Quels étaient les meilleurs Grands Départs du Tour de France depuis l’étranger ?
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Quels étaient les meilleurs Grands Départs du Tour de France depuis l’étranger ?

Critiqué par certains, les départs du Tour de France depuis l’étranger rencontrent souvent un grand succès populaire, comme le Pays-Basque cette année. Mais quels étaient les meilleurs Grands Départs ? Vélofuté s’est essayé à établir un classement.


Après trois jours au Pays-Basque, les coureurs du Tour de France ont enfin rejoint l’Hexagone pour poursuivre leur aventure vers Paris. La fin d’une certaine parenthèse enchantée pour les Basques, qui ont fait honneur à l’événement, à l’instar des Danois, Belges, Néerlandais ou autres Britanniques ces dernières années. Mais quel fut le meilleur Grand Départ depuis l’étranger ? Vélofuté s’est essayé à établir un classement qui se base sur trois critères spécifiques. Le premier n’est autre que la ferveur populaire et le spectacle. Car c’est l’argument majeur pour délocaliser le départ du Tour : « on va chercher d’autres fans, de la ferveur, de l’enthousiasme », nous confiait Christian Prudhomme l’an passé. Le deuxième critère n’est autre que le scénario de course : a-t-on assisté à une course ennuyeuse, avec une échappée reprise à 20 km de l’arrivée avant un sprint massif réglé par le favori, ou à un final décousu, à suspense, avec le succès d’un local ? Et enfin, un troisième critère a été intégré, car on ne peut pas oublier l’aspect écologique : la logistique et l’environnement. Un trajet en avion dès 3 étapes a un impact carbone désastreux pour promouvoir la mobilité douce qu’est le vélo.


Précision importante : ce classement, certainement imparfait, ne prend en compte que les Grands Départs au 21e siècle, ceux pour lesquels nous avons des souvenirs autres que les récits de nos parents.


  • 12e : Luxembourg 🇱🇺 2002

Ferveur et spectacle : 2/4

Scénario de course : 1/4

Logistique et environnement : 2/2


Un prologue de 6,5 km sous un ciel gris, un public sans grande ferveur et assommé par Lance Armstrong : rien dans ce Grand Départ ne laisse de souvenir impérissable aux téléspectateurs de l’époque. Mais au moins, ASO n’a pas effectué de grand détour pour suivre son parcours. Un moyen 5/10.


  • 11e : Copenhague 🇩🇰2022

Ferveur et spectacle : 4/4

Scénario de course : 1/4

Logistique et environnement : 0/2


En termes de ferveur, il est évident que le Danemark était un succès probant. Les marées humaines agitant des drapeaux rouges et blancs ont illuminé ce Grand Départ, pourtant bien monotone sportivement. Des échappées de 1 à 2 coureurs, et même la sublime traversée du Grand Belt n’a pas offert de bordures, mais plutôt des chutes. Ajoutez le trajet en avion qui a suivi pour rejoindre la France, et vous obtenez un 5/10. Marquant visuellement mais pas sportivement.


  • 10e : Liège 🇧🇪 2004

Ferveur et spectacle : 2/4

Scénario de course : 2/4

Logistique et environnement : 2/2


En plein cœur des années Armstrong, le départ liégeois ne suffit pas à égayer le Tour 2004. Dès le prologue, Cancellara s’impose et l’Américain tue tout suspense en prenant une avance rédhibitoire. Le public belge n’est pas autant au rendez-vous que 8 ans plus tard. En revanche, ce Grand Départ s’imbrique parfaitement dans le parcours. Un moyen 6/10.

  • 9e : Monaco 🇲🇨 2009

Ferveur et spectacle : 2/4

Scénario de course : 2/4

Logistique et environnement : 2/2


Comme un air de déjà vu malgré ce décor unique : victoire de Cancellara devant le grand favori Alberto Contador sur le prologue. Un scénario on ne peut plus prévisible, d’autant que le public n’est pas vraiment au rendez-vous sur le Rocher. Un 6/10 tout juste correct.


  • 8e : Londres 🇬🇧 2007

Ferveur et spectacle : 3/4

Scénario de course : 2/4

Logistique et environnement : 1/2


Les images étaient belles, avec un passage dans la city ou le long de la Tamise, le public était au rendez-vous, mais le scénario n’a pas offert de surprises ou de suspenses haletant, avec encore une victoire de Cancellara. Malgré le tunnel sous la Manche, le long déplacement entre la 2e et la 3e étape plombe légèrement le bilan de ce très beau Grand Départ en termes d’image.


