Giro 2023 : Nos satisfactions et déceptions
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Giro 2023 : Nos satisfactions et déceptions

Le Giro 2023 en a donc fini avec ses trois semaines de courses. Trois semaines éprouvantes pour les coureurs à cause de la météo mais aussi du COVID, qui hantait toutes les têtes. Alors qui nous a convaincu et qui nous a déçu lors de cette édition 2023 ? Voici nos déceptions et satisfactions.

Les satisfactions :


Derek Gee : AIN’T NO STOPPING DEREK GEE


C'est LA révélation de ce Giro 2023. Derek Gee a enflammé un Giro bien terne grâce à ses nombreuses échappées, lui valant 625 km à l'avant et le prix Poulidor pour ses quatre deuxième places. Il est pour nous sans aucun doute le combatif de ce Giro et aurait vraiment mérité d'en décrocher une. Même si ce ne fut pas le cas, le Tour d'Italie reste une énorme satisfaction pour le Canadien, qui sait maintenant qu'il peut faire de belles choses à seulement 25 ans. Plus globalement, l'équipe Israel Premier Tech a réalisé une magnifique course, avec de nombreux coureurs à l'avant qui ont animé la course comme Frigo, Clarke ou Riccitello.


Thibaut Pinot : Une derrière danse réussie


Avant le départ du Giro, Thibaut Pinot ne cachait pas ses ambitions : "Pourquoi pas un top 5 si il y a du mauvais temps". Mauvais temps il y a eu, maladie aussi malheureusement mais finalement, un top 5 bien réel. Une 5e place qu'il est allé chercher avec les tripes lors du chrono du Monte Lussari, avec une très belle 5e position. Le chrono de sa vie ! Bon, le contre-la-montre favorisait évidemment les grimpeurs. Il est finalement à sa place. Cerise sur le gâteau, le Français rajoute le maillot Azzuro à sa collection. Une tunique qu'il a porté dès les premiers jours, sans que cela ne lui prenne trop de force. Une tactique bien avisée qui lui permet d'avoir ce petit gap sur Derek Gee à l'arrivée. Un Giro en folie pour Pinot, comme son équipe, qui, avec le maillot rose de Bruno Armirail, a réalisé trois semaines de courses excellentes. Pinot peut lui être fier pour sa dernière danse sur les routes italiennes, malgré deux secondes places d'étape qui peuvent en frustrer certains. Pas pour nous.


Jonathan Milan : La confirmation d'un grand sprinteur de demain


On le disait en préambule de ce Giro dans "nos 10 coureurs à suivre", Jonathan Milan jouait gros après un début de saison assez décevant. La Bahrain ne prévoyait pas de le prolonger avant le début du premier GT de la saison. Avec une victoire, le maillot du classement par points et surtout, des démonstrations de sa puissance sur chaque sprint, le jeune Italien a montré à la planète du cyclisme qu'il serait un candidat dans les arrivées massives de demain. Une vraie révélation au niveau WT. On a déjà hâte de voir la suite de son chemin.


Nico Denz : Le doublé inattendu


On dit souvent que le meilleur baroudeur gagne deux fois sur un GT. Alaphilippe, Mohoric et on en passe, cela marche souvent par deux. Qui aurait cru que ce coureur serait Nico Denz. Lui qui n'était même pas censé prendre l'échappée lors de sa première victoire ! On pouvait plus facilement imaginer Ben Healy par exemple. Deux tentatives pour deux succès et une véritable démonstration de témérité et de force. L'Allemand sauve d'ailleurs un peu le Giro de la Bora, seulement 9e du classement général avec Kämna, qui a perdu gros lors des deux derniers jours. La formation allemande espérait clairement mieux que ça.


