Cyclisme : La saison 2022 en chiffres
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Cyclisme : La saison 2022 en chiffres

Alors que la saison de cyclisme va bientôt reprendre ses droits, nous avons décidé de vous proposer un article chiffré sur la saison 2022, qui promet d'être intéressante à plusieurs égards.


Un peloton de moins en moins garni


920 : C'est le nombre de coureurs pros en 2022. La disparition de l'équipe Qhubeka-NextHash en World Tour et de Vini Zabù / Delko en Pro Tour nous avait interpelé. 36 équipes pros, ce n'était pas arrivé depuis quelques années. Et le constat est simple : depuis 2010, jamais le peloton n'a été composé d'aussi peu de coureurs professionnels. Certes, il y a eu quelques creux, mais en 2022, il y aura moins de coureurs pros qu'en 2010, chiffre le plus bas depuis au moins 13 ans. Il y a surtout une baisse de 13% par rapport à 2021 (1039 coureurs).

Comment l’expliquer ? Forcément, le Covid a affecté de nombreuses structures et la disparation des deux équipes cette année découle de cette crise. Cependant, cela va plus loin que le nombre d'équipes, puisque même avec 18 équipes par le passé, le nombre de coureurs en World Tour était plus important. Mais le constat est encore plus évident avec les équipes du Pro Tour. Forcément, lorsqu'il s'agit de difficultés financières, c'est souvent les plus faibles qui trinquent en premier. Avec seulement 392 coureurs en Pro Tour en 2022, nous sommes très loin de ce qui se faisait depuis plus de 10 ans (pic à 573 en 2018)


L'analyse est la même pour les néo pros. S´il y a déjà eu des années de creux, jamais nous n'étions tombés aussi bas. Pourtant, la part des néo pros au sein des équipes de première division progresse depuis 2019. Cependant, les principales terres d'accueil des néo pros étaient toujours les équipes de 2e division. Entre les progressions fulgurantes des jeunes grâce aux techniques d'entrainement, les coûts salariaux moins importants, et la volonté de chercher LE talent de demain, les grandes équipes font de plus en plus confiance aux jeunes, au grand damn des Pro Tours, pour qui le nombre de coureurs diminue, peu importe l'âge. De cette manière, les écarts se creusent encore plus et il y a une vraie disparité de niveau entre certaines équipes du Pro Tour. Résultat, le nombre de néo pros est au plus bas, 80 néo pros en tout, pour seulement 48 en 2e division. Surtout, on note une tendance à la baisse depuis 2020 et le début du Covid. (-29%, de 114 à 80 néo pros)

Donnée au 7/12 - possible évolution depuis

Un peloton de plus en plus internationalisé


42 : C'est le nombre de nations représentées chez les professionnels en 2022. Globalement, il y a toujours eu beaucoup de diversité dans le peloton mais auparavant, la majorité était dominée par le quatuor France, Espagne, Belgique et Italie. Une réalité qui a perduré jusqu'en 2010, année où ces quatre nations ont représenté moins de 50%. En 2022, ce chiffre est descendu à 40 % et on observe une tendance à la baisse depuis 20 ans.

Ce phénomène est dû à l'expansion du cyclisme, dans les pays émergents de ce sport. En 2008, il n'y avait que cinq Colombiens, ou encore six Britanniques. En 2005, seulement six Kazakhstanais. Aujourd'hui, il y a 25 Britanniques, 21 Colombiens ou encore 10 Kazakhstanais et on le doit en grande majorité à l'arrivée des sponsors de ces pays, dont le rôle est très géopolitique. Astana ou Sky notamment ont eu une grande influence sur cette évolution du cyclisme. Pour ce qui est des Colombiens ou Danois, c'est cette ouverture du cyclisme qui permet de voir de plus en plus de pays prendre de l'ampleur. Pas uniquement en nombre mais aussi dans les résultats puisque la Slovénie a remporté quatre des six derniers GT, tandis que le Danemark a obtenu un Monument en 2021.


Si en effet, la part des grandes nations diminue, ces cinq nations prennent surtout la place de pays plutôt bien installés jusque là tel que les USA, la Russie ou encore l'Ukraine, qui a complètement disparu des radars en World Tour. Pourtant, il y a deux équipes américaines en première division. A noter cependant que la tendance des grandes nations tend à légèrement reprendre. Avons-nous atteint un plafond de verre ? L'avenir nous le dira.


