Sans aucun conteste, Mark Cavendish survole notre classement des sprinteurs du XXIe siècle. Le Britannique a marqué son temps de son empreinte et restera sans doute le meilleur sprinteur de son temps. Au point d’être érigé en tant qu’icône des hommes les plus rapides du monde. Penser sprinteur, c’est penser Mark Cavendish, le "Missile de l'Ile de Man".
Mark Cavendish, un révolutionnaire
Mark Cavendish est parfois considéré comme le meilleur sprinteur de l'histoire, et ce, pour de nombreuses raisons. Sa carrière est exceptionnelle, l’homme de l’île de Man comptabilise pas moins de 165 victoires en carrière ; des victoires pour certaines emblématiques, à faire rougir plus d’un grand nom du siècle passé.
Une des raisons principales pour lesquelles le Mannois est considéré comme le meilleur sprinteur du XXIe siècle est son palmarès des plus élogieux. Il a accumulé des victoires que tout sprinteur rêverait d’accrocher à son palmarès : un championnat du monde, le Monument des sprinteurs (à savoir Milan San Remo) et des victoires sur les trois Grands Tours dont surtout sur les Champs Élysées. Ces victoires parlent d’elles-mêmes et soulignent la grandeur de Cavendish dans le domaine du sprint. Au total c'est :
160 victoires au sprint
35 Etapes sur le Tour de France, un record
17 étapes du Giro
3 étapes de la Vuelta (en une édition)
Milan San Remo 2009
Champion du Monde 2011
3 Scheldeprijs
2 Kuurne-Bruxelles-Kuurne
Mais au-delà des statistiques folles à une époque ultra concurrentielle, c'est la manière dont le « Manx Missile » a remporté ses victoires qui le rend si incomparable. Sa capacité à lire un emballage final, à anticiper les mouvements de ses adversaires, et à choisir le moment exact pour lancer son sprint l’ont rendu redoutable dans ses premières années sur route. Sans réponse face à sa puissance phénoménale, ses principaux opposants n’auront eu que de miettes à se partager, entre 2008 et 2012, sur la Grande Boucle.
Cavendish chez HTC, une empreinte laissée pour mainte générations
Ce qui a contribué au succès de Mark Cavendish, c’est l’institutionnalisation d’un train organisé. Avant la Columbia/ HTC-Highroad, les sprints massifs étaient plus chaotiques et les trains moins organisés. L’équipe du Mannois est venue remettre de l’ordre dans un bordel organisé. Grâce à un train entièrement dédié à son sprinteur, Mark Cavendish est allé cueillir les succès qu’on lui connait (notamment sur les grands boulevards dont il était friand). L’importance de ses lanceurs a été prépondérante tout au long de sa carrière. D’aucuns n’aura oublié l’importance de Mark Renshaw jusque dans les derniers hectomètres de course.
L'impact que laissera Mark Cavendish, une fois sa retraite prise, dépassera ainsi les simples lignes de palmarès qu’il aura empilé après 16 ans de carrière. Une longévité rare au sein d’un microcosme de sprinteurs qui excellent dans leurs jeunes années et peinent à s’imposer en fin de carrière. Et son passage de trois années au sein la formation américaine restera gravée à jamais. Trois saisons durant lesquelles il aura accumulé 56 victoires (23 en 2009, 11 en 2010 et 12 en 2011) avec en prime un titre de champion du Monde.
2017, un tournant dans la carrière de Mark Cavendish
Difficile de trouver des points négatifs dans la carrière du "missile" de l'Ile de Man. Entre les étapes sur les trois Grands Tours, sa victoire sur Milan-San Remo ou encore son titre mondial, il a remporté tout ce qu'un sprinteur peu espérer dans sa carrière. Cependant, adepte des razzias sur le Tour de France notamment (4 : 2008 - 6 : 2009 - 5 : 2010 - 5 : 2011 - 3 : 2012 - 4 : 2016), l’édition de 2017 va signer un coup d’arrêt dans la seconde partie de sa carrière. Poussé par Peter Sagan contre les barrières, Cavendish ne sera plus jamais le même cannibal des sprints massifs. Alors à 4 succès du record d’Eddy Merckx, le vieillissant Cav’ voit ses rêves d’être à jamais dans les tablettes s’éloigner au fur et à mesure. Son soleil sur Milan-San Remo l’année suivante viendra un peu plus ternir les sprints de Cavendish, qui désormais doit composer avec un nouvel adversaire : la peur.
Pourtant dans la pénombre et après les larmes de Gent-Welvegem 2020, Mark Cavendish a su rebondir d’un déclin annoncé et entrevoir la lumière. Revenu du diable Vauvert, ses quatre succès sur le Tour de France lui ont ouvert les portes d’un nouveau mythe… sa propre légende. Une légende qu’il aura su parfaire cette année, en devenant seul recordman du nombre de victoires sur le Tour de France, dépassant les 34 succès d’Eddy Merckx. Un record balayé comme l’interrogation autour du bon moment pour tirer sa révérence, puisque désormais quoi qu’il arrive, Mark Cavendish sortira par la grande porte. Une porte auréolée d’un « 35 ».
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