Primoz Roglic : La revanche de Rogla


L'histoire est si belle qu'elle méritait un jour d'être contée. Jn tragique jour de septembre avait débuté la malchance. Un contre-la-montre qui paraissait comme une formalité est devenu son pire cauchemar. Un cauchemar qui s'est transformé en malchance à répétition, notamment sur les routes françaises de Paris-Nice ou du Tour de France. Mais en ce 27 mai 2023, Roglic a rompu la malédiction de la même manière qu'elle était arrivée, sur un chrono terrible qui pourtant, a tout fait pour lui jouer des tours. Mais ce n'est pas un saut de chaine qui a fait dévier le leader de la Jumbo de son objectif, déterminé et révolté par cet incident ! Avec 40 secondes d'avance sur la ligne, il récupère le Maglia Rosa au meilleur moment possible, la veille de l'arrivée. Cela fait donc quatre GT dans la poche du Slovène. Un coureur hors norme.


Les échappées, enfin récompensées en 2023 !


Il n'était pas bon d'être un baroudeur en 2023 ! Aucune échappée victorieuse en WT. Un cas unique et terriblement frustrant pour la grande majorité du peloton. Une anomalie réparée sur ce Giro, qui ne voyait pas vraiment de leader de course ni d'équipe dominante à part Ineos, réduite à 4.

10 échappées victorieuses, comme en 2021. Le GT reste aujourd'hui la meilleure opportunité pour un baroudeur de se mettre en valeur. Paret-Peintre, Bais, Healy, McNulty, Denz, Zana, Buitrago, Cort, Rubio, tous ont réussi leur Giro.


Eddie Dunbar : Un leadership mérité


Ce n'était pas gagné. L'Irlandais a quitté l'équipe Ineos pour s'engager avec le Team Jayco Alula dans le but d'être leader sur un GT. Une opportunité qu'il n'aurait jamais eu chez les Britanniques. Si le début de saison fut inquiétant, le Tour de Romandie avait laissé entrevoir un nouvel espoir. Le Giro 2023 a finalement confirmé que Dunbar avait raison de croire en lui. S'il n'a pas réussi à tenir la distance, abandonné par son physique à partir de la 19e étape, il a été stupéfiant au Monte Bondone par exemple et lors de la 18e étape, suppléé par un Zana resplendissant et vainqueur d'une étape d'ailleurs. On a d'ailleurs cru qu'il irait chercher la 4e place du CG. S'il termine "seulement" 7e, cela reste une excellente performante qui en amène d'autres. Rendez-vous sur la Vuelta. Pour Jayco AlUla, c'est un Giro exceptionnel avec deux étapes et un top 10 au général.


Nos déceptions :


Le spectacle de ce Giro


On ne va pas se le cacher - de toute façon on ne peut pas - ce Giro fut d'un ennui monstre. Certes il y aura eu du suspense, mais le peu d'action entre les favoris avant la 16e étape reste en travers de la gorge. La faute à un parcours mal tracé, avec un chrono terrible et mal positionné qui a freiné les ardeurs des plus téméraires d'entre eux. L'abandon de nombreux leaders, Evenepoel en tête, n'a pas joué en faveur de ce Giro certes mais on peut souligner le peu d'efforts faits pour éviter une catastrophe, notamment autour du Covid.


Ce Giro reste finalement comme le reflet du Tour de France 2020. Une course ennuyeuse, sublimée par des baroudeurs déchainés, qui a simplement su maintenir le suspense jusqu'à la fin, avec une conclusion à rebondissement. Bien maigre tout de même.


Lorenzo Fortunato : Un Giro traversé dans l'ombre


On le voyait maillot Azzuro avant ce Giro, il sera finalement l'un des coureurs les moins en vue. Une véritable déception. Quasiment jamais dans le bon coup, invisible en montagne, il n'a même jamais été dans les temps pour le classement de la montagne. Il termine ce Tour d'Italie à une anonyme 21e place.


Fernando Gaviria : Le seul sprinteur sans victoire


Alors qu'il renaissait chez Movistar, Gaviria a vécu un Giro compliqué. Certes, la malchance ne l'a pas épargné mais il a souvent déçu, manquant de force par rapport à un Jonathan Milan par exemple. Tous les sprinteurs principaux ont gagné : Pedersen, Groves, Matthews, Milan, Dainese, mais pas lui. Une désillusion.




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