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Photo du rédacteurTitouan Lallemand

Top 5 sans GT - Samuel Sanchez, toujours placé

En 2008, Samuel Sanchez décroche la plus belle victoire de toute sa carrière au Jeux Olympiques de Pékin. Un titre exceptionnel et mérité pour un coureur qui a collectionné les places d'honneurs des classements généraux, notamment sur les courses à étapes. Une régularité impressionnante récompensée par plusieurs podiums sur les GT, sans jamais parvenir à en gagner. Décryptage.

Samuel Sanchez faisait partie des meilleurs coureurs du peloton. Excellent grimpeur et excellent puncheur, le leader de l'équipe Euskaltel - Eusakadi a souvent été dans le coup pour la victoire et porté fièrement les couleurs orange de la formation ibérique. Il a d'ailleurs souvent raté une grande victoire d'un rien. Sur le Tour de Lombardie, Sanchez a réussi à monter quatre fois sur le podium, mais jamais sur la plus haute marche. Idem sur les classiques ardennaises où il a collectionné les places d'honneurs. Une éternelle boucle dans laquelle il est resté, excepté cette fantastique victoire aux JO. Décryptage d'un coureur de grand talent, qui aurait pu gagner un GT.


Pourquoi lui :


Tout d'abord, ne prenons pas Sanchez pour un second couteau. L'Espagnol a décroché 34 victoires au cours de sa carrière, soit autant que Cadel Evans par exemple. Mais ce dernier a réussi là où Sanchez a échoué, remporter un GT. Pourtant il aura tout essayé, notamment sur le Tour d'Espagne. Monté à deux reprises sur le podium, en 2007 et 2009, il brillait sur son Tour national. En 2007, il remporte trois victoires d'étape dont deux lors d'étapes de montagne. Doté d'une belle capacité de récupération, le coureur d'Euskaltel finissait souvent très bien les courses de trois semaines.


Des capacités de récupération qui lui ont aussi permis de monter sur le podium du Tour de France en 2010, après le déclassement d'Alberto Contador. Il était par exemple le plus fort à Axe-3-Domaines, lors de la 14e étape, devancé uniquement par Riblon, parti dans l'échappée matinale.

Il s'est aussi montré à son avantage sur les courses à étapes. Vainqueur du Tour du Pays Basque, il a remporté pas moins de 8 étapes sur cette course dans sa carrière, la plupart du temps au sommet. Des caractéristiques qui faisaient de lui un potentiel vainqueur de la Vuelta, mais il sera tombé sur plus fort que lui et aura pêché dans certains domaines.


Ce qui lui a manqué :


Très bon en montagne, mais pas le meilleur, très bon puncheur mais pas le meilleur non plus, Sanchez était finalement toujours moins bon que quelqu'un. Il était cependant capable de réaliser de beaux chronos mais là encore, certains étaient meilleurs que lui. Son équipe était aussi parfois limitée. Composée essentiellement de grimpeurs, ils n'étaient cependant pas aussi forts que dans d'autres équipes. En 2007, il avait pu compter sur Igor Anton lorsqu'il fut en difficulté au lac de Covadonga mais son équipe n'était pas capable de gérer ou d'assumer la course. Ses équipiers étaient souvent offensifs en intégrant l'échappée matinale.


Enfin, il aura aussi parfois manqué de précision dans sa préparation. S‘il finissait bien ses Grands Tours, il avait parfois tendance à rater ses entrées, que ce soit sur les chronos d'entrée que sur les premières arrivées au sommet. Une perte de temps fatale au final.


La fois où il est passé tout près :


Deux podiums sur la Vuelta et deux échecs différents pour la victoire. En 2007, Sanchez rate son entrée et ne parvient pas à rattraper son retard monté à plus de 4 minutes avant sa première des trois victoires sur la fin de course. Il reprendra quasiment 1 minute, que ce soit en montagne ou sur le dernier contre-la-montre, mais c'était trop tard, Menchov avait trop d'avance.


C'est surtout en 2009 qu'il passe à côté de quelque chose de grand. Mais il sera devancé par un autre coureur qui cherchait et méritait de remporter un GT, en la personne d'Alejandro Valverde. Un duel ibérique qui tournera à l'avantage d'El Imbatido. Pourtant, Sanchez était impérial dans les deux contre-la-montre de 30 km. Systématiquement derrière Valverde en montagne, on a pourtant cru qu'il allait retourner la course lors de l'arrivée à la Pandera, dans des conditions dantesques rappelant le final de 2020, remporté par Izagirre. Lâché dans le final, Valverde voit Gesink s'envoler puis Samuel Sanchez le dépasser. A cet instant, on se dit que la Vuelta va basculer. Un groupe de 5 se forme et le leader de la course perd petit à petit du terrain. Malheureusement pour Sanchez, Valverde gère parfaitement sa montée et remonte petit à petit ses adversaires. Il reprend un a un Basso, Evans et Gesink. Sanchez continue de tout donner mais ne récupère que 14 petites secondes... Dommage, surtout qu'il reprendra encore 30 secondes sur le dernier chrono. Deuxième au final, Sanchez est bien passé proche d'une grande victoire mais a échoué. Peut être qu'en attaquant plus tôt...


Sanchez et les GT :


Tour d'Italie :

- 3 participations

- 12e comme meilleur résultat

- 0 podium, 0 victoire


Tour de France :

- 7 participations, 2 abandons

- 1 podium, 2 top 10

- 1 victoire d'étape


Tour d'Espagne :

- 9 participations, 2 abandons

- 2 podiums, 3 top 10

- 5 victoires d'étape

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