Rodriguez, Valverde, Roglic, ces coureurs qui ont marqué la Vuelta au 21ème siècle
- Quentin Durand
- il y a 5 jours
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Depuis le début du XXIᵉ siècle, la Vuelta a été marquée par une domination espagnole solide, entrecoupée de quelques grandes performances d’étrangers. Voici les figures majeures qui ont marqué la course.

Rodriguez, Valverde, Contador, ces coureurs qui ont marqué la Vuelta au 21ème siècle
En un quart de siècle, de nombreux coureurs ont marqué le Tour d'Espagne, soit par leurs nombres succès d'étape, leurs collections de maillots distinctifs ou parce qu'ils ont dominé la course. On vous présente 11 coureurs qui ont marqué la Vuelta au 21e siècle.

Roberto Heras - Le Roi contesté
Recordman de victoires finales avec quatre titres (2000, 2003, 2004 et 2005), Heras est sans conteste l’un des rois de la Vuelta. Son quatrième sacre avait initialement été annulé pour dopage, avant d’être rétabli après une longue bataille juridique. Grimpeur hors pair, il a construit sa légende dans les plus hauts cols espagnols. Malgré les controverses, son palmarès reste inégalé. Néanmoins, ses liens proches avec le dopage des années Armstrong US Postal ternisse son image. C'est bien dommage.


Alejandro Valverde - La régularité incarnée
Difficile d’évoquer la Vuelta sans Alejandro Valverde, vainqueur en 2009, 12 fois dans le top 10, quatre podiums, 12 victoires d’étapes, 4 maillots verts, et un charisme naturel en course. Capable de sprinter en côte voir même sur du plat, de grimper, Valverde est resté compétitif sur la Vuelta pendant 20 ans, de ses débuts en 2002 jusqu’à ses adieux en 2022.
Il n’a jamais dominé outrageusement, mais a toujours été présent, redouté, respecté.

Alberto Contador - L'âme guerrière
Trois fois vainqueur (2008, 2012, 2014), 5e en 2017, Contador reste l’un des coureurs les plus spectaculaires de l’histoire de la Vuelta. Sa victoire de 2012 a été légendaire avec le fameux Fuente De. Une édition légendaire avec Valverde, Rodriguez et Froome. Le plus beau GT selon nous. Mais c’est en 2014, au retour de blessure, qu’il offre un récital inattendu en dominant Froome et Valverde.
En 2017, pour sa dernière Vuelta, il ne gagne pas le général mais rentre dans la légende avec sa victoire au sommet de l’Angliru, dans un final héroïque, à l’attaque comme toujours.

Joaquim "Purito" Rodríguez - Le coeur brisé de la Vuelta
Avec 8 victoires d’étapes, deux podiums (2012, 2015), deux maillots à pois bleus de meilleur grimpeur, et des attaques mémorables dans les murs andalous ou asturiens, Purito reste le coureur le plus aimé sans avoir gagné la Vuelta.
Son style explosif, sa petite taille, ses démarrages tranchants sur les pentes à 15 % ont fait vibrer les fans espagnols. Il a souvent été battu pour quelques secondes, souvent par des adversaires plus complets contre la montre, mais jamais dans le cœur des supporters.


Samuel Sanchez - Le feu follet
Auréolé d’un titre olympique en 2008 à Pékin, Samuel Sánchez a été l’un des plus réguliers et élégants coureurs espagnols de sa génération. Sur la Vuelta, il s’est distingué par sa deuxième place au classement général en 2009, et sa troisième place en 2007 mais aussi par sa constance dans les étapes de montagne et sa science de la course. Membre emblématique de l’équipe Euskaltel-Euskadi, il brillait dans les arrivées techniques, grâce à son sens du placement et à sa qualité de descendeur exceptionnelle. Plus qu’un grimpeur, c’était un coureur complet, capable de jouer les premiers rôles sans jamais se départir d’un style fluide et précis. Son palmarès sur la Vuelta est certes tapissé de 5 victoires, mais son empreinte est forte : celle d’un leader intelligent, redouté et respecté dans le peloton. Un redoutable finisseur.
Les étrangers qui ont marqué la Vuelta

