Si l’on vous dit qu’on va dresser le portrait d’un jeune talent né à quasiment 2 000 mètres d’altitude, vous penserez certainement systématiquement à un frêle grimpeur colombien, et non à un colosse US à la barbe rousse. C’est pourtant le cas en ce qui concerne Quinn Simmons, l’Américain natif de Durango, une petite ville de moins de 20 000 habitants, située dans le très montagneux état du Colorado.
Des débuts tonitruants
Arrivé au cyclisme par le VTT (qu’il a pratiqué à ses DES DÉBUTS TONITRUANTS Arrivé au cyclisme par le VTT (qu’il a pratiqué à ses Régulier ensuite tout au long de la saison, il décroche sa place aux mondiaux d’Innsbruck, mais comme il le confiait à l’époque à VeloClub.net, le parcours était bien trop difficile pour lui, et il s’est contenté d’un rôle d’équipier mais aussi et surtout d’engranger de l’expérience pour la suite. Une décision opportune, puisque l’année suivante, sur un circuit du Yorkshire beaucoup plus à sa convenance, il a décroché en costaud et en solitaire le titre mondial à l’occasion de la course en ligne. Un titre qui est venu couronner une saison 2019 pleine de succès, puisque Simmons a levé les bras à 15 reprises entre mars et septembre.
De retour dans les pelotons en début de saison 2021, il aurait pu démarrer en trombe si la malchance ne s’était pas abattue sur lui. Présent avec les meilleurs dans le final des Strade Bianche, il a en effet accumulé les soucis mécaniques, et a terminé l’épreuve à une bien modeste 54ème place, bien loin de refléter les capacités entrevues dans le final de la course. Discret par la suite, il est revenu en forme au mois d’août et a remporté son premier succès pro, le Tour de Wallonie, avant d’enchaîner récemment sur une bonne Vuelta, où il a montré de belles facultés de récupération en terminant 3ème de la 19ème étape.
Une progression régulière
Largement suffisant pour rejoindre Remco Evenepoel dans la liste des garçons qui sont passés directement de la catégorie junior au World-Tour. Et c’est au sein de la Trek-Segafredo fin janvier 2020 qu’il va effectuer ses premiers pas chez les pros. Des débuts plus ou moins anecdotiques en terme de résultats, mais l’essentiel n’est pas là en début de saison, l’idée est avant tout d’engranger de l’expérience et de continuer à prendre de la caisse. Sixième de la Bretagne Classic fin août avant d’enchaîner avec une belle seconde place au général du Tour de Hongrie, Simmons était bien parti pour signer une grosse fin de saison, seulement, Twitter et le contexte archi tendu de la campagne américaine sont passés par là, et le jeune sympathisant de Donald Trump s’est fait remarquer de la plus mauvaise des manières, ce qui lui a valu une lourde suspension de la part de son équipe .
Un profil encore à définir
Alors classiques, courses par étapes d’une semaine ou Grands Tours, quel terrain est le plus favorable à Quinn Simmons au vu des premiers résultats obtenus sur le circuit principal ? Difficile de répondre à cette question tant sa palette paraît large, et il faudra certainement attendre quelques années avant de pouvoir réellement le ranger dans une case, si tant est qu’une seule d’entre elles ne lui corresponde. En tout cas, une chose est sûre, malgré un terrain d’entraînement situé à environ 2 000 mètres d’altitude, il ne sera, vu son gabarit, certainement jamais un grimpeur, d’ailleurs ce n’est pas vraiment ce qui le passionne, car comme il le confiait en 2018, son rêve, si il ne devait remporter qu’une seule course majeure tout au long de sa carrière, serait de s’imposer sur le vélodrome de Roubaix. Un rêve qui peut paraître atteignable au vu du talent d’un garçon qu’on devrait voir un peu plus souvent sur le circuit World-Tour l’an prochain.
A l’aise sur les classiques, capable de bien passer les bosses et assez rapide au sprint en petit comité, il possède la panoplie parfaite du Flandrien, capable également d’aller briller lors de l’Amstel et des Strade, mais aussi de jouer avec les meilleurs lors de certaines courses par étapes, comme le Tour du Benelux par exemple. Reste à savoir également où ira sa préférence, mais en tout cas une chose est certaine, Quinn Simmons est probablement le plus grand talent que les Etats-Unis ont vu éclore depuis de nombreuses années, et au vu du tempérament du garçon, nul doute qu’il devrait avoir rapidement quelques fans de l’autre côté de l’Atlantique. Quoiqu'il en soit, il sera attendu en cette fin d'année, notamment aux Mondiaux et sur Paris-Roubaix, Nous pourrions avoir des éléments de réponse concrets sur son vrai profil.
Calendrier 2022 :
Strade Bianche
Gent-Wevelgem
Paris-Roubaix
Tour de France
Par Charles Marsault
Comments