Interview de Van Gils (Lotto-Dstny) : « La suspension me donne plus de motivation »
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Interview de Van Gils (Lotto-Dstny) : « La suspension me donne plus de motivation »

Auteur d’une saison 2023 très satisfaisante avec 1150 points UCI remportés et de belles places d’honneur, le Belge Maxim Van Gils aborde 2024 avec détermination. Suspendu 25 jours par l’UCI, le puncheur de 24 ans reprendra la compétition le 14 février au Tour d’Andalousie, avec les Ardennaises pour objectif.


Interview Maxim Van Gils

Que ressentez-vous avant de commencer cette saison 2024 ?

Je suis assez excité par cette nouvelle saison. On a pas mal de nouveautés dans l’équipe, avec de nouveaux coureurs mais aussi des nouveaux vélos. Il me reste un peu plus d’un mois avant ma reprise [il a été suspendu 25 jours par l’UCI à partir du 20 janvier suite à un mauvais geste lors de la Japan Cup en octobre, ndlr]. Mais j’ai hâte de reprendre la course.


Lotto-Dstny a en effet annoncé changer de vélo avec Orbea comme nouveau partenaire. Comment trouvez-vous ces nouveaux vélos ?

Je les trouve vraiment bien. J’ai fait beaucoup d’entraînement en montagne, il est très rapide, aussi dans les descentes on sent qu’il est super rapide. Je ne l’ai pas encore testé sur du plat, mais il me plaît beaucoup. Il est aussi plus léger que le précédent, j’espère qu’il m’aidera à avoir de meilleures performances.


Pour revenir sur votre suspension, comment vous sentez-vous ?

D’abord, je suis soulagé que cette situation soit réglée et d’avoir eu la décision. Je trouve que 25 jours, c’est une suspension assez sévère pour ce que j’ai fait. Je pense que beaucoup auraient agi comme moi. Maintenant, je comprends que l’UCI ait voulu être ferme pour faire de cette situation un exemple. Je comprends leur décision et je l’accepte sans problème.


Que retenez-vous de cet épisode ?

Déjà, vous pouvez être sûr que je ne le referai plus jamais. Cela me donne ensuite plus de motivation pour la reprise. J’ai pas mal lu les réseaux sociaux, j’ai vu que beaucoup de personnes me comprenaient. Cela m’a fait du bien. C’est du passé maintenant, j’ai à cœur de montrer que je suis un bon cycliste.


Quels sont vos objectifs et quel est votre programme pour 2024 ?

Les Ardennaises sont mon grand objectif de la saison. Ce sont des courses qui me conviennent bien et c’est vraiment le plus gros objectif. Je vais reprendre au Tour d’Andalousie, et je vais aussi courir le Tour de Catalogne en guise de préparation. Pour la suite on verra, j’aimerais vraiment recourir le Tour de France. L’an passé, j’ai vu à quel point cette course est exceptionnelle, ce serait super d’y retourner. Si je suis sélectionné, je ferai sûrement le Tour de Suisse en guise de préparation.


Est-ce que vous pensez à doubler le Tour puis la Vuelta ?

C’est vraiment quelque chose auquel je pense. Ce serait super et j’aimerais vraiment le faire. Je pense qu’à 24 ans, je suis prêt pour faire le doublé, sachant que j’ai déjà couru les deux. Je me sens prêt pour enchaîner. Maintenant, l’équipe ne fera pas le Giro, donc les places seront plus limitées sur les Grands Tours et je ne veux pas prendre la place d’un autre coureur. Mais j’aimerais vraiment faire le doublé.


Avec le départ de Caleb Ewan, vous avez encore plus le statut de leader. Sentez-vous plus de responsabilités ?

Oui, je me sens effectivement encore plus important pour l’équipe et j’aime beaucoup ça. Je n’ai pas une pression énorme, mais ça me plaît d’en avoir pour l’équipe. Je veux obtenir plus de points et m’affirmer en tant que leader.


Vous devriez être un leader sur les Ardennaises, vu vos résultats de l’an passé (7e sur l’Amstel, 8e sur la Flèche, 11e à Liège, ndlr), non ?

Si je suis en grande forme, je peux être le leader, oui. Mais nous formons un super duo avec Andreas (Kron), je le considère vraiment comme un ami. Nous sommes une bonne combinaison et je pense que c’est une force d’être co-leaders ensemble. Mais globalement, sur Liège on devrait avoir plus de profils grimpeurs dans l’équipe, donc on arrivera plus fort que l’an passé et j’ai pas mal d’espoir.


Ces courses semblent parfaitement correspondre à vos qualités. Est-ce que vous en rêvez ?

Oui, c’est un rêve de les remporter, mais je dois aussi être réaliste. Si Pogacar ou Remco sont sur la course, c’est très très difficile de gagner. La Flèche me plaît vraiment, le profil me convient bien, et même si tout se joue sur la dernière côte, il y a quand même pas mal de relief avant. Ensuite ça se joue sur le placement dans la montée. L’an passé, j’aurais vraiment pu être mieux placé avant le dernier virage, donc je me dis que j’aurais pu faire mieux que 8e. Je vais essayer d’apprendre de ça pour cette année. Mais finalement, la course qui me convient le mieux, c’est l’Amstel, car c’est une longue course, difficile, et c’est ce que je préfère.


Vous voyez-vous surtout comme un puncheur ou aussi comme un grimpeur ?

Je suis surtout un puncheur, car mon profil colle aux courses très difficiles comme Liège, qui se terminent en petits groupes de 7 ou 8 coureurs. Je pense que c’est ce type de profils et de scénarios qui me conviennent le mieux.


On vous a déjà vu aussi très à l’aise en montagne, comme lors de votre victoire sur le Saudi Tour 2022, ou sur le Tour l’an passé.

Oui mais sur le Saudi, c’était tout plat avant la montée finale, et il n’y avait pas beaucoup de grimpeurs, donc j’ai pu accélérer au bon moment pour aller gagner. Sur le Tour, c’est vrai j’ai fait une super montée du Grand Colombier [2e de la 13e étape remportée par Kwiatkowski, ndlr], et cela me montre que lorsque je suis en grande forme, je suis un bon grimpeur. Mais dans une forme normale, je suis surtout bon comme puncheur.


Vous entrez cette année dans votre dernière année de contrat avec Lotto-Dstny. Allez-vous poursuivre l’aventure en 2025 ou plutôt changer d’équipe ?

Je suis extrêmement fier de l’équipe, de la manière dont elle monte en compétences, et de toutes les améliorations réalisées malgré un budget plutôt limité face aux grosses équipes. Je trouve que l’équipe utilise son argent à bon escient, place les bonnes personnes au bon endroit et malgré les changements récents, on sent que l’équipe travaille bien. Je suis ici depuis 2018, je considère vraiment cette équipe comme ma famille. Après, peut-être qu’il serait bon pour mon évolution de tester de nouvelles choses et d’aller ailleurs. Je ne sais pas du tout, je reste ouvert à de nouveaux projets, on verra dans les prochains mois. Mais ce qui est sûr, c’est que si je reste ici, mon objectif sera de ramener l’équipe en World Tour fin 2025 en marquant le plus de points possibles. Ce serait une superbe aventure de ramener Lotto-Dstny en World Tour, j’en serais très fier.

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