreurs d'aiguillages du peloton, de ses adversaires et de l'organisation. A 22 ans, Romain Grégoire aborde sa troisième année chez les professionnels et, après les belles promesses des saisons précédentes, le puncheur de la Groupama-FDJ rêve en grand à l'aube du printemps ardennais. Depuis ses premiers tours de roue, Romain Grégoire n'a cessé de se développer sur tous les terrains et il est fier d'être capable de jouer tout aussi bien les classements généraux que les courses d'un jour. Mais, paradoxalement, s'il est attendu sur les classiques vallonnées, ce sont les classement généraux qui ont le plus réussi au Français (4e du Tour de Pologne, 13e et 15e de Tirreno-Adriatico).


Je dois pouvoir être en capacité de gagner sans être le plus fort

Encore discret en World Tour

En World Tour, Grégoire est encore bien discret sur les courses d'un jour, avec un seul top 10 (7e de la Flèche l'an passé) sur les classiques WT depuis sa découverte du plus haut niveau sur les Strade Bianche 2023. Bien sûr, ces deux résultats n'arrivent pas par hasard et le Tricolore aussi a sa part de responsabilité, qu'il assume avec lucidité. "Je dois pouvoir être en capacité de gagner sans être le plus fort, grâce à des choix tactiques et à des décisions prises aux bons moments, expliquait le Tricolore pour DirectVelo en février. Il y a aussi les petits détails physiques à améliorer, mais je pense que tactiquement, il y a vraiment une marge de progression. Il y a plus de risques à prendre pour ne pas se satisfaire d'une place d'honneur et essayer de vraiment prendre le risque de gagner tout simplement". Et si les résultats n'ont pas encore totalement suivi, à l'exception du succès décroché dans la confusion sur la Faun-Ardèche Classic, cette nouvelle philosophie est elle clairement visible, à l'image de Milan-Sanremo.


"J'étais vraiment au bon endroit au bon moment, expliquait Grégoire sur la ligne au micro d'Eurosport. J'y suis allé, je ne me suis pas posé de questions au moment où Pogacar a accéléré très fort dans la Cipressa. Malheureusement, je crois que c'est l'expression, quand on s'approche un peu trop du soleil, on se brûle, c'est ce qui m'est arrivé. Je n'ai pas de regrets d'avoir essayé, parce que j'ai coincé à la jambe". Le Français a joué pour gagner, mais il a surtout, encore, perdu. "J'ai quand même des regrets de ne pas aller faire un résultat alors que je me sentais bien (30e), avouait-il. C'est encore une déception, je pense que je ne suis pas payé". Mais le Français tourne autour d'un gros succès depuis un an et s'imaginerait bien succéder à Bernard Hinault mais, plus que sur le Tour de France, c'est sur Liège-Bastogne-Liège que le Jurassien pourrait bien marcher dans les pas du "Blaireau", double vainqueur de la Doyenne. "Gagner le Tour de France pourrait être mon rêve mais je suis devenu plus réaliste et je préfère rêver d'une course qui est dans mon profil, avouait-il dans BistrotVelo fin mars. Du coup, je répondrais plutôt Liège-Bastogne-Liège."


2024, des Ardennaises en faux-semblant pour Romain Grégoire

Les routes ardennaises, Romain Grégoire les connait à la perfection. Vainqueur sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs et sur la Flèche Ardennaise ou encore d'une étape d’Aubel-Thimister-Stavelot chez les jeunes, le Français aime les côtes liégeoises. Il l'avait encore confirmé l'an passé, lors de sa découverte de la Doyenne, jouant les premiers rôles malgré un résultat qui ne reflète en rien sa prestation (24e). "C’est une grosse frustration de finir comme ça, avouait-il après l'édition 2024. J’ai essayé de faire les bons mouvements, de tenter, j’étais dans le match jusqu’à dix kilomètres de l’arrivée et au final je me retrouve bloqué dans un sprint à trente. J’ai un peu l’impression d’avoir fait 250 bornes pour rien." Mais il faut savoir voir au-delà du résultat brut.


Oui, il ne termine que 24e de Liège-Bastogne-Liège l'an passé mais il était probablement le 3e plus fort de la course ce jour-là, peut-être même le deuxième. Oui, il ne termine "que" 12e de l'Amstel Gold Race, mais il s'est retrouvé piégé par la (mauvaise) stratégie d'équipe des Groupama-FDJ, en surnombre dans le groupe de tête avec Valentin Madouas et Quentin Pacher, 6e et 8e d'un groupe de 9. La réalité, c'est qu'en 2024, Romain Grégoire a fait partie des tous meilleurs sur le triptyque ardennais. Et qu'il abordera l'édition 2025 avec une une énorme ambition, même s'il est passé au travers de son Tour du Pays Basque (24e), une course pourtant taillée pour ses qualités. Gagner risque en grande partie de dépendre de Tadej Pogacar, comme toujours quand le Slovène est au départ. Mais Romain Grégoire ne s'est jamais rien interdit. Et ce n'est pas dans cette semaine ardennaise que cela va commencer.

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
  • X
  • Facebook
  • Youtube
bottom of page