  • 7e : Rotterdam 🇳🇱 2010

Ferveur et spectacle : 3/4

Scénario de course : 2/4

Logistique et environnement : 2/2


Bis repetita un an après : Fabian Cancellara s’impose de nouveau sur le prologue alors qu’Armstrong et Contador se place déjà comme les deux meilleurs parmi les favoris. La seule originalité côté scénario de course est l’exclusion de Xavier Florencio pour dopage la veille du départ. Pas très positif. Heureusement, la traversée du pont Erasmus ou les vues de port de Rotterdam, accompagnées de la ferveur orange, donnent un peu de couleur à ce Grand Départ loin d’être inoubliable.


  • 6e : Düsseldorf 🇩🇪 2017

Ferveur et spectacle : 3/4

Scénario de course : 2/4

Logistique et environnement : 2/2


Ce retour en terre allemande était attendu, à la fois par le public local et ASO. La joie du public était perceptible pour les coureurs. « J’ai de formidables souvenirs de ce Grand Départ et j’avais été très agréablement surpris par la ferveur locale », nous avait confié Romain Bardet, germanophile convaincu, en 2018. Mais la première étape, sous la pluie, est marquée par des abandons de marque (Valverde, Izaguirre). La victoire de Kittel au sprint lors de la 2e étape se fait en Belgique. Dommage, il aurait pu être le seul étranger au 21e siècle à s’imposer à domicile.


  • 5e : Bruxelles 🇧🇪 2019

Ferveur et spectacle : 3/4

Scénario de course : 2/4

Logistique et environnement : 2/2


Des dires d’un de nos membres présents sur place, la ferveur était au rendez-vous dans la capitale belge pour célébrer les 50 ans de la première des cinq victoires d’Eddy Merckx sur le Tour. Mais les héritiers du Cannibale ne sont pas parvenus à lui faire honneur, et c’est Mike Teunissen qui surprend en remportant le sprint, avant que Jumbo ne remporte le chrono par équipes du lendemain. Rien d’exceptionnel niveau scénario, mais une belle ambiance et une logistique idéale. Un Grand Départ réussi.


  • 4e : Liège 🇧🇪 2012

Ferveur et spectacle : 3/4

Scénario de course : 2,5/4

Logistique et environnement : 2/2


A Liège, on retiendra la 4e victoire de Cancellara sur la première étape, une spécialité, mais surtout une 2e étape de gala avec le succès de Peter Sagan après un superbe final en haut de la Côte de Seraing. La ferveur était présente pour le premier bouquet du Slovaque avant de rallier la France en passant par le Nord et la Normandie. Un passage de plus en plus rare qui bonifie ce Grand Départ pour un bon 7,5 sur 10.


  • 3e : Utrecht 🇳🇱 2015

Ferveur et spectacle : 3/4

Scénario de course : 3/4

Logistique et environnement : 1,5/2


Voici un Grand Départ qui a offert son lot de suspense. Au-delà du contre-la-montre inaugural, remporté par Rohan Dennis, la deuxième étape était dingue, avec un coup de maître de la part d’Alberto Contador et de la Saxo Tinkoff pour réaliser une bordure et distancer quelques candidats au podium (Quintana, Valverde, Bardet, Nibali). Bref, un scénario spectaculaire et une belle fête populaire, dommage que le relativement long transfert vers la Belgique ne baisse la note de ce beau départ.


  • 2e : Leeds 🇬🇧 2014

Ferveur et spectacle : 4/4

Scénario de course : 4/4

Logistique et environnement : 0,5/2


C’est sans aucun doute, avec Copenhague, la plus grande réussite en termes de ferveur et d’élan populaire. C’est d’ailleurs cet exemple que prend le directeur du Tour pour vendre les Grands Départs à l’étranger (« le Grand Départ du Yorkshire en 2014 était absolument saisissant de ferveur »). L’histoire aurait pu être parfaite si Mark Cavendish n’avait pas chuté puis abandonné à l’arrivée de la 1ère étape. Une dramaturgie qui ajoute à la légende du Tour, tout autant que le scénario prodigieux de la 2e, avec une attaque d’un des favoris, Vincenzo Nibali, pour s’emparer de l’étape et du maillot jaune. Seule ombre au tableau, les deux très longs déplacements entre Sheffield et Cambridge puis entre Londres et le Touquet en seulement deux jours. Même sans avion, le bilan carbone est mauvais.


  • 1er : Bilbao 🇪🇸 2023

Ferveur et spectacle : 3/4

Scénario de course : 4/4

Logistique et environnement : 2/2


C’est une promesse tenue. Malgré la pluie qui a accompagné les coureurs et causé deux abandons majeurs, le spectacle était au rendez-vous, avec une montée de la cote de Pike digne du virage des Hollandais à l’Alpe d’Huez. Surtout, les deux premières étapes ont offert de premiers duels entre favoris, avec quelques écarts déjà pour le podium. Et au niveau de la logistique, l’enchaînement est parfait avec la suite du Tour. Un vrai succès !

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