Paris Roubaix 🇫🇷 2025 - Parcours détaillé, météo et itinéraire de la 122e édition
- Thibaud Chambre
- 10 avr.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
Dimanche prochain, le 13 avril précisément, s'élancera Paris-Roubaix 2025. La 122e édition de l'Enfer du Nord connaitra un caractère inédit avec la présence d'un triple vainqueur du Tour de France, une décision jamais vu au XXIe siècle pour un vainqueur sortant de Grand Tour. Revenons en détail sur les dangers et les secteurs clés que Tadej Pogačar devra affronter en chemin du Vélodrome de Roubaix.

Date de Paris Roubaix 2025 : dimanche 13 avril
Horaire de Paris-Roubaix : départ à 11 h 10 et arrivée estimée à 17 h environ
Diffusion TV / Retransmission TV : France 3 / Eurosport Max 1
Les favoris de l'Enfer du Nord : cliquez ici
Sur 259.2 kilomètres pavés de 55.3 kilomètres de mauvaises intentions, les coureurs boxeront dans un ring de pierre. Sur la "Reine des Classiques", dont la première édition remonte à 1896, il ne faut pas compter sur le relief pour faire la différence. Sur un pavé rugueux, souvent brisé et de taille variée, la nature du revêtement est source d’usure et de sélections tout au long des près de six heures de course. Secteur après secteur, les organismes y sont, de la même et insatiable façon, éprouvés à l'image de toutes ses mains cloquées à l'arrivée.
Itinéraire de Paris-Roubaix 2025 :

Le profil de Paris Roubaix 2025

Parcours détaillé de Paris Roubaix 2025 :
Au départ de l’Oise, ce n’est qu’au bout de 96.3 kilomètres, une fois rentré dans le département du Nord, que les premiers pavés font leur apparition. Chacun des coureurs au départ de l'Enfer du Nord aura en mémoire :
la deuxième place de Florian Vermeersch en 2021 ;
la deuxième de Silvan Dillier en 2018 ;
la victoire de Matthew Hayman en 2016.
Pour les exemples non exhaustifs les plus récents, qui tendent à démontrer que Paris-Roubaix est une des rares courses qui peut se gagner en prenant les devants. Comme il est de coutume, le secteur de "Troisvilles-Inchy" ouvre le bal. Un secteur long de 2 kilomètres 200 où débutent les premiers écrémages par l’arrière. Révélateur, il est une indication pour les leaders. À savoir, si ce sera une grande journée ou un calvaire à subir. Durant près de 60 kilomètres, jusqu'à la Trouée d'Arenberg, la course se résume à une guerre de placement et une élimination progressive.
★☆☆☆☆ = Facile – ★★☆☆☆ = Plutôt facile – ★★★☆☆ = Difficile – ★★★★☆ = Très difficile- ★★★★★ = Extrêmement difficile
Nom du secteur | Longueur du secteur | Distance de l'arrivée | Difficulté du secteur |
Troisvilles – Inchy | 2 200 m | 163.4 km | ★★★☆☆ |
Viesly – Quiévy | 1 800 m | 156.9 km | ★★★☆☆ |
Quiévy – Saint-Python | 3 700 m | 154.3 km | ★★★★☆ |
Saint-Python | 1 500 m | 149.6 km | ★★☆☆☆ |
Vertain – Saint Martin sur Écaillon | 2 300 m | 142.5 km | ★★★☆☆ |
Verchain Maugré - Quérénaing | 1 600 m | 131.2 km | ★★★☆☆ |
Quérénaing - Artres | 1 300 m | 128.3 km | ★★☆☆☆ |
