Benoit Cosnefroy (AG2R-Citroën) : "J'espère que ma fraîcheur fera la différence"
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Benoit Cosnefroy : "J'espère que ma fraîcheur fera la différence"

En préparation en Espagne avant sa reprise à la compétition sur Cholet-Pays de la Loire, Benoît Cosnefroy nous a accordé un peu de son temps. Calme, humble et réfléchi, le Français croit en ses chances sur les Ardennaises, malgré sa blessure au genou, qui l'a gêné tout le début d'année.

On sent ton soulagement de reprendre enfin la compétition.

"Complètement, cela fait vraiment du bien de pouvoir se ré-entrainer normalement , depuis environ 3 semaines. Avoir une vision de reprise de la compétition est très important, en plus à Cholet en Coupe de France.


Comment se matérialisait ta blessure au genou ?

C'est le mouvement du pédalage qui me faisait mal. Au bout de 20 minutes j'avais mal. Si je faisais des pauses, ça allait mais cela revenait au bout de 20 minutes à nouveau. Entre fin décembre et mi janvier, j'ai pas fait plus de 1h15 de home trainer. Je n'ai vraiment pas fait grand chose à part du ski de fond, car je n'avais pas mal. Il n'y a pas la notion de répétition du même mouvement pour le genou. J'ai donc observé 10 jours de repos complet.


Peux-tu nous raconter ta première journée sans douleur sur le vélo ?

Je me rappelle très bien, j'étais à Chambéry avec le CCF. Aurélien (Paret-Peintre) a attaqué dans une petite montée, sur environ 40 secondes d'effort. Au début je ne me sentais pas prêt à le suivre mais ça me démangeait. J'ai fini par faire un sprint de 15-20 secondes et j'ai rattrapé Aurélien à la bascule. J'étais vraiment heureux. J'ai dis à ma copine en rentrant : "ah, j'ai pris du plaisir aujourd'hui !"


Dans quel état d'esprit es-tu ? Est ce l'inconnu ?

L'inconnu non, car je suis plutôt performant sur les débuts de saison. Cependant je n'ai jamais fait un début de saison face à une concurrence qui a plusieurs semaines de compétition. Mais j'ai bon espoir que ma préparation paie rapidement après ma reprise.


Quelles sont tes sensations ? Penses-tu être prêt pour les Ardennaises ?

Quand on ne s'entraîne pas en cyclisme, je ne vous cache pas qu'on perd vite son niveau. C'est beaucoup de travail mais j'ai de bons espoirs pour que cela soit suffisant pour les Ardennaises et les courses d'un jour. Pour le départ d'un Grand Tour, je serais moins serein, mais j'ai bon espoir que cela soit bon pour les Ardennaises. Je compte sur le Pays Basque pour aller chercher les derniers points de ma condition physique avant d'entamer les classiques avec La Brabançonne. Je suis reparti de loin physiquement, mais j'ai vraiment de bons indicateurs à l'entraînement. Je me dis aussi que le mois de mars est un mois où cela roule très fort et j'espère qu'il y aura un peu moins d'énergie dans le peloton et que ma fraîcheur fera la différence. Je pense à Arnaud Démare, qui a eu une première partie de 2020 difficile, entre son confinement en UAE et sa blessure, et qui derrière a claqué 14 victoires en étant très frais. Je mise vraiment sur ma fraîcheur.


Comment te prépares-tu en ce moment ?

Mon entraînement est axé sur les courses d'un jour. Je bosse mon punch mais je fais aussi du foncier. Je dirais que je fais moitié foncier et moitié puncheur. Je fais aussi pas mal de dénivelé, qui est l'ADN de l'équipe. Je pense avoir plutôt bien optimisé le temps qui m'était donné.


Pour faire un beau résultat il faudra battre les VDP ou Alaphilippe. Dans quel scénario de course penses-tu pouvoir les battre ? En anticipant ou en misant sur ton punch ?

Là, je ne peux pas vous répondre. C'est un feeling que je dois avoir durant la course. Lorsqu'on voit le punch de Mathieu sur les Strade, je me dis que cela sera compliqué mais en même temps, s'il y a des scénario compliqués comme le mauvais temps, où on voit par exemple que Julian est un peu plus loin, on se dit que c'est possible. Le scénario n'est jamais écrit à l'avance. J'ai bon espoir d'y arriver mais comment, ça je ne sais pas encore [rires].


En 2020 tu as changé de dimension. Comment tu gères ça et est-ce que tu ressens cette attente ?

Oui, je ressens l'attente mais je ne ressens pas plus de pression. Cette blessure a aussi pu me permettre de me recentrer sur l'essentiel. Ce n'est pas parce que notre statut a changé que l'on doit forcément changer notre façon de faire. Cette période là m'a rappelé que les bases sont importantes. Mon statut évolue mais en même temps ce sont les bases qui fonctionnent. Évidemment, il y avait pas mal de nouveautés excitantes cette année : un nouveau sponsor avec Citroën, de nouveaux maillots, de nouveaux vélos et un nouvel effectif. J'aurais voulu poursuivre sur ma dynamique de 2020 mais peut-être que cette blessure est un mal pour un bien et me permet de relâcher un petit peu cette pression. Juste faire ce que j'aime.


Tu as été formé et tu es passé pro dans la structure AG2R, est ce que cela t'a aidé dans ton évolution ?

Oui, bien sûr. Je n'oublie pas mon club amateur de Bricquebec qui m'a formé et le CCF qui a fini ma formation amateure. Ça m'a permis de comprendre que le cyclisme, ce pouvait être plus que rouler avec les copains. Cela m'a préparé à passer pro. Quant on arrive pro c'est forcément plus facile. Notre leader Romain Bardet sortait lui aussi du CCF. Un tiers de l'équipe est du CCF. On arrive dans un environnement qu'on connaît, dans un moule. C'est tout ce qui fait que cela se passe bien. Lorsqu'on sort du CCF pour AG2R, c'est que l'équipe pro pense qu'on a ce petit truc qui peut faire la différence.


As-tu eu un modèle ou une idole dans ta jeunesse ?

Pas par rapport à mon style mais oui j'avais des modèles locaux, comme Amael Moinard et Anthony Delaplace. Anthony un peu plus car il était plus jeune et cela m'arrivait de le voir rouler. Pour moi les grands champions, c'était un peu trop haut et trop beau, du coup je m'identifiais plus à des coureurs locaux, des gars de mon pays [rires]."

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