Primož Roglič - Le nouveau roi
Quadruple vainqueur de la Vuelta (2019, 2020, 2021,2024), Roglič a imposé une domination froide et efficace sur la course. Solide contre-la-montre, résistant en montagne et tactiquement irréprochable, il a su neutraliser ses rivaux avec l’aide de son équipe Jumbo-Visma. Il restera comme l’un des plus grands coureurs de la Vuelta au XXIᵉ siècle. Jamais ultra dominateur, mais finisseur hors pair, il attendait souvent les derniers instants pour placer ses accélérations dévastatrices. 15 victoires d'étapes, plus de 20 podiums, 4 sacres, une troisième place (qu'il aurait pu bonifier si ce n'était pas Kuss qui était devant), Roglic a même remporté 2 classements aux points. Il est assurément l'étranger qui aura le plus marqué l'histoire de la Vuelta !

Chris Froome - L'anglais volant
Vainqueur en 2017 (et 2011 après déclassement de Cobo), Froome a longtemps tourné autour du second sacre sur la Vuelta, avec deux deuxièmes places (2014,2016) avant de nouveau de décrocher la victoire. Son succès s’inscrit dans sa panoplie des Grands Tours. Il a marqué la course par sa constance, son équipe ultra-dominante, et ses démonstrations en haute montagne comme au chrono. Vainqueur de seulement 2 étapes, il a glané de nombreuses places d'honneur et aura bataillé comme un diable face aux espagnols volants : Valverde, Contador, Purito, Cobo.

David Moncoutié - Le chouchou de la montagne
S’il n’a jamais joué le général, David Moncoutié est une figure culte de la Vuelta. Le grimpeur français, à l’élégance naturelle, a remporté 4 étapes et surtout le maillot de meilleur grimpeur 4 années consécutives (2008 à 2011) : un record.
Sans jamais se mêler aux histoires de dopage, il a conquis l’Espagne par son style fluide et ses échappées au long cours sous le maillot Cofidis, sponsor de l'épreuve espagnole.

Denis Menchov - Le sang froid russe
Vainqueur de la Vuelta en 2007, Denis Menchov s’est illustré par son sang-froid et sa régularité. Solide contre-la-montre, bon grimpeur, le Russe a construit sa victoire en saisissant les opportunités. Il a aussi remporté des étapes marquantes et restera comme l’un des premiers grands étrangers à briller sur la course au XXIᵉ siècle. Glanant 5 bouquets sur la Vuelta (2004,2005,2007,2012), il aurait pu même prétendre à un second titre après le déclassement dans un premier temps d'Héras sur la Vuelta 2005, avant de ne plus l'être. Il a même frôlé le triplé (maillot KOM, maillot vert, maillot leader) en 2007, laissant échappée la tunique à seulement 8 petits points sur la dernière étape !

Alessandro Petacchi - Sprinteur glouton
Sprinteur explosif, Petacchi a marqué les années 2000 par sa domination sur les arrivées massives. Il a remporté 20 étapes sur la Vuelta, dont 5 lors de l’édition 2005. Sa puissance et sa précision dans les sprints ont contribué à faire de lui une référence du sprint pur sur les Grands Tours. Il a aussi porté le maillot de leader en de rares occasions et a su se distinguer dans les premières semaines de course. Abandonnant notamment quelques fois avant la fin du GT espagnol. Il est de loin, le sprinteur le plus victorieux sur la Vuelta, peu réputé pour les sprints !

John Degenkolb - Le tonton flingueur
John Degenkolb est l’un des rares sprinteurs à avoir brillé avec constance sur la Vuelta. Il y a notamment remporté 10 étapes au total, dont 5 lors de l’édition 2014, ce qui reste l’une des plus grandes performances de sa carrière. Solide, résistant et capable de passer les bosses, il a souvent dominé les arrivées difficiles. Son succès au classement par points cette année-là a confirmé son statut de sprinteur complet. L'année d'après, il brillait encore sur les routes espagnoles après sa campagne flandrienne exceptionnelle. Malheureusement, il ne réitéra jamais ces résultats après un grave accident durant l'hiver 2016.