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Photo du rédacteurRomain Bougourd

Nos favoris (3/10) : Quintana, un nouveau départ

Ancien vainqueur en puissance du Tour de France, Nairo Quintana reste sur plusieurs saisons décevantes qui l’ont vu loin des promesses de son début de carrière. Mais en rejoignant la formation bretonne Arkéa-Samsic, il semble avoir pris un nouveau départ.



La promesse était tenue. En posant, orné du maillot blanc et sur la deuxième marche du podium final du Tour de France 2013, Nairo Quintana marquait un gros coup, pour sa première participation sur la Grande Boucle, à seulement 23 ans. Le monde du cyclisme voyait en lui un vainqueur en puissance du Tour et un adversaire à la mesure du Team Sky, qui venait de remporter deux éditions consécutives avec Bradley Wiggins et Christopher Froome. Le triomphe du petit Colombien sur le Giro, 10 mois plus tard, confirmait les attentes placées en lui. Son aisance dans la haute montagne faisait de lui le meilleur grimpeur, avec ses 59 kilos pour 1m67. Pourtant, 6 ans plus tard, Quintana n’a toujours pas inscrit son nom au palmarès de la course la plus difficile du monde. S’il a remporté la Vuelta en 2016 et collectionné les podiums (trois sur le Tour et le Giro depuis 2014), l’ancien leader de la Movistar est rentré dans le rang. Et fait figure aujourd’hui d’outsider plutôt que de favori au titre.


Pourquoi lui :


Difficile de ne pas compter sur lui comme un prétendant, malgré sa dégringolade dans la hiérarchie des leaders du peloton subie ces dernières années. Ses derniers résultats sur le Tour (12e, 10e puis 8e) sont très loin des capacités qu’il a montrées au début de sa carrière. Une frustration qui l’a amené à changer d’équipe et à prendre un risque très inattendu : rejoindre la formation bretonne Arkéa-Samsic, lors de l’intersaison 2019-2020. Et on peut dire que pour l’instant, ce pari s’avère payant : le petit Colombien a remporté le Tour de la Provence, le Tour des Alpes-Maritimes et terminé 6e du Paris-Nice en remportant en solitaire l’étape reine entre Nice et La Colmiane, 56 secondes devant Thibault Pinot. Le retour à la compétition est certes moins flamboyant mais l'on ne peut occulté son accident qui l'a stoppé net dans sa préparation.


Cette victoire au forceps lui donne un avantage psychologique non négligeable dans ce col qui sera le décor de la deuxième étape du Tour cette année. Ces résultats probants l’ont amené à occuper la 6e place du classement UCI, derrière Bernal, Valverde, Roglic, Ulissi et Van Avermaet. Suffisant pour nous faire croire qu’il a retrouvé toutes ses aptitudes en haute montagne et peut prétendre à mieux qu’une 8e place finale sur le Tour.

« Je cherchais une équipe dans laquelle j'allais être heureux. Je crois que c'est la clé pour s'épanouir pleinement professionnellement » (Nairo Quintana, en signant chez Arkéa-Samsic)

Ses forces :


Parce qu’en pleine possession de ses moyens, le petit Colombien grimpe les cols comme peu en sont capables. Seul adversaire de Froome en 2013 et 2015, Quintana peut faire très mal sur des ascensions longues et à haute altitude, là où de nombreux coureurs craquent et manquent d’oxygène. Spécialiste des Grands Tours, le leader d’Arkéa-Samsic est endurant sur trois semaines et régulier en montagne, quand il est en forme. Il n’hésite pas non plus à passer à l’offensive, en témoignent ses victoires d’étapes sur le Tour en 2018 et 2019 ou encore sur le Giro en 2017. Aujourd’hui leader indiscutable au sein d’une formation de deuxième division, malgré la présence de Warren Barguil, il devrait profiter d’une équipe qui lui est dévouée, contrairement à la Movistar ces dernières années. Aligné aux côtés d’Alejandro Valverde et Mikel Landa, le grimpeur de 30 ans n’était pas dans une position aussi protégée qu’actuellement. De quoi, peut-être, le ménager et lui donner confiance. « Je cherchais une équipe dans laquelle j'allais être heureux. Je crois que c'est la clé pour s'épanouir pleinement professionnellement », a-t-il déclaré lors de sa signature en Bretagne.


Ses faiblesses :


S’il y a bien une faiblesse que le Colombien traîne depuis ses débuts, c’est son manque de puissance et de maîtrise dans l’exercice solitaire du contre-la-montre. Bien souvent, il a laissé du temps en route sur tous ses principaux adversaires au classement général final. Depuis quelques années, il a réussi à limiter la casse quand le chrono était montagneux. Mais sur du plat, son débours est parfois très, voire trop conséquent. En témoigne sa 69e place sur le Tour 2018 sur la 20e étape entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Espelette. Il avait concédé pas moins de 4 minutes sur Geraint Thomas, Chris Froome et Tom Dumoulin, et même plus de 2 minutes sur Romain Bardet, pourtant pas spécialiste de l’exercice et pas dans sa meilleure forme cet été là. Heureusement pour Quintana, l’opus 2020 ne propose qu’un seul chrono, avec une belle arrivée au sommet de la Planche des Belles-Filles. Mais s’il veut viser le podium, il lui faudra compter un beau matelas d’avance pour contenir les gros rouleurs que peuvent être Roglic, Dumoulin, voire Pinot.


Autre point d’interrogation, ses coups de mou au pire des moments. Alors que sa formation Movistar mettait parfois les grandes manœuvres en place pour tenter de bousculer l’équipe Sky/Ineos, le petit grimpeur Colombien marquait le pas, au moment de passer à l’attaque. L’an passé, au pied du Tourmalet, la formation espagnole a imprimé un rythme d’enfer avec Marc Soler et Andrey Amador, pour lancer son leader sur les rampes. Mais Quintana, très vite, a été lâché par ses propres coéquipiers. Un fiasco qui avait redistribué les cartes dans son équipe. « Nous voulions disputer la victoire aujourd'hui, mais Nairo n'était pas en forme et nous avons dû changer nos plans », avait déclaré Mikel Landa, à qui profitait la baisse de forme du Colombien. Mais cette année, s’il sera épaulé de Warren Barguil, deux fois 10e du Tour en 2017 et 2019, Quintana ne pourra pas se permettre un tel jour sans.


D'autant que depuis la reprise de la saison, le Colombien a laissé paraître quelques signes d'inquiétude. Son accident en Colombie paraissait bénin lors de sa 3e place au Tour de l'Ain. Il montait tranquillement en puissance, ce que les premiers jours du Dauphiné confirmaient. Mais il n'a pas non plus montré de grandes jambes et a ressenti des douleurs au genou certainement traumatisé par l'accident survenu quelques semaines plus tôt, ce qui l'a conduit à l'abandon lors de l'ultime étape. Son état de forme reste donc une énigme mais s'il réussit à monter en puissance tout au long du Tour, le petit Colombien terminera sans doute dans le top 10 d'une course qu'il connait plus que bien.


Ses derniers résultats importants :


3e Tour de l'Ain 2020

6e Paris-Nice 2020

1er Tour des Alpes-Maritimes 2020

1er Tour de la Provence 2020

4e Vuelta 2019

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