top of page
Photo du rédacteurRomain Bougourd

Florian Sénéchal, l'avènement du loup ?

Equipier modèle au sein d’une des formations les plus concurrentielles du peloton, Florian Sénéchal a tout fait pour gagner sa place sur les classiques Flandriennes, au point de devenir un élément important et un client pour le podium. Voire plus ? Décryptage.


Si 2020 était une saison particulière, elle le fut encore plus pour Florian Sénéchal. Certains ont perdu la forme, des courses, de l’argent. Mais lui a failli perdre son grand ami Fabio Jakobsen, dans un des événements marquants de l’année. Poussé par son compatriote Dylan Groeneweggen dans les derniers hectomètres sur une arrivée au sprint en descente du Tour de Pologne, le Néerlandais s’est écrasé contre une plaque de béton à plus de 70 km/h. Une chute affreuse, qui en a effrayé plus d’un. Equipier fidèle de Jakobsen, Sénéchal s’est tout de suite porté au secours de son ami, lui soutenant la tête pour lui permettre de respirer, malgré le sang et le visage méconnaissable du jeune sprinteur. Ce dernier le remerciera par la suite de lui avoir sauvé la vie. S’il est aujourd’hui sorti d’affaire, cet épisode a profondément touché Sénéchal, en pleurs juste après l’accident. De quoi fournir une motivation sans pareille au Français, dans sa quête d’hommage à son jeune ami.


Son début de carrière :


Car sa carrière ne s’est pas déroulée sans encombre. Né à Cambrai, Florian Sénéchal tape rapidement dans l’œil des grandes équipes grâce à son parcours en juniors. Il remporte notamment Paris-Roubaix en 2011 chez les jeunes et échoue peu après à la deuxième place sur le Tour des Flandres. De quoi susciter l’intérêt de la meilleure équipe sur les classiques flandriennes, la formation belge Omega Pharma-Quick Step de Tom Boonen. Il signe un contrat avec sa réserve, l’EFC Omega Pharma-Quick Step, puis devient stagiaire de l’équipe World Tour en août 2012. Une ascension logique jusque-là, mais qui ne se passera pas comme prévu : malgré ses performances, il ne parvient pas à signer au sein du très dense collectif de Patrick Lefevere. Après une nouvelle année en réserve, il décide de signer chez Cofidis pour enfin découvrir les courses de l’UCI World Tour. Il s’adapte et progresse constamment, accrochant quelques beaux résultats : 3e du Tro Bro Leon en 2015, 3e au Samyn en 2016, et quelques top 20 sur des classiques de premier plan comme le Het Nieuwsblad, Gent-Wevelgem ou le Grand Prix E3.


De quoi lui permettre enfin de réaliser ses objectifs en 2018 pour rejoindre les Belges de Quick Step Floors. Un transfert qui le fait changer de dimension au sein de la meilleure équipe du peloton mondial sur les Flandriennes. Arrivé comme équipier, Sénéchal s’est montré dévoué et fidèle, à l’image de son sauvetage sur son ami Fabio Jakobsen. Mais en 2 ans, il s‘est affirmé pour devenir un maillon essentiel du collectif belge, capable lui aussi de jouer la gagne. Un rôle qu’il expliquait à L’Equipe en octobre dernier : « Si on veut aussi avoir sa place sur les classiques, il faut atteindre un niveau tel qu'on doit être presque en mesure de gagner. La concurrence au sein de l'équipe permet de passer du statut de simple équipier qu'on met à toutes les sauces sur n'importe quelle course, à un statut de cadre sur des courses spécifiques en fonction de ses qualités. Et là quand on se retrouve dans le groupe des classiques comme moi, on sait que tout le monde travaille pour tout le monde mais aussi que chacun doit être capable de jouer sa carte à un moment donné », racontait-il. Dès 2021 ? On y croit.


Un lieutenant qui s’affirme :


S’il reste avant tout un fidèle lieutenant, que beaucoup apprécient, il ne manque ni de talent, ni d’ambition. Prêt à se sacrifier pour ses partenaires, il envisage de remporter des courses de premier plan, en témoigne sa motivation et son travail pour être sélectionné sur le Tour des Flandres : « L'an passé [2019, ndlr], je faisais partie des huit coureurs du groupe pour le Tour des Flandres, pour sept sélectionnés. Mais on m'a vite calmé en me disant : « OK, tu as un vrai potentiel mais pour le Ronde, tu es trop gros. Ça sera bon pour Paris-Roubaix mais pour passer les monts des Flandres, ça ne va pas le faire. » À Roubaix, j'avais travaillé pour l'équipe toute la journée, mais j'avais quand même fini 6e sur le vélodrome car je voulais montrer que je méritais aussi d'être là. Je pense que j'avais marqué des points aux yeux de mes patrons, car cette remarque sur mon poids m'avait vexé. (…) Ça a été un vrai déclic, depuis je me sens mieux en course, je passe mieux les bosses, je suis capable maintenant de me fixer des objectifs », confiait-il. Plus qu'un lieutenant, le Français a gagné sa place parmi les prétendants à la victoire au sein de son équipe, et il sera sûrement propulsé leader selon le scénario de courses sur les prochaines campagnes de classiques.


Nos attentes :


Car Sénéchal a fait ses preuves sur les classiques pavées. Sélectionné sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix malgré une concurrence plus élevée que jamais, le Français a toujours eu un rôle de lieutenant pour ses multiples leaders. Mais sa capacité à accompagner ses leaders jusqu’aux dernières encablures montrent qu’il peut jouer les premiers rôles sur ces classiques prestigieuses.


Surtout, et il en est conscient, il pourrait bien profiter de ce qui fait la force du Wolfpack : son homogénéité. Sur ces deux Monuments du cyclisme, les paris sont déjà faits : Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel se disputeront la gagne. Peu sont ceux qui envisagent un autre vainqueur. Pourtant, les prétendants chez la meute de David Lefevere sont nombreux : Yves Lampaert, Zdenek Stybar voire Julian Alaphilippe sur le Ronde. Mais en attaquant dans les derniers kilomètres d’un groupe de leaders réduit, Sénéchal pourrait tirer profit d’un temps d’observation chez les favoris pour forger son palmarès. Évidemment, cela peut voler en éclat selon le scénario de course. Pourtant, à 27 ans, le Français est peut-être dans la meilleure forme de sa carrière et pourrait créer une immense sensation.


Ses principaux faits d’arme :


- 2e Grand Prix E3 2021

- 2e Clasica de Almeiria 2021

- 7e Omloop Het Nieuwsblad 2021

- 2e de Gent-Wevelgem 2020

- 1er de la Course des raisins (Druivenkoers – Overijse) 2020

- 3e Bretagne Classic 2020

- 6e Paris-Roubaix 2019

- 1er Le Samyn 2019


427 vues0 commentaire

Comments


Notez l'article
Je n'aime pasPas superBienParfaitJ'adore
bottom of page