Artres - Famars | 1 200 m | 125.4 km | ★★★☆☆ |
Quérénaing – Maing | 2 500 m | 120.7 km | ★★★☆☆ |
Maing – Monchaux sur Écaillon | 1 600 m | 117.6 km | ★★★☆☆ |
Haveluy – Wallers | 2 500 m | 104.7 km | ★★★★☆ |
Trouée d’Arenberg | 2 300 m | 95.3 km | ★★★★★ |
Wallers – Hélesmes | 1 600 m | 89.3 km | ★★★☆☆ |
Hornaing – Wandignies Hamage | 3 700 m | 82.5 km | ★★★★☆ |
Warlaing – Brillon | 2 400 m | 75 km | ★★★☆☆ |
Tilloy lez Marchiennes – Sars et Rosières | 2 400 m | 71.6 km | ★★★★☆ |
Beuvry la Forêt – Orchies | 1 400 m | 65.2 km | ★★★☆☆ |
Orchies | 1 700 m | 60.2 km | ★★★☆☆ |
Auchy lez Orchies – Bersée | 2 700 m | 54.1 km | ★★★★☆ |
Mons en Pévèle | 3 000 m | 48.6 km | ★★★★★ |
Mérignies – Avelin | 700 m | 42.6 km | ★★☆☆☆ |
Pont Thibault – Ennevelin | 1 400 m | 39.2 km | ★★★☆☆ |
Templeuve (l’Épinette) | 200 m | 33.8 km | ★☆☆☆☆ |
Templeuve (Moulin de Vertain) | 500 m | 33.3 km | ★★☆☆☆ |
Cysoing – Bourghelles | 1 300 m | 26.9 km | ★★★☆☆ |
Bourghelles – Wannehain | 1 000 m | 24.4 km | ★★★☆☆ |
Camphin en Pévèle | 1 800 m | 19.9 km | ★★★★☆ |
Carrefour de l’Arbre | 2 100 m | 17.2 km | ★★★★★ |
Gruson | 1 100 m | 14.9 km | ★★☆☆☆ |
Willems – Hem | 1400 m | 8.2 km | ★★★☆☆ |
Roubaix (Espace Charles Crupelandt) | 300 m | 1.4 km | ★☆☆☆☆ |
Les secteurs 24 "Quérénaing - Artres" et 23 "Artres - Famars" feront leur apparition pour cette 122e édition. " Des passages [pas] spécialement difficiles, mais en les introduisant, cela nous permet d’avoir un enchaînement de cinq secteurs quasiment sans rouler sur l’asphalte " expliquait Thierry Gouvenou.
Une affirmation qu'on peut tempérer à l'exploration du secteur 24 où l'on observe de longues bandes d'asphalte sur les bas côtés que les coureurs chercheront à emprunter.
Ce qui ne sera pas le cas dans le secteur suivant.
Les secteurs pavés clés de Paris-Roubaix 2025 :
Secteur 20 : Haveluy – Wallers (km 154.7)
Le secteur d'Haveluy - Wallers précède la mythique Trouée d’Arenberg. Situé 11 kilomètres avant cette dernière, la guerre de position y est intense. Tant et si bien, que le secteur est devenu un des points stratégiques majeurs en vue de l'arrivée sur le Vélodrome de Roubaix. En 2023, les Jumbo - Visma sous l'impulsion de Wout van Aert ont profité du vent de dos pour faire exploser le peloton. Quand l'an passé, seulement 31 coureurs ont pu aborder la chicane de la Trouée à la suite d'un coup de bordures des Alpecin - Deceuninck, à la sortie du secteur 27 "Quiévy à Saint-Python", qui avait vu le peloton commencer à se morceler en plusieurs groupes. A noter que l'équipe de Mathieu van der Poel avait alors profité d'un vent de Sud-Sud-Ouest de seulement 20 km/h pour faire exploser la course, à 149 kilomètres de l'arrivée. Signe que le secteur d'Haveluy - Wallers n'est plus jugé trop loin de l'arrivée et trop proche de la Trouée, pour tenter la décision avant cette longue allée boisée de la forêt Domaniale de Raismes St Amand Wallers.
La nouvelle approche de la Trouée d'Arenberg :

