Avec deux étapes sur ses terres, l'Ardèche veut devenir un incontournable de la Grande Boucle. Reportage dans un département qui regorge de surprises et d'atouts pour attirer le Tour.

« Faire de l’Ardèche un passage incontournable du Tour ». L’ambition est claire, et avec deux étapes ardéchoises pour l’édition 2020 du Tour de France, le maire de Privas, Michel Valla, semble sur la bonne voie. Sur les 728 villes étapes de l’histoire de la Grande Boucle, seules 8 se situent en Ardèche. Pourtant aux portes des Alpes, le pays de la châtaigne doit s’imposer pour devenir un « incontournable » de la plus grande course cycliste du monde. Et elle en a les moyens.
Parce que l’Ardèche, chaude et sauvage, est une terre de vélo. Pas seulement grâce aux nombreuses bicyclettes jaunes, vertes, blanches ou à pois rouges croisées un peu partout au Teil, départ de la 6e étape, mais à de nombreux autres arguments. Entre montagne, pentes raides, chemins sinueux et villages pittoresques, l’Ardèche a de solides arguments pour offrir un parcours spectaculaire et télégénique.

Rendons-nous au sud du département, entre Aubenas et Vallon-Pont-D’Arc, que le Tour a visité en 2016 pour la première fois. Peu explorée par les organisateurs de l’épreuve, la région concentre toutes les forces et diversités de l’Ardèche. Que ce soit fin juin ou en plein mois de juillet, le soleil et la chaleur ne se cachent pas. Malgré les nombreuses rivières, dont la plus grande qui donne son nom au département, c’est une chaleur sèche qui fera suer jusqu’au moindre visiteur. Et si les vacanciers, qu’ils soient Français, Belges, Allemands ou Néerlandais, comme il est de coutume de rencontrer l’été, se rafraichissent au bord de l’eau, les sportifs et cyclistes chercheront l’ombre des platanes, pins ou oliviers sur les routes.
Ces routes, justement, offrent tout ce dont le Tour a besoin : rares sont les grandes lignes droites en plein soleil. En revanche, les petites routes de montagne sont légion. C’est en les arpentant, cet été, que l’on imagine volontiers le peloton s’étirer sur ces charmantes départementales au bitume parfois défoncé, pas assez larges pour que les voitures ne se croisent. Les virages s’enchaînent et on compte les épingles à cheveux par dizaines. Avec des pourcentages souvent costauds (plus de 9%), de petits cols parfois assez courts pourraient constituer de belles possibilités pour les puncheurs ou dynamiteurs du peloton d’enflammer une course déjà bien chaude.

Et au pied des descentes, les coureurs et le public auront le temps, surtout pour les seconds, d’admirer les villages traversés, tous plus mignons les uns que les autres, avec leur cœur de ville médiéval, entre maisons de pierres et clochers d’art roman. Joyeuse, Les Vans, Balazuc, Ruoms ou encore Banne, ces lieux de vie rassemblent l’été des milliers de personnes les jours de marché, où se retrouvent producteurs de melons, pêches, saucissons, fromages ou crème de marron que les visiteurs aiment déguster. Enfin, l’Ardèche regorge de paysages et sites naturels remarquables dignes des plus belles cartes postales, et que les hélicoptères devraient se faire un plaisir de filmer. Les gorges de l’Ardèche sont les plus connues, et pourtant elles sont loin d’être les seules. Le Chassezac, la Volanes, la Beaume ou l’Ibie sont certes beaucoup moins longs mais proposent de magnifiques lieux de baignades, entre quelques coups de pagaie en canoë. Le bois de Païolive, situé à quelques kilomètres du célèbre Pont D’Arc en roche au-dessus de l’Ardèche, est un autre site naturel que les promeneurs, adeptes de randonnées sportives, aiment arpenter.
A pied, en vélo ou en canoë, le département sauvage offre un environnement naturel exceptionnel mais surtout un cadre propice à des étapes du Tour de haute voltige. A la croisée des chemins entre les Alpes et les Pyrénées, l’Ardèche a des atouts solides pour devenir « un passage incontournable » du Tour, dans les années à venir.
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