En 2022, parmi les équipes les plus hétéroclite, nous retrouvons EF, avec 18 nationalités sur 29 coureurs ou encore Israël Start Up Nation avec 14 nations représentées. A l'inverse, Astana avec 8 nationalités différentes, est la moins diversifiée.


Un renouvellement de génération en World Tour ?


Alors que certains cadors du peloton partent à la retraite, on note un rajeunissement du peloton depuis maintenant 3 saisons. Si l'écart paraît faible, il est en fait assez significatif au vu de la quantité de coureurs. Si cette analyse est assez visuelle lorsque l'on voit Evenepoel, Bernal ou Pogacar se battre à l'avant du peloton, elle s'explique aussi par la volonté des équipes WT de valoriser les jeunes, à l'image de l'équipe Ineos par exemple.

Pourtant, l'écart type n'a jamais été aussi grand depuis longtemps. En 2011, alors que la moyenne d'âge était de 27,4 contre 27.3 en 2022, l'équipe la plus jeune avait 25,5 ans (Liquigas) et la plus âgée 28,8 ans (Radioshack) soit un écart type de 3.3 pts. En 2022, le Team DSM est à 24,7 ans de moyenne tandis que Israël Start Up Nation est à 30 ans, soit 5,3 pts d'écart.


Conclusion, si l'âge moyen revient à un niveau d'il y a 10 ans, la composition du peloton est différente. Il y a moins d'âge intermédiaire et de plus en plus de trentenaires et de jeunes coureurs. D'ailleurs, cela se confirme statistiquement puisque le plus jeune coureur du peloton actuel aura 18 ans et le plus vieux 42 ans, contre 20 ans et 39 ans en 2011.


Plus ou moins de courses ?


Depuis plusieurs années, la tendance est très nettement à une augmentation des courses. Est-ce toujours le cas en 2022 ? Et bien non, et c'est à cause du Covid-19, qui a joué un rôle tragiquement majeur pour bon nombre d'épreuves du calendrier. Peu importe la renommée de la course, la saison 2020 a été fortement perturbée avec une baisse de 43% de courses en World Tour. La chute s'est évidemment faite aussi ressentir sur le circuit continental. En 2021, le nombre de courses remonte doucement. En 2022, il y aura 31 courses World Tour. C'est encore 7 de moins qu'en 2019. Certaines courses comme le Tour Down Under en Australie souffrent beaucoup depuis.

Sur le circuit continental, la tendance est la même. Si l'on se concentre sur les courses en Europe, qui ont été les moins impactées, la chute est tout de même importante. Cependant, le graphique montre qu'il y a plus de courses 1.2.Pro du calendrier UCI Pro puisque de nombreuses épreuves ont été promu ou crées. Mais il y aurait dû en avoir encore plus. En effet, sept courses étaient encore annulées en 2021. Finalement, comme souvent, ce sont les plus petites épreuves qui ont souffert de la crise mais les ajustements réguliers du calendrier font que les courses WT et Pro Séries sont toujours en nombre.


Qui a l'effectif le plus stable en 2022 ?


Depuis 2020, les équipes World Tour sont les mêmes et ce, jusqu'à la fin de la saison 2022, qui marquera des changements (excepté Qhubeka qui a disparu pour des raisons financières). Il est donc intéressant d'effectuer un comparatif sur ces 3 saisons afin de voir qui a eu l'effectif le plus stable et a misé sur la continuité.

Avec 24 coureurs présents en 2020 et encore en 2022, Quick-Step et son Wolfpack a l’effectif le plus fidèle. D'un autre côté, vu les différences de performance chez les autres, on comprend vite l'intérêt de rester dans l'équipe. Entre 21-2022, ils n'ont donc eu que 7 nouvelles têtes présentes en 2022. Côté français, le bon élève est la Groupama, avec 20 coureurs soit deux tiers de l'effectif encore présent pour 8 arrivants en 2 ans.


A l'inverse, Bora-hangrohe et Intermarché Wanty-Gobert font office de mauvais élèves avec 18 nouveaux coureurs,ou encore Astana qui fait encore mieux avec 19. En même temps, chez Astana, c'est 16 recrues qui sont venues garnir l'effectif. Mais le champion incontesté n'est autre que Cofidis. Seul 10 coureurs sont encore présents en 2022 et 21 coureurs ont rejoint les rangs de l'équipe française en deux ans. Instabilité.


A noter les performances équilibrées de Jumbo-Visma et DSM qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, n'a renouvelé que 50% de son effectif. Les départs étranges ont masqué la réalité des chiffres. Le Team DSM est en fait 10e sur 18 soit dans le ventre mou niveau stabilité.



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