Depuis 2024, le sujet de préoccupation principal des instances (UCI) et des organisateurs (A.S.O en l'espèce) est la sécurité des coureurs. Pour éviter les chutes et les incidents majeurs, que la Trouée d'Arenberg vivait jusqu'en 2023, il a fallu agir en profondeur. Il est désormais inconcevable que le peloton entre à des vitesses supérieures à 60 km/h dans le mythique secteur. Exit la chicane, temporairement instaurée en 2024, les coureurs emprunteront à l'avenir la Rue de Croy. Une approche modifiée à la demande du CPA (l'association Cyclistes Professionnels Associés).

95.9 kilomètres de l'arrivée : premier des quatre virages à angle droit pour casser la vitesse du peloton à l'approche de la Trouée d'Arenberg

95.8 kilomètres de l'arrivée : deuxième desdits 90° C

430 mètres en longeant le site minier d'Arenberg

95.4 kilomètres de l'arrivée : une sortie qui aura été refaite pour permettre le passage du peloton pour cette édition de 2025.

95.3 kilomètres de l'arrivée : avec cette dernière épingle, les coureurs reviendront en terrain connu, en franchissant à faible vitesse le passage à niveau situé juste avant l'entrée de la Trouée.
Secteur 19 : Trouée d’Arenberg (km 163.9)
Loin de l’arrivée, 95.3 kilomètres pour être précis, la Trouée d’Arenberg est devenu le symbole iconique de Paris-Roubaix depuis son introduction en 1968. À son amorce, la tension est palpable. Les 500 premiers mètres correspondent à l’approche de la passerelle et se font en descente (- 2.2 %) sur un pavé extrêmement disjoint, en piteux état et sur une route parsemée de trous. Une fois passée, un équilibre précaire se met en place : garder une distance de sécurité pour éviter d’être pris par le coureur qui nous précède et conserver le maximum de vitesse possible pour ne pas se faire déborder, et surtout lâché définitivement. A l'instar des bergs du Ronde van Vlaanderen, prendre le haut du pavé est obligatoire. À gauche, le bas-côté est pris la boue. À son opposé, les spectateurs stoppés par un ruban de sécurité ne permettent pas de prendre la fine couche d'asphalte. Au bout de 1 900 mètres, la Drève des Boules d’Hérin commence à rendre mieux ; le pavé s’étant progressivement enherbé. Les barrières vont leur retour et sonne le glas de la fin d’un des secteurs les plus iconiques du cyclisme transgénérationnel.
Une conclusion évidente : Paris-Roubaix se gagne rarement dans la Trouée d'Arenberg, mais l'Enfer du Nord s'y perd très souvent.
Secteur 11 : Mons en Pevèle (km 210.6)
Situé à moins de 50 kilomètres de l’arrivée, il est le secteur majoritairement choisi pour faire la différence depuis son introduction en 1978. Un secteur qui créé des drames comme la chute de Fabian Cancellara en 2016 ou des nombreuses chutes sur le Tour de France 2018. Soumis à plusieurs changements de direction, trois pour être exact, la direction du vent peut favoriser une accélération destructrice.
A sa sortie, sans doute, le point le plus stratégique du parcours pour le slovène Tadej Pogačar. Le court faux plat de l'usine Momont sera nécessairement pointé par le leader de l'équipe UAE émirates XRG. A l'image de la terrible accélération de Mathieu van der Poel en 2023, seulement suivi par Wout van Aert, sur le punch intrinsèque, le champion du monde devra rendre la même copie. En tachant d'être suivi par un coureur qui lui collaborera, afin que ce coup ne soit pas un coup d'épée dans l'eau.
Secteur 4 : Carrefour de l’Arbre (km 242.1)
Victime d'une crevaison dans le Carrefour de l'Arbre, Wout van Aert n'a pu contester la victoire à Mathieu van der Poel, en 2023. Après ce dernier secteur 5 étoiles, si le groupe de tête n’a su faire de différence ou s’entendre pour favoriser un regroupement, c’est le jeu du surnombre qui prime. L’équipe la plus représentée est, à cet égard, l’équipe récompensée. Une équipe comme la Alpecin - Deceuninck avait dès lors les faveurs des pronostics à son entrée, deux ans auparavant, avec la présence de Mathieu van der Poel et de Jasper Philipsen.
Point météo de Paris-Roubaix 2025 :

A moins de 48h du grand départ, les prévisions prévoyant initialement des risques de pluie ont radicalement changées. Désormais, les possibilités de pluie s'amenuisent d'heure en heure. Tant et si bien qu'aucune goutte de pluie ne serait prévue sur le trajet de Roubaix, si ce n'est des averses localisées en début de journée. Le vent quant à lui soufflera à un peu plus de 23km/h en provenant du Sud-Ouest, ce qui offrira près de 69 % du tracé sous des conditions favorables.

Comme en 2024, une attention particulière devra être donnée au secteur de " Quiévy - Saint Python ". Si une équipe est tentée d'y étirer le peloton, l'élastique pourrait casser à la sortie dudit secteur.

Le vent latéral pourrait piéger des leaders et emballer une course qui ne débrancherait jamais, en chemin de la Trouée d'Arenberg. Si et seulement si, le schéma de 2024 se reproduit. L'addition de favoris dans la forme de leur vie pour cette 122e édition comparé à la stature de super-favori de Mathieu van der Poel, l'an passé, devrait modifier la donne. Dès lors, il sera compliqué de créer une scission où l'un des favoris est piégée. D'autant plus avec la force des effectifs en présence qui auront du répondant pour rétablir une situation où il y aura le feu à la maison.

La partie transitoire entre la sortie de la Trouée d'Arenberg et la fin du secteur de Monse en Pévèle sera stratégiquement intéressante. Combien ressortiront de ce véritable champ de mine en tête ? Combien d'équipes seront sur-représenter ? " Hornaing - Wandignies Hamage ", " Tilloy lez Marchiennes – Sars et Rosières " ou " Orchies "pourraient avoir une place de choix pour égrainer un groupe de survivants grâce au vent de côté. Là où les autres phases pourraient bénéficier à des attaquants placés en point de relai.
Plus les années s'enchainent, plus les vitesses augmentent sur Paris-Roubaix. L'édition 2025 de l'Enfer du Nord ne devrait pas déroger à la règle. Avec ces conditions. se dirige-t-on vers un nouveau record de vitesse ? Pour rappel, l'édition 2024 a été couru en 47.802 km/h par Mathieu van der Poel. Réponse à cette question, le 13 avril prochain.
Enorme travail merci pour cette analyse du parcours! La météo ca dit quoi au final?