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Photo du rédacteurRomain Bougourd

Nos favoris (7/10) : Buchmann pour le podium

Passé tout près de la 3e place du Tour 2019, l’Allemand Emanuel Buchmann compte bien prendre sa revanche et monter sur une marche du podium à Paris. Et à 27 ans, le grimpeur de la Bora-Hansgrohe semble en être capable.

25 secondes. Cette durée infime dans une journée peut parfois changer des destins, dans la vie comme en sport. C’est le cas pour Emanuel Buchmann. Pour sa 4e participation au Tour de France, en 2019, le grimpeur allemand de la formation Bora-Hansgrohe a terminé la course de trois semaines avec seulement 25 secondes de retard sur le Néerlandais Steven Kruijswijk, heureux 3e de la Grande Boucle. Régulier et rarement lâché par les meilleurs, même Thibault Pinot et Egan Bernal, l’Allemand a été, comme le Néerlandais, fustigé pour sa passivité dans les cols, et trop souvent qualifié de « suceur de roue ». Pourtant, c’est un cycliste au tempérament bien trempé et revanchard qui s’aligne cette année sur le Tour, avec de grandes ambitions. « Mon objectif cette année ne peut pas être autre que le top 3 », nous a-t-il confié.


Pourquoi lui :


Ses trois belles semaines sur le Tour de France sont venues couronner une année 2019 riche en bons résultats qui a mis le grimpeur allemand sur le devant de la scène. 4e de l’UAE Tour, 3e du Tour du Pays Basque puis 3e du Dauphiné, le natif de Ravensburg s’est imposé comme une valeur sûre des courses par étape d’une semaine. Sa belle 4e place finale sur le Tour illustre également une très belle montée en puissance et une progression régulière sur les Grands Tours : après une première participation à la Grande Boucle en 2015, terminée à la 83e place mais avec une 3e place prometteuse à Cauterets derrière Rafal Majka et Dan Martin, l’Allemand a enchaîné avec une 21e et 15e place en 2016 et 2017.


Des résultats qu’il a confirmés en 2018, finissant 12e d’une Vuelta très relevée. Son ascension vers les plus hauts sommets du cyclisme mondial ne s’est pas encore ralentie et son ambition paraît à la hauteur de ses moyens, même si le plateau du Tour 2020 semble plus dense et relevé que jamais. Son Critérium du Dauphiné a en tous cas confirmé qu'il serait dans le coup. Il a été le premier a déclencher les hostilités mais sa chute est venue noircir le tableau, pourtant très positif au départ.

« Mon objectif cette année ne peut pas être autre que le top 3 », Emanuel Buchmann à VéloFuté

Ses forces :


Décrire les forces d’Emanuel Buchmann pourrait tenir en un seul mot : complet. Spécialiste des courses par étapes, l’Allemand est un très bon grimpeur mais aussi un bon rouleur. Lorsqu’il analyse les raisons de sa 4e place l’an passé, il évoque le contre-la-montre par équipe de Bruxelles, qui l’avait vu perdre 46 secondes sur la formation Jumbo-Visma de Steven Kruijswijk. Un temps certes précieux, qu’il a en partie comblé en montagne. Sa performance individuelle à Pau, lors du chrono individuel, est plus positive : s’il a encore une fois concédé 36 secondes sur le Néerlandais, il en a repris 17 sur Bernal, 26 sur Landa et 32 sur Quintana, ses adversaires directs pour la course au podium.


Mais ce qui a le plus frappé le grand public, c’est certainement sa régularité sur les trois semaines de course, et sa capacité à suivre les meilleurs en montagne, où il s’est fait une place au forceps. 4e au Tourmalet, idem à Foix et 7e à Val-Thorens, l’Allemand n’a laissé que des miettes à ses adversaires, si tant est qu’il en laissait. Solide, endurant et régulier, il en faudra certainement beaucoup cette année encore pour lâcher et faire craquer le grimpeur de la Bora-Hansgrohe.


Ses faiblesses :


Beaucoup lui ont reproché son attentisme, mais l’intéressé réfute la critique, même s’il pense à « être plus offensif cette année si la situation se présente ». Là n’est pas sa véritable faiblesse, qui se situe plutôt ailleurs. L’Allemand est complet mais n’excelle pas dans un domaine particulier. Par exemple, il semble marquer le coup dans les gros pourcentages, là où des coureurs comme Bernal, Roglic, Pogacar ou des puncheurs-grimpeurs comme Valverde ou Alaphilippe savent faire la différence. Et cette année, des cols pleins de punch se présentent dès la première semaine de course. Il lui faudra donc être attentif et réactif pour ne pas se laisser décramponner et avoir du temps à rattraper d’entrée, comme l’an passé avec le résultat du chrono par équipe.


C’est également sur ce point que repose une interrogation : sa formation sera-t-elle à même de le soutenir et le soulager en montagne ? L’an passé, Buchmann était seulement accompagné de Gregor Mühlberger, qui surprenait son monde dès que la route s’élevait. Mais pourra-t-il réitérer cette performance ? La Bora-Hansgrohe alignera cette année une formation extrêmement complète, avec l’éternel Peter Sagan en sprinteur, et Maximilian Schachmann en puncheur-grimpeur. Mais pas certain que ce dernier puisse accompagner son compatriote en haute-montagne, tout comme le jeune prometteur Lennard Kämna. Et cela peut ne pas suffire face aux armadas Ineos et Jumbo-Visma. Il leur faudra protéger leur leader le plus longtemps possible, même s’il a prouvé l’an passé être capable de se débrouiller tout seul.


Derniers résultats importants :


1er Trofeo Serra de Tramontan 2020

8e Tour de Lombardie 2019

4e Tour de France 2019

3e Critérium du Dauphiné 2019


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